Les liquides organiques, ou Jīn yè

Les liquides organiques, ou Jīn yè

Fonctions des fluides organiques selon la MTC

Les fluides organiques, ou Jīn yè, sont, comme le qi et le sang, une substance essentielle et omniprésente dans l’organisme. Leur rôle est de maintenir l’ensemble des activités physiologiques du corps.

Selon la Médecine traditionnelle chinoise (MTC), les sources des fluides organiques sont les aliments et les boissons. Ceux-ci vont être digérés par l’Estomac ; l’Intestin grêle va séparer le pur de l’impur. La Rate va transformer et distribuer ces fluides. La partie plus éthérée ou vaporisée de ces fluides va monter vers le Poumon qui va les diffuser. Une partie sera diffusée au travers de la peau (la sueur). Une autre partie de ces liquides (plus dense), va descendre vers le Rein et le Gros intestin qui assureront d’autres processus de séparation en vue de l’élimination (urines pour les reins et selles pour le gros intestin).

Le processus de séparation du pur et de l’impur s’effectue par différents processus :

    • les capacités digestives et d’absorption de l’estomac
    • le processus de séparation de l’intestin grêle
    • la fonction de transformation et de distribution de la Rate.

C’est La Rate qui transporte les liquides organiques aux Poumons, organes qui règlent et contrôlent le « passage de l’eau ». Grâce â leur fonction de dispersion, les Poumons distribuent les liquides dans tout le corps, en assurant la nourriture et l’humidification.

Le Poumon élimine aussi par le biais de la respiration une partie des liquides existants dans le corps. Dans le « métabolisme de l’eau », ce sont les Reins qui jouent le rôle décisif. Les fonctions des Poumons, Estomac, Rate, Intestin Grêle et Trois Réchauffeurs dépendent en totalité de l’effet booster du qi des Reins.

Deux types de liquides organiques : les Jīn et les yè

De plus, les liquides organiques sont régis par les Reins en raison de l’action de transformation et de vaporisation du qi, de manière que les parties claires soient réutilisées, tandis que les parties troubles sont transformées et excrétées dans l’urine.

On distingue deux types de fluides ou liquides organiques : les Jīn (comme la transpiration) et les liquides yè (plus denses).

    • Les Jīn, très clairs et fluides, servent à nourrir et humidifier la peau et les muscles. Ils donnent de l’éclat aux poils et aux cheveux. Ils sont sous le contrôle du Poumon. Ils circulent avec le Qi (appelé ici qi protecteur).
    • Les yè, plus épais, visqueux, sont beaucoup plus riches et orientés vers les organes en profondeur. Ils nourrissent les os, la moelle, les viscères, le cerveau… Ils lubrifient les articulations et humidifient l’intérieur du corps. Ils sont sous le contrôle du réchauffeur moyen et circulent avec le Qi nourricier.

L’état des liquides organiques (Jīn yè) est primordial. En effet ceux-ci jouent un rôle humectant, nutritif, neutralisateur des toxiques et régulateur de la chaleur corporelle.

Du point de vue de la médecine chinoise, le métabolisme des fluides consiste en divers processus répétés de séparation des liquides purs et impurs. Notre corps cherche à guider ou éliminer les fractions pures vers le haut et l’extérieur et à faire descendre les fractions impures (matières troubles non indispensable au corps) pour élimination.

En résumé, on peut dire que le trio Poumon, Rate et Rein constitue la base du transport, de la transformation et de l’excrétion des liquides organiques.

Ainsi les œdèmes, les affections de la peau, les troubles de la transpiration, les atteintes des articulations, des os, etc. sont directement liés aux dysfonctionnements de ces processus.

Préserver un bon équilibre global du Qi

En MTC, le diagnostic ne concerne pas directement les fluides organiques, mais plutôt l’étude de la qualité du Qi. Lorsque les liquides organiques ne sont pas correctement produits, on constate un manque de sang ou une stagnation du qi. On trouve également une invasion chaleur, des transpirations abondantes ou encore des vomissements répétés.

Apparaissent alors phénomènes pathogènes (premiers symptômes d’une maladie) tels que :

    • La sécheresse de la peau, des yeux, du nez ou encore de la bouche,
    • La constipation,
    • L’invasion d’humidité (œdèmes, rétention d’eau…) voire des glaires (crachats…).

En principe, si le Qi et les organes fonctionnent bien, les liquides organiques se régulent tous seuls. Dans tout dysfonctionnement, on privilégiera dans tous les cas le traitement de la Rate, de l’Estomac et des Reins.

En étant attentif à notre hygiène de vie nous avons la possibilité d’entretenir un Qi défensif fort. Cela implique une alimentation saine, du sport, un repos adéquat, un entourage paisible, dénué de stress, donc une bonne gestion de nos émotions, la pratique d’un art etc

On compte en médecine chinoise, six énergies (Liù Qì; 六气) qui font parties de la vie de l’Homme. Car il est en contact permanent avec elles. Celles-ci peuvent devenir perverses seulement si elles sont en excès.  Ces six énergies sont :

    • Le vent (fēng; 风)
    • Le froid (hán; 寒)
    • La chaleur (rè; 热, pouvant devenir: huǒ; 火 = feu)
    • L’humidité (shī; 湿)
    • La sécheresse (zào; 燥 ou hàn; 旱)
    • La canicule (kùshǔ 酷暑 ou shǔ; 暑)

Lorsqu’une de ces six énergies est en excès, elle entraînera assurément des répercussions néfastes sur notre organisme. Pour préserver notre équilibre défensif, nous avons recours à quelques séances d’acupuncture. Parfois une seule suffit. Pour qui le préfèrent, nous prescrivons des recettes de pharmacopées adaptées à chacun selon l’équilibre à rétablir.

Quelques conseils pour votre pratique

Organe Fonction
Estomac LA SOURCE DES LIQUIDES ORGANIQUES
Rate TRANSFORMER ET TRANSPORTER
Poumon RÉGULARISER « LE PASSAGE DE L’EAU »
Rein

–  FOURNISSENT A LA RATE LA CHALEUR NESSAIRE POUR TRANSFORMER LES LIQUIDES

–  AIDENT L’INSTESTIN GRELE DANS SA FONCTION DE SEPARATION DES LIQUIDES

Vessie SÉPARATION PUR-IMPUR ; EXCRÉTION URINAIRE

Wuji, ou « le sommet du néant »

Wuji, ou « le sommet du néant »

La pratique de Wuji est un puissant outil de guérison

Wuji est à la fois un principe taoïste, et une posture de Qi gong. C’est à cette dernière que nous nous intéresserons particulièrement ici. Wuji est en effet une pratique d’une grande simplicité apparente, et pourtant d’une infinie richesse pour qui souhaite cultiver un esprit sain dans un corps sain.

Wuji est la première posture du Qi Gong nommé Wu Dang. C’est une posture qui se pratique debout et immobile. « Wuji » signifie « sans extrêmes ». Ce terme, issu de la philosophie taoïste, désigne l’état de chaos indifférencié qui précède la création. Il est par conséquent à l’origine de Taiji, le mouvement yin et yang. On peut donc dire que Taiji nait de Wuji.

Wuji, c’est le vide créateur dans le sens de « l’esprit créateur » ; c’est un vide plein de conscience.

La posture se pratique les pieds joints ou séparés de la largeur des épaules. Les genoux et les coudes sont relâchés, donc non bloqués. Le tronc est droit. La respiration est ample et naturelle. Le regard est posé au loin. Le pratiquant observe ses pensées, sans intervenir dans leur flux, son esprit se vide.

Par vide, les taoïstes n’entendent pas le néant, mais au contraire un état de potentialité totale, non encore manifestée mais contenant tous les possibles de la création. L’état de Wuji précède la manifestation, et donc l’action.

Pour les taoïstes, la nature ultime de notre esprit est le vide absolu ; autrement dit un potentiel absolu. Ainsi la conscience dans sa nature ultime de potentialité absolue, devient éveil absolu. Pour incarner pleinement Wuji, l’on doit s’unifier, atteindre l’unité entre le corps et l’esprit (le UN).

Développer son énergie vitale

En se détendant et en se vidant, le pratiquant se rend disponible. Comme une antenne dressée entre la Terre (monde matériel) et le Ciel (monde spirituel), il se place en état de réceptivité. Il devient prêt à tout et à rien en même temps. La pratique de Wuji est donc une invitation à entrer en contact avec le champ de tous les possibles pour progressivement s’ordonner intérieurement, en totale harmonie avec la Nature.

Avec le temps, soit quelques semaines ou quelques mois, le pratiquant s’installe dans cet état d’harmonie. S’exercer à la posture Wuji, de manière prolongée et régulière, accroît la conscience et la présence à soi.

La pratique de Wuji permet de cultiver et de développer l’énergie racine, le Jing. Elle favorise la libre circulation de l’énergie (Qi) et permet au participant de connaître la vraie nature de son esprit.

L’écoute accrue du corps augmente l’énergie vitale et renforce « l’attention » ; elle développe la compassion envers les autres êtres, une qualité indispensable à la santé.

Ce que l’on ressent dans cette pratique, c’est une sensation d’apaisement, de calme, qui gagne le corps puis progressivement l’esprit. Cette quiétude, avec le temps, procure un sentiment de sérénité. La pratique de Wuji est une forme de méditation debout qui nous permet de cultiver notre énergie vitale (notre Jing) ; elle a donc un effet guérisseur et augmente la longévité.

D’ailleurs on constatera dans la pratique que plus on est attentif aux perceptions alentour, ainsi qu’aux sensations internes, moins le mental est actif et plus l’on se sent dynamisé.

La pratique prolongée de Wuji contribue à déconditionner le mental (moi) dans ses tendances à tout ramener à soi, à tout commenter ou juger, ou à vagabonder d’une idée à une autre.

Un esprit plus fort dans un corps plus sain

Ainsi la pratique régulière de Wuji :

  • évite que l’on soit l’objet de ses émotions au gré de leurs caprices. Elle permet de s’en distancer ;
  • contribue à stabiliser l’esprit agité et améliore la capacité de concentration dans sa qualité et sa durée ;
  • procure une sorte de sérénité et de joie qui se prolonge au-delà de la pratique dans la vie quotidienne. C’est le début d’une mutation qui nous invite à changer notre regard sur les évènements de notre vie, nos relations, les autres, nos structures de pensées et nos émotions. Ce regard se fait plus détendu, plus ouvert, avec une capacité d’adaptation accrue.

Cette posture immobile permet donc de renforcer et de cultiver l’énergie vitale Jing ; elle améliore la circulation de l’énergie (Qi) dans les méridiens en la rendant plus fluide. Cela a pour effet de dénouer les blocages énergétiques.

Qui plus est, la pratique de Wuji, à l’instar de toute pratique de Qi Gong, contribue à fortifier notre Esprit et à améliorer la qualité de nos états de conscience. Enfin elle développe en nous un sens de plus en plus affuté d’éveil.

Wuji est donc infiniment bénéfique lorsqu’elle est pratiquée dans le respect de ses principes (posture juste, relaxation, respiration), ainsi qu’avec régularité et constance. Ne vous laissez pas tromper par son apparente simplicité. Car avant d’atteindre la sérénité, l’on pourra expérimenter des douleurs le temps que les tensions lâchent, de l’impatience, voire des émotions perturbatrices.

Comme beaucoup de ces disciplines chinoises, la pratique de wuji requiert un véritable travail, un engagement dans l’instant et dans la durée. Ce n’est qu’à ce prix qu’elle délivre tous ses trésors. Et que l’on découvre son merveilleux pouvoir de guérison.

Quelques conseils pour votre pratique

Soyez à l’écoute de votre corps : ce qui se passe dans vos articulations, vos tensions, votre souffle. Observez, sans juger, et rectifiez en permanence votre posture pour obtenir une détente totale. La relaxation est en effet la clé de Wuji.

Votre posture, bien que relâchée, est droite. Veillez à ce que le dos soit bien décambré.  Les genoux sont légèrement fléchis. Le poids de votre corps repose lourdement sur vos pieds. Le haut du corps est léger et comme suspendu par une corde au ciel. Ainsi la colonne vertébrale est totalement libre. Les bras sont légèrement écartés du corps, les mains ouvertes et détendues.

Ralentissez le cycle de votre respiration et augmentez progressivement son amplitude. Cette respiration est abdominale. En vous concentrant sur votre respiration, votre corps se calmera progressivement, et les mouvements nerveux ou les réactions impulsives cesseront au cours de la pratique.

Toutefois il est important de rester joyeux. Gardez un état de bien-être et un regard bienveillant. Cultivez votre sourire intérieur et laissez-vous envahir par un ressenti de plénitude, et d’amour, dans tout votre corps. Embrassez ces sensations avec tendresse et douceur.

Pour les débutants, il est reommandé de vous faire  accompagner par un maître de Qi gong ou de tai chi.

Les reins, racine de la vie

Les reins, racine de la vie

Ces précieux organes jouent un rôle essentiel dans la longévité

Au regard de la médecine chinoise, les reins tiennent une place essentielle. En effet, ces deux précieux organes gèrent et génèrent nos énergies vitales.

En médecine traditionnelle chinoise (MTC), on parle de l’énergie Yáng lorsqu’on désigne la fonction des reins. On parle de yin lorsqu’il s’agit de l’organe lui-même. Les reins en tant que système sont la source majoritaire de l’énergie vitale globale (yin et Yáng) de tout le corps. Lorsque l’énergie des reins est totalement épuisée, c’est la mort qui survient.

Les reins stockent l’essence responsable entre autres du développement de l’embryon, de la naissance, de la croissance, et de la fertilité. La qualité de cette essence va impacter l’équilibre énergétique fondamental de l’individu. Les reins représentent donc notre base.

En MTC, l’essence des reins est appelée le Jing.  La notion de « Jing » évoque une substance éthérée, épurée, soit une essence. Le terme fait référence à l’extraction, mais aussi au parfait, à l’excellent, au subtil. Le Jing est la Quintessence de l’énergie vitale (Qi). Le Jing associé au Qi originel joue un rôle de catalyseur sur la formation du sang et de la moelle. Cette quintessence est une force vitale reçue avant la naissance et concentrée, préservée et mise en réserve dans les reins.

Le Jing provient de deux sources :

  1. L’essence prénatale, soit le Jing hérité des parents (Jing inné)
  2. L’essence postnatale, soit le Jing puisé à travers la nourriture et l’air (Jing acquis).

Le Jing inné, qui provient des essences sexuelles du père et de la mère, est présent dès la fécondation. Il conditionne la vitalité de l’enfant, son développement, sa santé, son immunité.

Mìng mén :  la porte de la vie ou porte du destin

Le Jing acquis, provient des essences subtiles extraites des aliments par la rate et l’estomac, et de l’air par les poumons. Quand le Jing postnatal est abondant, il est mis en réserve dans les reins, il entretient et nourrit le Jing prénatal.

L’essence des reins conditionne toute la vie d’une personne : de sa croissance durant l’enfance à la maturité en devenant adulte, mais aussi plus tard, lorsque des maladies vont potentiellement survenir, et jusqu’à la mort. Plus généralement, on peut dire que la vitalité et la longévité dépendent de la qualité de cette essence.

Mìng mén ou « Porte de la Vie » est appelée aussi la porte du destin (命门). Mìng mén est un lieu matérialisé par un point d’acupuncture situé au niveau des 3e et 4e vertèbres lombaires. C’est là qu’est mis en réserve le Jing inné, le fondement de la Vie. Il est la racine du Qi originel (Yuan Qi) et la source du feu ministre xiāng huǒ ( 相火). Pour faire simple, nous dirons que le feu ministre appartient au San Jiao  ou trois foyers (inferieur, moyen et supérieur), et en particulier au foyer inferieur. Celui-ci est le siège du feu ministre qui agit sur le maintien des fonctionnalités des viscères. Il réchauffe le foyer inférieur, maintien les fonctions sexuelles, aide les reins dans leur fonction de contrôle de la réception du Qi.

On considère aussi Mìng mén comme le Palais de l’eau et du feu. Ces deux notions sont assimilées aux aspects yin et Yáng des reins. Si le Feu de la Porte de la Vie est insuffisant, le Qi Originel ne peut s’épanouir, ce qui aura pour conséquence un vide général de Qi et de Sang.

Les reins gouvernent la voie des eaux

C’est dans Mìng mén que résident les réserves de sperme et d’ovules, renvoyant aux fonctions génitales, sexuelles et reproductrices des reins. On retrouve ici le concept de porte, car l’essence fertile sort de l’homme pour entrer dans la femme.

En MTC, les reins gouvernent la voie des eaux. Ils règlent les mictions et fournissent l’énergie (le Qi) à la vessie pour qu’elle puisse excréter l’urine.

Les reins, par leur fonction de gouverner la voie des eaux, règlent la séparation du pur et du trouble dans l’Intestin grêle, le Gros Intestin, et la Vessie. Les reins soutiennent ces trois viscères dans leur rôle de filtrage. C’est pourquoi la prise de médicaments comme les antibiotiques, si elle est excessive, finit par blesser l’essence stockée par les reins et l’affaiblir.

En réchauffant les liquides, le Yáng des reins les fait circuler et permet d’éviter l’œdème qui est une accumulation d’eau. En plus de leur rôle de régulateur et de filtre, les reins contrôlent le cœur, puisque l’eau contrôle le feu dans la théorie des 5 éléments.

Des efforts physiques répétés, le surmenage, la vieillesse, les excès sexuels chez l’homme, des grossesses rapprochées chez la femme, affaiblissent les reins. A cela peut s’ajouter d’autres déséquilibres comme des stagnations de sang ou d’énergie ainsi que l’exposition à des facteurs pathogènes externes : humidité, froid, chaleur. Il est nécessaire d’établir un bilan énergétique en fonction des symptômes de chaque personne.

On peut voir apparaitre des douleurs dans la zone lombo-sacrée, avec parfois des irradiations aux membres inférieurs (genoux). Les lombes sont en MTC le palais des reins ; ainsi un vide de reins constitue la racine de toutes les lombalgies.

Dysfonctionnement sexuels et énergie des reins

Les reins contrôlent les sphincters, ils en contrôlent l’ouverture et la fermeture.
Si l’énergie des reins est faible, la rétention est difficile. On dit que l’énergie des reins n’est pas solide. Cela peut donner des symptômes d’incontinence urinaire ou fécale, de mictions fréquentes et nocturnes, des gouttes après la miction.

L’incontinence urinaire donne lieu à des pertes incontrôlables et involontaires d’urine, qui se produisent le jour ou la nuit. L’incontinence urinaire est plus fréquente avec l’âge. Mais elle peut avoir d’autres origines comme un affaiblissement du périnée, un trouble de la prostate, un problème de santé chronique.

De nos jours, on observe fréquemment des dysfonctionnements sexuels et des troubles du désir. Ils touchent tout le monde, et se manifestent à tout âge. Ceux-ci s’expliquent notamment par un mode de vie inadéquat (stress permanent, frustration, troubles émotionnels et/ou diète nocive).

Les principales formes de dysfonction sexuelle masculine sont :

    •  Troubles de l’érection
    •  Baisse du désir
    •  Éjaculation précoce

Cependant, là encore, certains problèmes de santé comme le diabète, l’hypertension artérielle, la dépression, la prise de certains médicaments, peuvent être à l’origine d’une dysfonction sexuelle.

Pour rappel, le Yáng des reins a pour fonction de réchauffer l’essence. Il favorise donc les fonctions sexuelles. C’est le Yáng des reins qui donne l’énergie à l’érection et qui est responsable en partie du désir. Les cas de surmenage général ou sexuel amènent à un vide d’essence qui entraine un vide de Yáng des reins.

Les fonctions sexuelles ont également un lien avec le Cœur. En cas de vide de yin des reins, le Cœur n’est pas rafraîchi par le yin et le feu du Cœur ne descend plus. Cela peut provoquer également des dysfonctions sexuelles.

Prendre soin de l’énergie des reins

Dans la medecine traditionnelle chinoise (MTC), les reins sont associés à l’hiver. Il sera donc particulièrement important de soutenir l’énergie des reins en hiver. Qui plus est, comme nous l’avons vu, les reins sont le réservoir de notre énergie vitale, notre batterie interne. Il convient donc d’en prendre le plus grand soin.

L’hiver est une saison où il convient de se ménager, donc de se reposer et de dormir plus que durant le reste de l’année. 

Cette saison étant la plus yin, elle invite à rester à l’intérieur et à avoir des activités plus calmes et plus intérieures.

Il conviendra de manger et boire davantage chaud, particulièrement dans les pays où l’hiver est froid, et à protéger les lombaires du froid.

Les aliments principaux qui vont tonifier le Qi des reins sont les oléagineux (notamment les noix), les haricots rouges et les haricots azuki, le sésame noir (que l’on peut parsemer sur tous les plats ou intégrer dans des desserts sous forme de pâte).

On peut aussi consommer de la cannelle qui a une nature très chauffante. Le gingembre est également de mise puisqu’il réchauffe et aide a la digestion.

En MTC, les reins sont associés à l’émotion de peur. Donc, pour prendre soin de ses reins en profondeur, il convient de se distancer  de ce sentiment de peur. Pour cela, les activités demandant un fort contrôle de soi-même comme l’escalade, les arts martiaux etc sont fortement indiqués. Ils ont tous cette capacité de renforcer la confiance en soi. Ainsi, l’on apprend peu à peu à se distancer de ses émotions.

La bonté, c’est bon pour la santé

La bonté, c’est bon pour la santé

Être bon et compatissant a un effet bénéfique sur le cœur

A l’heure où le matérialisme et l’égocentrisme ont mis à mal l’humanité, il est peut-être temps de renouer avec les valeurs qui font de nous un humain. Parmi celles-ci, la bonté et la compassion sont naturelles à l’Homme ; qui plus est leur pratique a un impact favorable sur notre santé. Alors pourquoi nous en priver ?

 Avant d’explorer plus en détail cette hypothèse, prenons le temps d’étudier nos émotions et plus particulièrement celle qui émane du cœur : la joie.

Selon la Médecine chinoise (MTC) et sa théorie des Cinq éléments, la joie est l’émotion associée au cœur. La MTC a également identifié le cœur comme étant le siège du Shén, « la lumière transcendante qui se montre aux hommes », que l’on peut traduire de façon simple par esprit.

Le coeur est le miroir de notre état psychologique et émotionnel. Un Homme dont le cœur est fort est serein, franc du regard. Il est clair dans sa parole et juste dans son jugement. Son teint est lumineux car le teint est le reflet du cœur. A l’inverse si le Shén est déficient ou perturbé, le cœur sera impacté directement. Dans ce cas, toute émotion vécue avec excès pourra blesser le cœur et entraîner de la confusion ou une difficulté à s’exprimer de façon claire.

De même, une personne dont le Shén est déficient risque de ne pas exploiter son potentiel par manque de discernement et/ou par manque de joie.

« Le Cœur est le centre vital, il symbolise le soi, le soleil spirituel en l’homme. Ce centre est transcendant à l’homme. Ce par quoi ce centre transcendant va se faire connaître à l’homme, l’âme ou rayon émané du soleil » selon d’anciens textes des maîtres chinois.

Le Coeur est vulnérable aux excès émotionnels

De fait, les émotions sollicitent systématiquement le Foie et le Cœur. Le Hun (entité ou conscience du foie) est le bouclier de l’organisme, il gouverne par le Foie la décongestion et le drainage. Il est ainsi en première ligne pour recevoir les émotions perturbatrices externes. Par sa fonction de drainage, il est là pour faciliter l’élimination des sentiments déréglés. En effet, les émotions sont une forme de Qi raffiné. Le Qi et le Sang étant interdépendants, si le Sang du cœur est suffisant, l’activité mentale sera aiguisée et claire. Si le Sang du Foie est abondant, alors le Shén sera calme.

Nous comprenons des lors que le Shén, au travers du Cœur, représente la synthèse de la vie psychoaffective. Il gouverne l’ensemble des autres organes dans leur dimension spirituelle. En conséquence, le cœur est particulièrement vulnérable.

Il est donc important d’apprendre à gérer le flux de ses émotions pour en éviter les excès afin de protéger notre cœur. En effet, celui-ci est considéré par la Médecine chinoise comme l’Empereur des organes. Nous pourrons également préserver notre cœur en nourrissant de bons sentiments envers nous-même et envers les autres. Car la bonté et la compassion nourrissent le cœur. Or un « bon cœur » est source de bonne santé.

« Soyez bons et compatissants » n’est pas un précepte religieux ou philosophique, mais une recommandation des vieux maîtres chinois pour cultiver un esprit tranquille.

La recherche nous livre ses résultats

En parallèle à la médecine chinoise, la science s’est elle aussi régulièrement intéressée aux liens entre les sentiments altruistes, la générosité ou la bonté, et la santé humaine. Voici quelques unes des études qui ont été menées autour de ce sujet.

  • Le Dr Katherine Nielson-Coffey démontre en 2016 l’impact des actes de bonté sur notre santé. Avec son équipe, elle étudie la différence d’effet entre des actes prosociaux (ramasser des déchets, offrir un café à un inconnu, ouvrir la porte etc.) et des actes axés sur soi-même (prendre un bain chaud, se faire du bien). Le premier groupe, qui pratiquait des actes de bonté altruistes, ressentait plus de bien-être émotionnel que le deuxième groupe.
  • Un autre chercheur, le Dr David Hamilton, qui étudie les effets du stress sur la santé cardiovasculaire, a observé de son côté que les actes de bonté peuvent provoquer une hausse d’ocytocine. Or, cette substance chimique, secrétée au niveau de l’hypothalamus, a pour effet de faire baisser la tension artérielle et réduit l’impact du stress sur le corps.
  • Charles Darwin avait déjà, en son temps, souligné l’importance de la bonté chez l’être humain. Selon lui, la bonté est un instinct inhérent à l’homme. Sa fonction est d’assurer la survie de tous les êtres vivants. La tendance de l’homme à la sympathie est instinctive, non culturelle, et encore plus forte que l’instinct de conservation.

Un lien entre générosité et matière grise

  • Dans une autre étude, la psychologue Nancy Eisenberg a découvert que les enfants ayant un fort tonus vagal sont plus coopératifs et enclins à donner.
    • Tout récemment, une étude menée par des chercheurs zurichois démontre une corrélation entre la générosité et la matière grise. En effet, le volume d’une certaine région du cerveau influence la disposition des gens à se montrer altruistes, explique le Pr Ernst Fehr de l’Université de Zurich dans la revue Neuro.

    En observant l’activité cérébrale des participants à l’étude, les chercheurs ont pu observer que les personnes généreuses avaient plus de matière grise que les avares.

    Ces études démontrent qu’il existe un lien entre les actes altruistes, la générosité et la bonté, et la santé et le bonheur. Nous avons tous déjà expérimenté cela au moins une fois.

    Alors, même si nous ne le faisons pas par altruisme, pourquoi ne pas pratiquer plus souvent la bienveillance, la générosité ou encore la compassion ? Cette pratique de la bonté nous aidera à retrouver notre soleil intérieur, la joie, et d’améliorer notre santé.

    Quand la pratique de la bonté mène au mieux-être

    Être généreux, ce n’est pas seulement aider les autres. C’est aussi prendre soin de soi-même.

    Méditer en ressentant de la compassion envers les autres déplace l’activation cérébrale au repos vers l’hémisphère gauche, une région associée au bonheur, et stimule les fonctions immunitaires.

    Donner aux autres, plutôt que de se livrer à des désirs narcissiques, apporte un bien-être durable.

    Rire et jouer face à un traumatisme améliore la résilience et l’adapta-tion.

    Brigitte Prud’hon

    Brigitte Prud’hon

    Un chemin de guérison

    Brigitte Prud’hon est née en France en 1962. Elle commence sa vie professionnelle dans des emplois de bureau, principalement comme assistante de direction. Elle travaille ensuite comme secrétaire de rédaction dans la presse écrite après une formation de reconversion.

    À l’âge de 40 ans, sa vie prend un nouveau tournant. C’est le moment où elle rencontre Dominique. Ensemble, ils commencent une recherche approfondie sur l’être humain dans toutes ses dimensions. Ils effectuent ensemble le pèlerinage de Compostelle, une expérience magnifique qui laissera une empreinte inoubliable dans sa vie.

    Ils quittent alors la vie sédentaire pour partir vivre et voyager en camping-car. C’est sur ce chemin qu’en 2004 ils découvrent leur maître Henli Röder. Ils décident d’étudier avec lui la médecine chinoise, l’art martial et le qi gong.

    Depuis toujours, Brigitte est curieuse de l’être humain. Elle s’est beaucoup intéressée à la psychologie pour mieux comprendre la psyché humaine, et avant tout en apprendre davantage sur elle-même. Souffrant de dépression et d’un mal-être profond pendant des années, elle a effectué de nombreuses thérapies, et pris de nombreux médicaments chimiques, sans vrai succès.

    C’est au long de ce parcours entamé avec Dominique sur Compostelle, puis poursuivi avec son maître en Hollande, qu’elle trouvera enfin la guérison.

    Brigitte a toujours été passionnée par la cuisine, les plantes et la nature. Elle s’intéresse également au Feng Shui, en tant que complément précieux à la médecine chinoise. Elle pratique aussi la guitare classique.

    De  nature bienveillante et sensible, elle aime plus que tout aider les gens à être en meilleure santé, et à découvrir leur chemin vers le bonheur et la vraie liberté.

    Souvenirs de stage à Ha Noi