Les reins, racine de la vie

Les reins, racine de la vie

Un rôle essentiel dans la longévité

Au regard de la médecine chinoise, les reins tiennent une place essentielle. En effet, ces deux précieux organes gèrent et génèrent nos énergies vitales.

En médecine traditionnelle chinoise (MTC), on parle de l’énergie Yáng lorsqu’on désigne la fonction des reins. On parle de yin lorsqu’il s’agit de l’organe lui-même. Les reins en tant que système sont la source majoritaire de l’énergie vitale globale (yin et Yáng) de tout le corps. Lorsque l’énergie des reins est totalement épuisée, c’est la mort qui survient.

Les reins stockent l’essence responsable entre autres du développement de l’embryon, de la naissance, de la croissance, et de la fertilité. La qualité de cette essence va impacter l’équilibre énergétique fondamental de l’individu. Les reins représentent donc notre base.

En MTC, l’essence des reins est appelée le Jing.  La notion de « Jing » évoque une substance éthérée, épurée, soit une essence. Le terme fait référence à l’extraction, mais aussi au parfait, à l’excellent, au subtil. Le Jing est la Quintessence de l’énergie vitale (Qi). Le Jing associé au Qi originel joue un rôle de catalyseur sur la formation du sang et de la moelle. Cette quintessence est une force vitale reçue avant la naissance et concentrée, préservée et mise en réserve dans les reins.

Le Jing provient de deux sources :

  1. L’essence prénatale, soit le Jing hérité des parents (Jing inné)
  2. L’essence postnatale, soit le Jing puisé à travers la nourriture et l’air (Jing acquis).

Le Jing inné, qui provient des essences sexuelles du père et de la mère, est présent dès la fécondation. Il conditionne la vitalité de l’enfant, son développement, sa santé, son immunité.

Mìng mén :  la porte de la vie ou porte du destin

Le Jing acquis, provient des essences subtiles extraites des aliments par la rate et l’estomac, et de l’air par les poumons. Quand le Jing postnatal est abondant, il est mis en réserve dans les reins, il entretient et nourrit le Jing prénatal.

L’essence des reins conditionne toute la vie d’une personne : de sa croissance durant l’enfance à la maturité en devenant adulte, mais aussi plus tard, lorsque des maladies vont potentiellement survenir, et jusqu’à la mort. Plus généralement, on peut dire que la vitalité et la longévité dépendent de la qualité de cette essence.

Mìng mén ou « Porte de la Vie » est appelée aussi la porte du destin (命门). Mìng mén est un lieu matérialisé par un point d’acupuncture situé au niveau des 3e et 4e vertèbres lombaires. C’est là qu’est mis en réserve le Jing inné, le fondement de la Vie. Il est la racine du Qi originel (Yuan Qi) et la source du feu ministre xiāng huǒ ( 相火). Pour faire simple, nous dirons que le feu ministre appartient au San Jiao  ou trois foyers (inferieur, moyen et supérieur), et en particulier au foyer inferieur. Celui-ci est le siège du feu ministre qui agit sur le maintien des fonctionnalités des viscères. Il réchauffe le foyer inférieur, maintien les fonctions sexuelles, aide les reins dans leur fonction de contrôle de la réception du Qi.

On considère aussi Mìng mén comme le Palais de l’eau et du feu. Ces deux notions sont assimilées aux aspects yin et Yáng des reins. Si le Feu de la Porte de la Vie est insuffisant, le Qi Originel ne peut s’épanouir, ce qui aura pour conséquence un vide général de Qi et de Sang.

Les reins gouvernent la voie des eaux

C’est dans Mìng mén que résident les réserves de sperme et d’ovules, renvoyant aux fonctions génitales, sexuelles et reproductrices des reins. On retrouve ici le concept de porte, car l’essence fertile sort de l’homme pour entrer dans la femme.

En MTC, les reins gouvernent la voie des eaux. Ils règlent les mictions et fournissent l’énergie (le Qi) à la vessie pour qu’elle puisse excréter l’urine.

Les reins, par leur fonction de gouverner la voie des eaux, règlent la séparation du pur et du trouble dans l’Intestin grêle, le Gros Intestin, et la Vessie. Les reins soutiennent ces trois viscères dans leur rôle de filtrage. C’est pourquoi la prise de médicaments comme les antibiotiques, si elle est excessive, finit par blesser l’essence stockée par les reins et l’affaiblir.

En réchauffant les liquides, le Yáng des reins les fait circuler et permet d’éviter l’œdème qui est une accumulation d’eau. En plus de leur rôle de régulateur et de filtre, les reins contrôlent le cœur, puisque l’eau contrôle le feu dans la théorie des 5 éléments.

Des efforts physiques répétés, le surmenage, la vieillesse, les excès sexuels chez l’homme, des grossesses rapprochées chez la femme, affaiblissent les reins. A cela peut s’ajouter d’autres déséquilibres comme des stagnations de sang ou d’énergie ainsi que l’exposition à des facteurs pathogènes externes : humidité, froid, chaleur. Il est nécessaire d’établir un bilan énergétique en fonction des symptômes de chaque personne.

On peut voir apparaitre des douleurs dans la zone lombo-sacrée, avec parfois des irradiations aux membres inférieurs (genoux). Les lombes sont en MTC le palais des reins ; ainsi un vide de reins constitue la racine de toutes les lombalgies.

Dysfonctionnement sexuels et énergie des reins

Les reins contrôlent les sphincters, ils en contrôlent l’ouverture et la fermeture.
Si l’énergie des reins est faible, la rétention est difficile. On dit que l’énergie des reins n’est pas solide. Cela peut donner des symptômes d’incontinence urinaire ou fécale, de mictions fréquentes et nocturnes, des gouttes après la miction.

L’incontinence urinaire donne lieu à des pertes incontrôlables et involontaires d’urine, qui se produisent le jour ou la nuit. L’incontinence urinaire est plus fréquente avec l’âge. Mais elle peut avoir d’autres origines comme un affaiblissement du périnée, un trouble de la prostate, un problème de santé chronique.

De nos jours, on observe fréquemment des dysfonctionnements sexuels et des troubles du désir. Ils touchent tout le monde, et se manifestent à tout âge. Ceux-ci s’expliquent notamment par un mode de vie inadéquat (stress permanent, frustration, troubles émotionnels et/ou diète nocive).

Les principales formes de dysfonction sexuelle masculine sont :

    •  Troubles de l’érection
    •  Baisse du désir
    •  Éjaculation précoce

Cependant, là encore, certains problèmes de santé comme le diabète, l’hypertension artérielle, la dépression, la prise de certains médicaments, peuvent être à l’origine d’une dysfonction sexuelle.

Pour rappel, le Yáng des reins a pour fonction de réchauffer l’essence. Il favorise donc les fonctions sexuelles. C’est le Yáng des reins qui donne l’énergie à l’érection et qui est responsable en partie du désir. Les cas de surmenage général ou sexuel amènent à un vide d’essence qui entraine un vide de Yáng des reins.

Les fonctions sexuelles ont également un lien avec le Cœur. En cas de vide de yin des reins, le Cœur n’est pas rafraîchi par le yin et le feu du Cœur ne descend plus. Cela peut provoquer également des dysfonctions sexuelles.

Prendre soin de l’énergie des reins

Dans la medecine traditionnelle chinoise (MTC), les reins sont associés à l’hiver. Il sera donc particulièrement important de soutenir l’énergie des reins en hiver. Qui plus est, comme nous l’avons vu, les reins sont le réservoir de notre énergie vitale, notre batterie interne.

Il convient donc d’en prendre le plus grand soin.L’hiver est une saison où il convient de se ménager, donc de se reposer et de dormir plus que durant le reste de l’année.

Il conviendra de manger et boire davantage chaud, particulièrement dans les pays où l’hiver est froid, et à protéger les lombaires du froid.

Cette saison étant la plus yin, elle invite à rester à l’intérieur et à avoir des activités plus calmes et plus intérieures.

Les aliments principaux qui vont tonifier le Qi des reins sont les oléagineux (notamment les noix), les haricots rouges et les haricots azuki, le sésame noir (que l’on peut parsemer sur tous les plats ou intégrer dans des desserts sous forme de pâte).

On peut aussi consommer de la cannelle qui a une nature très chauffante. Le gingembre est également de mise puisqu’il réchauffe et aide a la digestion.

En MTC, les reins sont associés à l’émotion de peur. Donc, pour prendre soin de ses reins en profondeur, il convient de se distancer  de ce sentiment de peur. Pour cela, les activités demandant un fort contrôle de soi-même comme l’escalade, les arts martiaux etc sont fortement indiqués. Ils ont tous cette capacité de renforcer la confiance en soi. Ainsi, l’on apprend peu à peu à se distancer de ses émotions.

La bonté, c’est bon pour la santé

La bonté, c’est bon pour la santé

La bienveillance est bénéfique pour le cœur

A l’heure où le matérialisme et l’égocentrisme ont mis à mal l’humanité, il est grand temps de renouer avec les valeurs qui font de nous un humain. Parmi celles-ci, la bonté et la compassion sont naturelles à l’Homme ; qui plus est leur pratique a un impact favorable sur notre santé. Alors pourquoi nous en priver ?

Avant d’explorer plus en détail cette hypothèse, prenons le temps d’étudier nos émotions et plus particulièrement celle qui émane du cœur : la joie.

Selon la Médecine chinoise (MTC) et sa théorie des Cinq éléments, la joie est l’émotion associée au cœur. La MTC a également identifié le cœur comme étant le siège du Shén, « la lumière transcendante qui se montre aux hommes », que l’on peut traduire de façon simple par esprit.

Le coeur est le miroir de notre état psychologique et émotionnel. Un Homme dont le cœur est fort est serein, franc du regard. Il est clair dans sa parole et juste dans son jugement. Son teint est lumineux car le teint est le reflet du cœur. A l’inverse si le Shén est déficient ou perturbé, le cœur sera impacté directement. Dans ce cas, toute émotion vécue avec excès pourra blesser le cœur et entraîner de la confusion ou une difficulté à s’exprimer de façon claire.

De même, une personne dont le Shén est déficient risque de ne pas exploiter son potentiel par manque de discernement et/ou par manque de joie.

« Le Cœur est le centre vital, il symbolise le soi, le soleil spirituel en l’homme. Ce centre est transcendant à l’homme. Ce par quoi ce centre transcendant va se faire connaître à l’homme, l’âme ou rayon émané du soleil » selon d’anciens textes des maîtres chinois.

Le Coeur est vulnérable aux excès émotionnels

De fait, les émotions sollicitent systématiquement le Foie et le Cœur. Le Hun (entité ou conscience du foie) est le bouclier de l’organisme, il gouverne par le Foie la décongestion et le drainage. Il est ainsi en première ligne pour recevoir les émotions perturbatrices externes. Par sa fonction de drainage, il est là pour faciliter l’élimination des sentiments déréglés. En effet, les émotions sont une forme de Qi raffiné. Le Qi et le Sang étant interdépendants, si le Sang du cœur est suffisant, l’activité mentale sera aiguisée et claire. Si le Sang du Foie est abondant, alors le Shén sera calme.

Nous comprenons des lors que le Shén, au travers du Cœur, représente la synthèse de la vie psychoaffective. Il gouverne l’ensemble des autres organes dans leur dimension spirituelle. En conséquence, le cœur est particulièrement vulnérable.

Il est donc important d’apprendre à gérer le flux de ses émotions pour en éviter les excès afin de protéger notre cœur. En effet, celui-ci est considéré par la Médecine chinoise comme l’Empereur des organes. Nous pourrons également préserver notre cœur en nourrissant de bons sentiments envers nous-même et envers les autres. Car la bonté et la compassion nourrissent le cœur. Or un « bon cœur » est source de bonne santé.

« Soyez bons et compatissants » n’est pas un précepte religieux ou philosophique, mais une recommandation des vieux maîtres chinois pour cultiver un esprit tranquille.

La recherche nous livre ses résultats

En parallèle à la médecine chinoise, la science s’est elle aussi régulièrement intéressée aux liens entre les sentiments altruistes, la générosité ou la bonté, et la santé humaine. Voici quelques unes des études qui ont été menées autour de ce sujet.

  • Le Dr Katherine Nielson-Coffey démontre en 2016 l’impact des actes de bonté sur notre santé. Avec son équipe, elle étudie la différence d’effet entre des actes prosociaux (ramasser des déchets, offrir un café à un inconnu, ouvrir la porte etc.) et des actes axés sur soi-même (prendre un bain chaud, se faire du bien). Le premier groupe, qui pratiquait des actes de bonté altruistes, ressentait plus de bien-être émotionnel que le deuxième groupe.
  • Un autre chercheur, le Dr David Hamilton, qui étudie les effets du stress sur la santé cardiovasculaire, a observé de son côté que les actes de bonté peuvent provoquer une hausse d’ocytocine. Or, cette substance chimique, secrétée au niveau de l’hypothalamus, a pour effet de faire baisser la tension artérielle et réduit l’impact du stress sur le corps.
  • Charles Darwin avait déjà, en son temps, souligné l’importance de la bonté chez l’être humain. Selon lui, la bonté est un instinct inhérent à l’homme. Sa fonction est d’assurer la survie de tous les êtres vivants. La tendance de l’homme à la sympathie est instinctive, non culturelle, et encore plus forte que l’instinct de conservation.

Un lien entre générosité et matière grise

  • Dans une autre étude, la psychologue Nancy Eisenberg a découvert que les enfants ayant un fort tonus vagal sont plus coopératifs et enclins à donner.
  • Tout récemment, une étude menée par des chercheurs zurichois démontre une corrélation entre la générosité et la matière grise. En effet, le volume d’une certaine région du cerveau influence la disposition des gens à se montrer altruistes, explique le Pr Ernst Fehr de l’Université de Zurich dans la revue Neuro.
    En observant l’activité cérébrale des participants à l’étude, les chercheurs ont pu observer que les personnes généreuses avaient plus de matière grise que les avares.

Ces études démontrent qu’il existe un lien entre les actes altruistes, la générosité et la bonté, et la santé et le bonheur. Nous avons tous déjà expérimenté cela au moins une fois.

Alors, même si nous ne le faisons pas par altruisme, pourquoi ne pas pratiquer plus souvent la bienveillance, la générosité ou encore la compassion ? Cette pratique de la bonté nous aidera à retrouver notre soleil intérieur, la joie, et d’améliorer notre santé.

 

La pratique de la bonté pour un mieux-être

Méditer en ressentant de la compassion envers les autres déplace l’activation cérébrale au repos vers l’hémisphère gauche, une région associée au bonheur, et stimule les fonctions immunitaires.

Donner aux autres, plutôt que de se livrer à des désirs narcissiques, apporte un bien-être durable.
Donner éveille la puissance du coeur et procure de la joie.

Rire et jouer face à un traumatisme ou une situation difficile améliore la résilience et l’adaptation. De plus en plus de personnes participent à des groupes de yoga du rire. 

Les 7 clés de la guérison

Les 7 clés de la guérison

Se transformer pour retrouver la santé

Guérir d’un rhume ou d’une indigestion est facile. Le corps se guérit tout seul. Mais comment venir à bout de maux chroniques que l’on traine depuis des années, ou d’une grave maladie ? La guérison peut alors se transformer en une véritable quête qui suppose engagement, courage, persévérance… et foi. Voici quelques clés pour entrer dans le cercle vertueux de la guérison.

1. Comprendre la maladie

Nul n’est à l’abri d’être un jour touché par une maladie grave, ou de souffrir de troubles chroniques (allergies, migraines, diabète, dépression…).

La santé est pourtant notre état naturel. Elle correspond à un état d’harmonie selon la médecine chinoise. La maladie est donc le résultat d’une dysharmonie.

Il est nécessaire de s’interroger sur la source de cette dysharmonie pour pouvoir la résoudre. La maladie est un signal d’alarme, qui nous invite à faire du ménage dans notre vie, et donc à opérer des changements.

Un frein important à la guérison est la résistance au changement. Le patient va s’inventer des excuses pour ne pas aller vers ce qui peut lui être bénéfique. Dépasser ce type d’auto-sabotage requiert un vrai travail d’introspection. Ce travail, aussi douloureux soit-il, joue un rôle primordial dans la guérison.

2. Être l’acteur de sa guérison

La guérison ne s’achète pas. Car ce n’est pas le médecin qui guérit le malade, mais le malade qui se guérit lui-même avec l’aide du thérapeute.

Il est donc inefficace de se décharger de son fardeau sur le médecin en comptant sur lui pour faire des miracles. Trop de patients adoptent ainsi une attitude passive, espérant que le docteur les guérira sans qu’ils n’aient rien à faire.

C’est pure illusion !

Le thérapeute accompagne le patient dans sa guérison, il lui apporte son énergie, ses outils. Mais la guérison est d’abord l’affaire du patient.

3. Se remettre en question

L’être humain a besoin de sécurité. Il la trouve en territoire connu. Donc le malade va naturellement rechercher cette sécurité dans son mode de vie… et donc dans ce qu’il connait.

Or si un mode de vie inadapté a conduit à la maladie, guérir implique de le remettre en question. Il s’agira donc d’abord de chercher la cause de cette maladie. Puis nous apporterons des améliorations dans notre hygiène de vie.

Ceci inclut nos pensées et nos émotions qui jouent un grand rôle dans notre santé. Cela peut aller jusqu’à un changement concret : de travail, de lieu de vie, voire de conjoint dans certains cas… Et c’est là que se trouve le principal défi.

4. Penser santé

Il va donc falloir s’armer de courage pour explorer des territoires inconnus. En clinique, nous voyons parfois des personnes s’empêcher de se soigner pour des raisons qui paraissent dérisoires au regard du bénéfice attendu.

Certains vont refuser d’essayer ne serait-ce qu’une fois l’acupuncture par peur des aiguilles. D’autres seront dégoûtés par la potion de plantes chinoises jusqu’à refuser de l’avaler.. L’égo a ainsi mille façons pour nous empêcher de changer, et donc de guérir.

La médecine allopathique focalise sur la maladie. Elle aime à nommer les maladies allant jusqu’à créer des noms de syndromes qu’elle reconnaît ne pas savoir traiter ! De plus, en s’attachant au symptôme, elle omet de traiter la cause.

Par ailleurs, les traitements chimiques qu’elle propose génèrent des effets secondaires, et donc de nouveaux maux. On entre alors dans un cercle vicieux qui éloigne le patient de sa santé.

A l’inverse, les médecines traditionnelles utilisent des techniques naturelles (diététique, plantes, massages, acupuncture etc…) pour rétablir puis préserver la santé. Celles-ci vont restaurer l’harmonie dans une approche holistique.

Au fur et à mesure que l’équilibre se rétablit, le patient retrouve sa capacité d’auto-guérison.

Penser « santé » signifie éviter de s’obséder de la maladie, quelle qu’elle soit.  l’inquiétude, la peur, empêchent de retrouver la santé. Beaucoup de patients s’identifient à leur maladie au point qu’elle devient une partie d’eux-mêmes. Leur maladie devient ainsi leur chose  ; « ma maladie » diront-ils.

C’est en honorant la vie que l’on tient à distance la maladie ! Cela suppose d’avoir une bonne hygiène de vie, qui inclut des pratiques visant à améliorer la santé et la longévité.

5. Être résolument positif

Le corps et l’esprit sont étroitement liés. Cultiver un état d’esprit positif a donc un impact favorable sur la guérison et conduira à des actions concrètes telles que :

  • Modifier sa diète,
  • S’octroyer un break significatif dans son travail,
  • Faire une retraite dans la nature,
  • Jeûner,
  • Pratiquer une activité physique…

Bien entendu, le parcours est rarement linéaire. Il y aura des passages à vide, des retours en arrière temporaires, des moments de doute, de découragement. Cela fait partie du processus. Être positif donne le courage de persévérer.

6. Apprendre à gérer ses émotions

Les émotions jouent un rôle primordial dans notre équilibre global. La médecine chinoise associe à chaque organe une émotion, et donc si l’émotion est excessive, ou réprimée, elle va attaquer l’organe associé.

Il est donc essentiel d’être conscients de nos émotions et d’apprendre à nous en distancer.

Certains vont consulter un médecin traditionnel (chinois, ayurvédique, naturopathe), ou un psychothérapeute. D’autres vont se lancer dans la pratique de la méditation, du qi gong, ou d’un art martial. Ces disciplines permettent en effet d’apprendre à gérer ses émotions et à mieux se connaître.

7. Revenir aux règles universelles

La Nature a ses règles. L’Homme, étant partie de cette nature, doit les respecter pour être en bonne santé (voir l’article Yǎngshēng).

Malheureusement, la plupart des personnes, et en particulier les citadins, vivent à l’encontre de ces règles. Se donner les moyens d’une vie saine consiste donc à se rapprocher de la Nature et de ses rythmes… et par là-même de notre nature.

Pourtant, la mise en œuvre de ces principes se heurte à des obstacles, dont l’un majeur : le temps. Où trouver le temps pour cuisiner mes propres légumes, préparer mes jus frais au réveil, pour méditer, pratiquer le qi gong, ou simplement me reposer ?

Choisir de prendre ce temps est déjà un pas sur le chemin de la guérison.

La spiritualité : une dimension essentielle à la santé

Largement inspiré par l’observation et la contemplation de la nature, le taoïsme invite l’Homme à être modeste face à l’univers, à la Nature et à ses règles. L’homme sage choisit donc de vivre en harmonie avec l’univers, il comprend qu’il est de son intérêt de respecter les lois qui le constituent.

En effet, sa santé ne peut être complète que si l’Homme accepte cette dimension fondamentalement spirituelle comme il accepte sa dimension matérielle. L’équilibre est le fondement de la philosophie taoïste. On retrouve cet équilibre dans les opposés complémentaires que sont la terre et le ciel, le yin et le yang etc. Rien dans l’univers n’est conçu comme intrinsèquement mauvais. Le bien a besoin du mal et inversement.

En luttant contre la nature ou en voulant la dominer, l’être humain n’y trouve que malheur. Toutefois, l’humain qui fait preuve d’humilité peut apprendre de ses erreurs, les corriger, et ainsi se rapprocher d’un état d’harmonie, et donc de la santé.

Impact des émotions

Impact des émotions

Apprivoiser nos émotions

Dans un récent article, nous avons expliqué comment les émotions peuvent affecter notre santé et être un obstacle à notre pleine santé. Alors, comment faire pour éviter cela ? Nous allons voir comment apprivoiser nos émotions afin qu’elles deviennent nos partenaires de vie et cessent de nous nuire.

Les textes anciens recommandaient de réguler les émotions en poursuivant des activités apaisantes pour l’esprit. Ils conseillaient aussi de trouver des débouchés constructifs pour les émotions, en particulier la colère. Enfin, ils soulignaient l’importance de développer une vie épanouie, qui permette d’être à la fois satisfait et compatissant. Ces conseils sont toujours d’actualité, et nous allons les étudier plus en détail.

Maîtriser et réguler les émotions nécessite d’abord d’en être conscient. Cela semble évident, mais l’expérience montre que beaucoup de gens ne le sont pas. C’est particulièrement vrai avec l’émotion de la colère, dont l’expression est de plus en plus taboue dans notre société. Elle l’est depuis longtemps en Asie. Donc, au lieu de reconnaître et d’exprimer cette émotion, nous la retenons ; elle devient inconsciente et est alors projetée sur l’entourage. Or, ramener les émotions à la conscience est une étape majeure sur le chemin de la guérison.

Préserver un esprit tranquille

 

 

 

 

Selon les textes anciens de la médecine chinoise, un esprit sain est considéré comme la base de la santé et de la longévité. L’esprit joue le rôle de gouvernail de la vie et commande donc toutes les fonctions physiologiques.

La MTC identifie deux types d’activité mentale : l’une émotionnelle et l’autre mentale. Ainsi prendre soin de l’esprit signifie apaiser ses pensées et réguler ses émotions. Un esprit tranquille est censé être paisible, libre de désirs excessifs et de pensées distrayantes. Il ne se laisse pas affecter par les changements extérieurs.

L’ancien livre Health-Preservation Skills de Taishang Laojun identifie «six éléments nocifs, à savoir :

la renommée et le profit, dont le désir devrait être supprimé ;

le désir sexuel, par lequel il ne faut pas se laisser contrôler ;

la richesse, pour laquelle il ne faut pas être gourmand ;

une nourriture riche, que l’on ne devrait pas manger en excès ;

les fantasmes irréalistes, dont il faut se débarrasser, car ils détournent les pensées de la réalité et sont nocifs pour l’esprit ;

la jalousie, ou l’envie, qui devrait également être éliminée ;

la paresse contre laquelle nous devons « faire la guerre ».

 

Une bonne hygiène de vie

e Canon de la médecine (Nei Jing), un classique majeur de la MTC, conseille : « Ne vous laissez pas alourdir par des pensées perplexes ;  efforcez-vous d’être calme et optimiste ; soyez complaisant (calme face aux situations qui peuvent causer de la colère) ; gardez le son dans le corps et l’esprit. De cette façon, on peut vivre jusqu’à l’âge de 100 ans. » Rappelons donc ici les principes de base d’une bonne hygiène de vie :

  • manger au moment opportun (heures de repas régulières) ;
  • manger des aliments appropriés (alimentation équilibrée, qualité et quantité) ;
  • boire régulièrement, assez mais pas trop ;
  • faire de l’exercice intense régulièrement ;
  • respecter un bon équilibre entre activité, loisirs et repos.

En effet, cette hygiène de vie aidera à maintenir une bonne vitalité, une circulation fluide du sang et donc du qi. Ainsi cela favorisera un fonctionnement équilibré de nos organes. En raison de la relation entre les organes et les émotions, plus notre corps physique sera équilibré, plus notre esprit et nos émotions auront tendance à être stables.

Des outils de guérison

Le déséquilibre émotionnel n’est pas une fatalité. Dès que nous prenons conscience d’un excès émotionnel récurrent, nous pouvons agir pour le rééquilibrer. Voici donc quelques outils efficaces pour traiter les troubles émotionnels et stabiliser l’esprit.

  1. Aide médicale
    • Médecine chinoise : acupuncture, plantes, diététique ;
    • Aide psychologique. Lorsque les racines de l’émotion excessive sont profondes ou inconscientes, un travail psychologique peut être nécessaire.
  1. Activités guérisseuses
    • qi gong, taiji chuan, art martial ;
    • méditation ;
    • yoga (devenir un yogi et non un pratiquant de yoga) ;
  1. Une attitude saine au quotidien
    • Ces outils seront plus efficaces si nous prenons soin de notre comportement dans notre vie quotidienne. Cela signifie développer la conscience et cultiver un esprit positif. En effet, ce n’est pas un hasard si les techniques de « pensée positive » et de « loi d’attraction » sont à la mode de nos jours. Ils s’adaptent à nos besoins dans cette société.
    • « Soyez gentils et compatissants » : recommandaient les anciens maîtres chinois. La bonté et la compassion nourrissent le cœur, l’empereur des organes. Ainsi, un « bon cœur » est un facteur de stabilité et de santé.

Atteindre une vie épanouie

Pour avoir un esprit paisible, nous devons donc trouver notre chemin vers une vie épanouie. Cela signifie nourrir tous les domaines de notre vie :

  • par une activité que l’on aime (professionnelle ou non) ;
  • par la pratique d’activités qui rehaussent l’esprit et procurent de la joie (musique, danse, qi gong, tai-chi, yoga ou tout autre type d’art), jeux divers ;
  • en passant du temps dans la nature, en jardinant, ou en prenant soin d’animaux ;
  • en développant des relations harmonieuses, y compris une sexualité épanouissante.

 

Les challenges de notre vie

De plus en plus d’entre nous doivent faire face à un défi majeur : « Je suis frustré dans mon travail. Je m’y sens mal. Ai-je un moyen d’améliorer mon cadre de travail pour m’y sentir mieux ? Ou dois-je le quitter dès que possible, au risque de l’insécurité financière. » Ce défi se résume souvent à ce choix crucial : la santé ou l’argent ?

Il en existe d’autres, qui sont liés à notre environnement et à notre mode de vie, qui nous privent d’un plein épanouissement :

  • La frustration et l’insatisfaction. Ces frustrations peuvent se rencontrer non seulement dans le travail mais aussi dans la vie familiale, la vie de couple, les relations avec nos enfants. L’excès de pression, le manque de temps, ne favorisent pas une vie harmonieuse.
  • La vie urbaine. Nombre d’entre nous vivent dans de grandes villes. Donc déconnectés de la nature, qui est pourtant une source majeure d’équilibre, de ressourcement et de paix.
  • Le rythme de vie. Il est principalement basé sur le travail et la nécessité de gagner de l’argent. Il fait fi des besoins biologiques et naturels de l’être humain et va donc à l’encontre de son épanouissement.
  • Le manque de spiritualité. L’aspiration spirituelle, qui fait partie de notre équilibre naturel, est délaissé de nos jours.

Faire face à ces contraintes nous soumet parfois à de véritables tempêtes émotionnelles. Il s’avérera alors nécessaire de remettre sérieusement en question notre mode de vie.

Brigitte Prud’hon

Brigitte Prud’hon

Un chemin de guérison

Brigitte Prud’hon est née en France en 1962. Elle commence sa vie professionnelle dans des emplois de bureau, principalement comme assistante de direction. Elle travaille ensuite comme secrétaire de rédaction dans la presse écrite après une formation de reconversion.

À l’âge de 40 ans, sa vie prend un nouveau tournant. C’est le moment où elle rencontre Dominique. Ensemble, ils commencent une recherche approfondie sur l’être humain dans toutes ses dimensions. Ils effectuent ensemble le pèlerinage de Compostelle, une expérience magnifique qui laissera une empreinte inoubliable dans sa vie.

Ils quittent alors la vie sédentaire pour partir vivre et voyager en camping-car. C’est sur ce chemin qu’en 2004 ils découvrent leur maître Henli Röder. Ils décident d’étudier avec lui la médecine chinoise, l’art martial et le qi gong.

Depuis toujours, Brigitte est curieuse de l’être humain. Elle s’est beaucoup intéressée à la psychologie pour mieux comprendre la psyché humaine, et avant tout en apprendre davantage sur elle-même. Souffrant de dépression et d’un mal-être profond pendant des années, elle a effectué de nombreuses thérapies, et pris de nombreux médicaments chimiques, sans vrai succès.

C’est au long de ce parcours entamé avec Dominique sur Compostelle, puis poursuivi avec son maître en Hollande, qu’elle trouvera enfin la guérison.

Brigitte a toujours été passionnée par la cuisine, les plantes et la nature. Elle s’intéresse également au Feng Shui, en tant que complément précieux à la médecine chinoise. Elle pratique aussi la guitare classique.

De  nature bienveillante et sensible, elle aime plus que tout aider les gens à être en meilleure santé, et à découvrir leur chemin vers le bonheur et la vraie liberté.

Souvenirs de stage à Ha Noi