La Diététique en médecine chinoise

La Diététique en médecine chinoise

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Equilibrer les principes vitaux par les aliments

La diététique chinoise est une composante essentielle de la médecine traditionnelle chinoise  (MTC). Elle repose sur des milliers d’années d’observation et de compréhension de la relation entre la nourriture et la santé. « “Que ton aliment soit ton médicament” » disait Hippocrates, le père fondateur de la médecine occidentale, se plaçant ainsi dans le même esprit que Huang Di, l’une des figures majeures de la Médecine traditionnelle chinoise.

L’objectif global de la diététique chinoise est d’assurer le bon fonctionnement du Jing. Ce Jing est l’énergie de base inhérente à chaque individu ; il est considéré comme l’un des « Trois Trésors » de la médecine chinoise avec le Qi et le Shen.

Pour rappel, le yin représente les tissus et organes. S’il est déficient, des symptômes telle que la sècheresse, la production d’une chaleur interne anormale ainsi que des troubles du sommeil. Le yang quant à lui, fait référence au fonctionnement des organes et des systèmes organiques tel que la digestion… Un yang insuffisant peut entraîner des symptômes de diarrhée ou encore de fatigue voir de dépression.

Ainsi l’aliment doit-il être le plus vivant possible, au maximum de sa vitalité, de son “Jing”. C’est ce Jing de la plante qui viendra nourrir notre propre vitalité, notre propre “Jing”.

Dans la culture chinoise, l’aliment est considéré par son capital énergétique. C’est un cadeau de la Nature, qui doit nourrir nos besoins corporels, mais aussi mentaux et spirituels. “Manger, c’est atteindre le Ciel” dit un proverbe chinois.

L’aliment doit être le moins transformé, le plus naturel possible, pour nous combler de sa vitalité et nous rendre encore plus vivants.

La Diététique Chinoise obéit aux principes fondateurs de la Médecine chinoise. Ainsi elle vise à réajuster l’équilibre énergétique de l’être humain, en fonction de sa constitution et de sa santé. Il s’agit d’une diététique du bon-sens qui invite à être en accord avec la Nature en consommant des produits frais, cultivé locatlement, et de saison.

L’essence des aliments et boissons consommés génère du Qi qui vient suppléer le Jing « acquis ». Pour que le qi supplée suffisamment le Jing, il est important que les repas soient adaptés aux besoins en énergie spécifiques à chacun à un moment donné.

La classification des aliments

Dans la diététique chinoise, les aliments sont classés, entre autres, par saveur et nature en relation avec la théorie des cinq éléments. Les cinq éléments sont représentés par leur couleur dans le tableau ci-dessous : rouge pour le feu, jaune pour la terre, gris pour le métal, bleu pour l’eau et vert pour le bois.

Ce tableau nous permet rapidement de comprendre que l’être humain, pour préserver sa santé, a besoin d’une nourriture la plus variée et la plus vivante possible comme évoqué ci-dessus à propos du Jing.

La digestion ou Xiǎo Huà

Les aliments ingérés vont être transformés pour que le corps puisse y puiser les éléments dont il a besoin. Xiǎo huà, la digestion, signifie littéralement disperser et transformer. Les aliments et les liquides consommés se décomposent, puis se transforment par le processus de digestion. A l’image d’un chaudron (l’estomac), les aliments et les boissons sont d’abord fermentés, cuits, puis décomposés et transformés en bouillie alimentaire.

Ce processus se produit sous l’action du feu alimentaire qui transforme les aliments et les boissons pour produire le Qi.

Pour ce faire, la rate et l’estomac travaillent ensemble en interaction pour assurer le processus de digestion. Plus exactement, c’est sous l’impulsion de la rate, associée a l’énergie des reins, que notre « chaudron » sépare le « clair » du « trouble ».

Le clair correspondant à l’énergie nutritive des aliments, qui sert de matériau de base à l’élaboration de l’énergie et du sang dans le corps. Le trouble représente les substances inassimilables qui sont éliminées sous forme de déchets (dans l’urine et les selles).

Une alimentation pleine de vitalité

L’alimentation est donc considérée par la MTC comme le premier des remèdes. Elle est, avec la respiration, la source principale de notre énergie. Une mauvaise alimentation induit ainsi une énergie de basse qualité, néfaste pour la santé et la vitalité. Dans la tradition chinoise, les aliments sont considérés selon leur impact sur le corps.

Le tableau vu précédemment nous permet de comprendre le mécanisme de la diététique chinoise qui classe les aliments à consommer en fonction de leur couleur, leur nature, et leur saveur, selon les 5 éléments.

En principe, l’assiette doit comporter les 5 saveurs et les 5 couleurs (avec une couleur dominante en fonction de la saison en cours).

Chaque saveur nourrit un organe spécifique. La diététique peut ainsi être utilisée pour soigner en orientant le malade vers des aliments qui lui permettent de restaurer son équilibre énergétique.

Si vous êtes en bonne santé, et afin de le rester, assurez-vous donc que votre alimentation inclut une variété de saveurs (acide, amer, doux, piquant, salé) et de natures (chaud, froid, frais, tiède, neutre) pour maintenir l’harmonie énergétique dans le corps.

Quelques principes de la diététique chinoise

Adaptez votre alimentation en fonction des saisons et du climat. Par exemple, privilégiez les aliments chauds en hiver et les aliments frais en été pour maintenir l’équilibre.

Favorisez les aliments frais et locaux, de préférence cultivés de manière naturelle.

Prenez le temps de manger lentement et de savourer chaque bouchée. Évitez absolument de manger en regardant la télévision ou en utilisant des appareils électroniques.

Visez à équilibrer les aliments Yin (froids) et Yang (chauds) dans votre alimentation pour maintenir l’harmonie entre les énergies opposées.

Ne surchargez pas votre estomac. Mangez jusqu’à ce que vous soyez satisfait, mais pas trop plein.

Buvez de l’eau à température ambiante ou tiède, évitez les boissons glacées, car elles peuvent éteindre le feu de la digestion, et donc nuire à celle-ci.

Choisissez des méthodes de cuisson qui préservent la valeur nutritionnelle des aliments, comme la vapeur, la cuisson à la vapeur douce ou la cuisson à feu doux. Evitez les aliments crus qui sont plus difficiles à digérer, et peuvent donc épuiser la rate.

Mais surtout, soyez attentif aux signaux de votre corps. Si vous ressentez des déséquilibres ou des inconforts digestifs, ajustez votre alimentation en conséquence. Consultez-nous pour déterminer votre constitution individuelle et ajuster votre régime alimentaire en conséquence.

Bases pour maintenir l’équilibre alimentaire

Les cinq saveurs – Les aliments sont catégorisés en cinq saveurs : sucré, amer, salé, acide et piquant. Chacune de ces saveurs a des propriétés spécifiques qui affectent les organes et les émotions. L’équilibre entre ces saveurs est essentiel.

L’harmonie des éléments – Selon la MCT, les cinq éléments (bois, feu, terre, métal, eau) sont associés à différents organes. Manger des aliments en harmonie avec ces éléments contribue à maintenir l’équilibre.

La saisonnalité – La diététique chinoise recommande de manger des aliments de saison, car ils sont censés être plus adaptés aux besoins de l’organisme à ce moment-là.

La préparation des aliments – La façon dont les aliments sont préparés est cruciale. La cuisson à la vapeur, la cuisson douce et le wok sont privilégiés, tandis que la friture excessive est évitée.

Éviter les excès – Trop manger, manger trop rapidement ou trop lentement, ou se priver de nourriture peut déséquilibrer le corps. La modération est la clé.

Écouter son corps – La diététique chinoise encourage à être attentif à son corps. Les signaux de faim et de satiété doivent être respectés.

Individualisation – Chaque personne est unique. La diététique chinoise prend en compte la constitution individuelle, les déséquilibres spécifiques et les besoins uniques.

L’importance des boissons – Les boissons chaudes comme le thé sont favorisées, car elles sont considérées comme bénéfiques pour la digestion.

L’hygiène alimentaire – La propreté des aliments et de l’environnement de préparation est cruciale pour éviter les maladies.

La Pharmacopée

La Pharmacopée

Une thérapeutique puissante sur mesure

​En Chine, les plantes médicinales sont considérées comme un « trésor national » et sont très couramment utilisées tant à titre préventif que curatif. En effet dans son pays d’origine, la pharmacopée chinoise est utilisée comme thérapie prioritaire. Elle y est considérée comme plus puissante que l’acupuncture.

La pharmacopée chinoise est un système médical traditionnel qui a été développé en Chine depuis des milliers d’années. Elle repose sur une approche holistique de la santé, qui vise à rétablir l’équilibre entre le corps et l’esprit. Elle est d’abord utilisée pour maintenir la santé mais aussi pour soigner. C’est une discipline vivante qui continue d’évoluer au fil du temps.

La pharmacopée chinoise se fonde sur un ensemble de principes et de théories qui sont la base de la Médecine traditionnelle chinoise (MTC). Les plus importants sont : le Yin et le Yang, le Qi (énergie vitale), ainsi que les Cinq Éléments (bois, feu, terre, métal et eau). Selon ces principes, la santé est le résultat d’un équilibre harmonieux entre ces forces et éléments. Tout déséquilibre ou obstruction du flux d’énergie entraîne la maladie.

Le médecin chinois, avant de prescrire une préparation de plantes, effectuera un diagnostic pour évaluer les déséquilibres à l’origine des symptômes dont se plaint son patient. Chaque prescription, même si elle se base sur des recettes existantes appelées formules, sera ainsi adaptée pour chaque patient en fonction de son terrain et de son tempérament.

Plus de 100’000 formules recensées

Depuis l’origine de la pharmacopée chinoise, de nombreuses formules ont été mises au point par de grands médecins. Certaines ont été enrichies, de nouvelles ont été mises au point au fil du temps. Il existe ainsi de nombreux traités recensant ces formules. Par exemple, Les Prescriptions de l’Aide universelle de Zhu-su, sous la dynastie Ming, contenait 61’739 formules de l’Ancienne Chine. Plus récemment, le Dictionnaire des Ordonnances chinoises traditionnelles, compilé par l’Université de MTC de Nanjing, recense toutes les formules existantes depuis le début de la MTC. On y trouve plus de 100’000 prescriptions !

Une formule est toujours constituée de plusieurs plantes ou substances. En effet, la pharmacopée chinoise mise sur l’effet conjugué de plusieurs plantes pour créer un effet de synergie. Cela permet aussi de minimiser les effets secondaires que pourrait générer la prise d’une plante unique en grande quantité, ou d’annihiler certains effets toxiques d’une plante. Les différentes substances pourront agir sur plusieurs aspects de la maladie ou sur différents organes.

La formule traite ainsi la maladie avec l’objectif d’équilibrer l’ensemble du corps et de corriger les déséquilibres sous-jacents. Dans cet esprit, la formule sera adaptée à chaque patient pour répondre au mieux à ses troubles spécifiques. De même, en fonction de l’évolution de la maladie ou des changements dans l’état de santé du patient, les proportions et les plantes utilisées peuvent être ajustés en fonction de cette évolution.

Des milliers de plantes et substances

​La pharmacopée chinoise recèle quelques milliers de substances, dont 300 environ sont couramment utilisées. Ces substances proviennent majoritairement de plantes, mais peuvent inclurent aussi d’autres éléments. Par exemple, on trouve des substances minérales (le cinabre, le soufre, la magnétite etc.), des substances animales (os, coquillages, nids d’oiseaux, poudre de perles etc.), des insectes (fourmis, vers à soie, scorpions etc.). Les préparations médicinales peuvent aussi inclure d’autres substances comme la cire d’abeilles, le miel, les substances résineuses. La liste n’est pas exhaustive.

Les plantes médicinales sont sélectionnées en fonction de leurs propriétés spécifiques, de leur saveur, de leur nature, et de leurs interactions avec les organes du corps.

La pharmacopée chinoise tient compte des contre-indications et des interactions potentielles entre différentes herbes médicinales.

Une formule est élaborée en respectant notamment « la combinaison particulière du Monarque, du Ministre, de l’Assistant et du Guide ». Le remède Monarque est l’ingrédient essentiel de la formule, il détient le rôle curatif du principal symptôme visé. Le Ministre vient renforcer l’effet curatif du Monarque ; l’Assistant coopère avec les deux premiers pour améliorer leurs effets thérapeutiques et permettre à ceux-ci d’être mieux tolérés. Enfin le remède Guide dirige les effets des autres herbes vers les organes à traiter et régule les propriétés des autres herbes.

La pharmacopée chinoise utilise différentes méthodes de préparation des herbes médicinales telles que les décoctions (Tāng), les infusions (Zhǒu), les poudres (Sǎn), les teintures (Jiǔ) et les pilules/comprimés (Wàn). Les décoctions sont les plus courantes.

Une thérapeutique peu propice à l’automédication

Au vu de ce qui vient d’être exposé, cela peut paraître une évidence. Mais rappelons-le. La pharmacopée chinoise est efficace, mais elle doit être prescrite à bon escient, après un diagnostic de médecine chinoise. En effet, une maladie, selon les critères de la médecine occidentale ou allopathique, pourra recéler différents tableaux pathologiques au regard de la médecine chinoise. C’est pourquoi chaque patient se verra prescrire une formule adaptée à son cas.

Par ailleurs, la médecine chinoise considère qu’une maladie est évolutive dans le temps. C’est pourquoi les traitements varient rapidement au fil des soins. De jour en jour, un patient voit son état évoluer. Les plantes médicinales sont alors adaptées en fonction du diagnostic évolutif du patient. C’est pourquoi, même si un patient a pris une formule il y a quelques semaines ou mois, et que celle-ci lui a été bénéfique, elle ne sera pas forcément adaptée si certains symptômes, en apparence similaires – reviennent. Il lui est vivement conseillé de consulter à nouveau son médecin chinois.

Des remèdes au gôut amer ?

Si la pharmacopée est la plus utilisée des thérapeutiques de la médecine chinoise, elle le doit à son efficacité. Le Chinois est pragmatique et n’est pas là pour se faire plaisir mais bien pour se soigner. Nombre d’Occidentaux sont plus chatouilleux sur l’aspect confort d’une thérapeutique. Oui ça doit soigner efficacement, mais le plus agréablement – ou le moins désagréablement – possible.

Si l’acupuncture fait peur à certains, c’est souvent bien pire avec les décoctions chinoises ! D’aucuns ne se sentent même pas le courage d’en avaler, quand d’autres les jettent à la poubelle. Les nez et palais occidentaux sont sans-doute devenus trop difficiles pour leur propre santé…

Au-delà des goûts et dégoûts de chacun, le goût d’une préparation est très variable d’une formule à l’autre, allant du plutôt sucré au très amer. La décoction se consomme en général deux fois par jour. La préparation d’une décoction requiert un certain temps qui peut aussi faire reculer certains. Mais de nombreuses pharmacies chinoises les cuisent aujourd’hui et les livrent sous-vide à leurs clients.

L’acupuncture

L’acupuncture

Une thérapeutique énergétique qui traverse le temps

L’acupuncture fait partie de la médecine traditionnelle chinoise qui remonte à plusieurs milliers d’années. Son origine exacte est entourée de légendes et de mythes. Mais on estime que les pratiques médicales à l’origine de l’acupuncture ont commencé en Chine il y a plus de 2000 ans.

Selon la légende, l’acupuncture aurait été découverte par accident. Un guérisseur chinois aurait remarqué que la douleur dans certaines parties du corps pouvait être soulagée en enfonçant des aiguilles dans d’autres parties du corps. Cette observation aurait conduit au développement de techniques d’acupuncture pour soigner.

L’utilisation de l’acupuncture s’est répandue en Chine au fil des siècles. Les praticiens ont développé des systèmes complexes de points d’acupuncture et des techniques spécifiques pour traiter différents troubles. L’acupuncture est souvent combinée avec d’autres techniques thérapeutiques, telles que la moxibustion et les ventouses.

Au fil du temps, l’acupuncture a gagné d’autres régions de l’Asie, puis s’est popularisée progressivement dans le monde entier. Le mot acupuncture a été inventé par les jésuites au 16ème siècle lorsqu’ils ont découvert la médecine chinoise ; son vrai nom est Zhēn Jiǔ qui signifie l’art des aiguilles de métal et de la moxibustion.

Une vision taoïste de l’Homme et de l’Univers

L’acupuncture a été introduite en Europe à partir du XVIIe siècle par Willem Ten Rhyne, un médecin hollandais, mais a connu un véritable essor à partir de la moitié du XXe siècle. Des études scientifiques sont régulièrement menées pour évaluer son efficacité. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la Médecine traditionnelle chinoise (MTC) « médecine officielle ». L’acupuncture, qui fait partie intégrante de la MTC, est donc reconnue comme technique médicale.

Selon l’Unesco « L’Acupuncture Traditionnelle forme un art thérapeutique qui élabore son raisonnement diagnostique et thérapeutique sur une vision énergétique taoïste de l’Homme et de l’Univers. »

L’acupuncture est basée sur le concept de Qi (prononcé « chi »), qui est considéré comme une force vitale présente dans tout l’univers et à l’intérieur du corps humain. Selon la médecine chinoise,

Lorsque le Qi circule librement et est équilibré dans le corps, la santé est là ; au contraire, des blocages ou des déséquilibres du Qi peuvent entraîner des problèmes de santé.

L’acupuncture consiste à stimuler des points spécifiques du corps en insérant de fines aiguilles métalliques dans la peau à des profondeurs variables. L’aiguille dispose d’un manchon, souvent en alliage de cuivre torsadé, qui joue le rôle d’antenne pour laisser le qi entrer et sortir. Ces points d’acupuncture sont situés le long de canaux d’énergie appelés méridiens, qui sont considérés comme les voies de circulation du Qi dans le corps.

Les méridiens d’acupuncture

Les méridiens d’acupuncture, également appelés canaux d’énergie, sont des voies invisibles à l’œil nu à travers lesquelles circule le Qi (énergie vitale) dans le corps selon la MTC.

Il existe un réseau complexe de méridiens qui relie différentes parties du corps, formant un système énergétique interconnecté. Selon la MTC, ces méridiens transportent l’énergie vitale appelée Qi dans tout le corps. Il y a 12 méridiens principaux qui sont associés à des organes spécifiques et qui sont nommés d’après ces organes. Par exemple, le méridien du foie est associé à la fonction hépatique, le méridien de la vessie est associé à la fonction urinaire, et ainsi de suite. Chaque méridien a un parcours spécifique à travers le corps, et passe par des points d’acupuncture spécifiques.

Les points les plus utilisés sont au nombre de 361, mais il y a plus de 1000 points d’acupuncture dans le corps. Chaque méridien est associé à un organe spécifique et à une fonction physiologique.

Chaque méridien est associé à des caractéristiques spécifiques, telles que des heures de la journée pendant lesquelles son énergie est plus active, des saisons de l’année, des émotions et des symptômes qui peuvent être liés à son déséquilibre.

Par exemple, le méridien du poumon est associé à l’automne, à la tristesse et aux problèmes respiratoires.

Libérer le flux du Qi

Lorsque le Qi est bloqué ou déséquilibré, le praticien en médecine chinoise cherche quels méridiens sont touchés. Il établit un diagnostic à partir duquel il va définir sa stratégie thérapeutique. L’insertion d’aiguilles d’acupuncture dans les points va permettre de rétablir l’équilibre énergétique en stimulant le flux de Qi, et en libérant les blocages énergétiques.

Les aiguilles sont posées un certain temps (entre 20’ et 45’ en général), et peuvent être aussi stimulées par différents moyens (manuel, électrique, moxibustion). L’acupuncture va permettre un rééquilibrage global de ce réseau énergétique, qui se répercute sur le fonctionnement des organes. Ainsi, au fil des séances d’acupuncture, l’équilibre revient, et la santé se rétablit.

Parfois le traitement en acupuncture pourra être combiné avec une prescription de pharmacopée chinoise. Le nombre de séances nécessaires dépendra de chaque patient et de sa façon de répondre au traitement. En général, plus la maladie ou les troubles sont anciens, plus il faudra de temps (et donc de séances d’acupuncture) pour en venir à bout. Inversement un trouble aigu, léger ou récent peut être réglé en une à deux séances.

Les multiples bénéfices de l’acupuncture

Les bienfaits de l’acupuncture sont nombreux. Elle peut aider à soulager la douleur, réduire le stress et l’anxiété, améliorer la qualité du sommeil et renforcer le système immunitaire.

Elle peut également être utilisée pour traiter les troubles menstruels, les troubles de la fertilité, ou encore les troubles du sommeil. Cette liste est loin d’être exhaustive…

Il peut arriver dans certains cas, très rares, qu’il y ait une surréaction après une séance d’acupuncture, qui peut laisser penser à une aggravation des symptômes. Il convient de ne pas paniquer, en général tout rentre dans l’ordre après quelques heures.

Dans certains pays d’Asie, en Chine et au Vietnam notamment, bien que la médecine allopathique ait pris une place importante, les habitants recourent à leur médecine ancestrale dès qu’ils n’obtiennent pas les résultats escomptés avec la médecine dite occidentale.

Le réseau des méridiens

Ce qui a été traduit par méridien s’appelle en chinois 经络 Jīng Luò, qui signifie « méridiens et collatéraux ». Jīng 经, avant de faire référence à « méridien », veut dire « passer à travers », ou encore « canal ». Luò 络 se traduit quant à lui par « enlacé », « continu ». Ainsi les Jīng Luò constituent un réseau de canaux enlacés et continus qui permet de « faire passer » à travers.

Les canaux principaux communiquent tous entre eux. Cette inter-connexion est soutenue par d’autres canaux plus petits, ou secondaires, appelés luò (collatéraux). Ils sont fondamentaux car ils permettent de connecter toutes les parties du corps entres-elles.

L’existence de ce vaste réseau explique la vision holistique de la MTC. Ce réseau se déploie dans le corps entier. Par conséquent, agir sur une partie revient à agir sur l’entité globale. Inversement, il est impossible d’isoler une partie sans la considérer dans son ensemble. Le principe de réseau est fondamental pour comprendre comment fonctionne l’acupuncture.

Les canaux et collatéraux, à la manière des fleuves et des rivières permettent la libre circulation. Il faut entendre la libre circulation des substances fondamentales de la MTC que sont le qì (气), le sang (血 xuè) et les liquides organiques (浸液 Jìn yè). Dans les textes classiques, il existe de nombreuses images faisant référence à la circulation du qì et du sang dans le corps en les assimilant à des fleuves et à des mers. Le nom de nombreux points d’acupuncture y fait référence, comme Qū chí (LI11) le bassin du coude, Chǐ zé (Po5) le marais ulnaire, Qì hǎi (Ren6) la mer du qì, Fù liū (Rn7) restaurer le courant, pour n’en citer que quelques-uns. Le terme 经 Jīng lui-même peut être traduit par rivière.

Les troubles du sommeil

Les troubles du sommeil

Apaiser le shen pour un repos paisible

Dans le monde, entre 10 et 30% des adultes souffrent d’insomnie chronique. Ce trouble touche particulièrement les femmes. Mais on trouve aussi ce problème chez les personnes plus âgées, ou chez les personnes souffrant de dépression, de troubles post-traumatiques, entre autres. 

Le besoin de repos varie grandement d’une personne à l’autre mais dormir est un besoin vital pour tout être humain. La fatigue, en effet, perturbe notre équilibre interne, et affecte notre humeur et par conséquent notre bien-être.

Pourtant la plupart d’entre nous a déjà fait l’expérience de nuits perturbées, ou tout simplement de difficultés à trouver le sommeil. Il en résulte alors un réveil matinal avec une sensation de fatigue malgré le repos.

Chez certaines personnes, ces problèmes peuvent s’avérer très sérieux et perdurer dans le temps. La liste de ces troubles du sommeil est longue. L’un des principaux responsables en est le stress. Celui-ci est de plus en plus présent voire envahissant dans notre quotidien. L’exposition aux écrans a également sa part de responsabilité. Ainsi rares sont les personnes qui font l’expérience des 3 à 5 cycles de sommeil de 90 minutes tels que nous devrions les vivre selon les neurosciences.

Le regard de la médecine traditionnelle chinoise (MTC)

Selon la MTC, un sommeil perturbé est susceptible de provoquer un épuisement allant jusqu’à affaiblir notre système immunitaire. Les troubles du sommeil proviennent d’un déséquilibre énergétique. Normalement, avant d’aller se coucher, le Yang diminue pour laisser place au Yin. Le yin correspond alors au repos et à l’immobilité du corps et de l’esprit.

A l’inverse, s’il y a plénitude de Yang ou un vide de Yin, l’esprit ou le « Shen » ne peut trouver le calme et le repos… Le sommeil s’en trouve alors perturbé.

Certains facteurs sont connus pour être défavorables à l’endormissement ou au sommeil :

  • Une activité physique intense en fin de journée ou en soirée peut perturber l’endormissement.
  • La consommation de repas trop riches, surtout le soir, dégrade la qualité de notre sommeil.
  • Enfin, l’instabilité émotionnelle, le stress, les tourments, le surmenage et la nervosité affectent lourdement le Shen (l’Esprit), abrité par le Cœur.

Un bon sommeil pour faire le plein d’énergie

Les reins comme nous l’avons déjà exposé dans nos articles, sont les fondamentaux de l’énergie vitale. En plus de l’énergie ancestrale insufflée par les parents au moment de la conception, les reins stockent l’énergie que l’on récupère jour après jour au travers entre autres de la nourriture. Comme vous le savez probablement déjà, l’énergie ancestrale est un capital fixe et limité qui s’amenuise petit à petit.

Heureusement, il existe un moyen de ne pas puiser dans ce capital ancestral et donc en quelque sorte de régénérer ses reins : le sommeil.

Il est souvent mal considéré socialement de se coucher avant minuit. Et pourtant, c’est entre 22h et 4h du matin que s’effectue la restauration des reins. Chacun doit apprendre à connaître ses besoins en matière de sommeil.

Certains ont besoin de 6 heures, d’autres de 9 heures ; certaines personnes ont besoin de se coucher tôt, d’autre de se lever plus tard. Ne négligeons pas non plus les siestes qui jouent un rôle majeur dans la récupération d’énergie.

Le Yǎngshēng ou l’importance de l’hygiène de vie

La médecine traditionnelle chinoise propose au travers du yǎngshēng d’éviter les troubles du sommeil. Premièrement, elle encourage une alimentation légère (digestion facile). Elle déconseille les repas trop copieux avant le coucher, les diners tardifs, la consommation de toniques (thés, café, boissons gazeuses) ; sont également déconseillées les saveurs trop fortes susceptibles de perturber le Cœur et donc par extension le Shen.

Il est primordial de prendre soin de notre santé émotionnelle. Le cœur doit s’endormir en premier. Nous veillerons à privilégier une bonne méditation avant de dormir, surtout si l’on se sent un peu excité. Il est préférable d’écouter des musiques réputées pour leurs valeurs relaxantes. Enfin, nous éviterons avant le coucher les discussions passionnées, voire conflictuelles, qui mettent à rude épreuve les émotions. Enfin, nous choisirons en soirée la compagnie de personnes aimantes et compatissantes, ou tout simplement de personnes qui n’ont pas besoin de soutien psychologique.

Les solutions de la médecine chinoise

L’acupuncture

L’acupuncture chez les personnes sujettes aux troubles du sommeil permet de restaurer une bonne circulation du Qi. Elle favorise l’harmonisation du Yin et du Yang ainsi que celle du corps et de l’esprit, indissociables dans le traitement des maladies.

En stimulant des points précis, nous parvenons à traiter les causes de ces troubles et à réguler le flux énergétique afin de faciliter l’endormissement.

La fréquence des séances est inhérente à chacun, mais les sessions rapprochées, de l’ordre de 2 à 3 fois par semaine, donnent généralement des résultats tres concluants.

Les plantes comme alternative naturelle

Les vertus des plantes sur la santé favorisent la relaxation du corps et de l’esprit et facilitent l’endormissement afin de garantir le retour de nuits sereines. Nous choisissons des recettes aux propriétés apaisantes et calmantes pour prévenir et soulager les troubles du sommeil.

En effet, la pharmacopée chinoise propose, par la prescription de  préparations naturelles à base de plantes, de : calmer le Shen, nourrir le Yin, et calmer l’excès de Yang à l’origine des perturbations du sommeil.

Nous trouverons entre autre plantes :

-Suan zao ren qui nourrit le Sang du Foie, apaise le Cœur et calme l’Esprit.

– Ye jiao teng qui nourrit le Yin du Cœur et calme l’Esprit pour retrouver la tranquillité et un sommeil profond et réparateur.

– Mei gui hua pour ses vertus calmantes et apaisantes sur le systèmes nerveux et favorables à l’endormissement.

En aucun cas ces plantes ne sont consommées seules, dans une tisane par exemple. Elles seront, le cas échéant, insérées dans une recette composée selon un diagnostic personnalisé.

Pour un cycle complet et revitalisant

1. Pratiquer une activité physique régulière pour améliorer la circulation de l’énergie dans le corps.

2. Éviter les repas copieux, l’alcool et les boissons contenant de la caféine avant de se coucher.

3. Créer une atmosphère calme et relaxante dans la chambre à coucher, en évitant les lumières vives et  le bruit.

4. Éviter de travailler ou d’utiliser des écrans électroniques avant de se coucher, afin de ne pas sur-stimuler le cerveau.

5. Suivre un rythme de sommeil régulier en se couchant et en se levant à des heures similaires chaque jour

6. Pratiquer des techniques de relaxation telles que la méditation ou la respiration profonde avant de se coucher pour apaiser l’esprit

7. Éviter les émotions négatives telles que la colère, l’anxiété ou le stress, qui peuvent perturber le sommeil en affectant la circulation de l’énergie dans le corps

N’hesitez pas a nous consulter en cas de troubles du sommeil persistants, afin d’obtenir un diagnostic précis et un traitement adapté.

Le cycle menstruel

Le cycle menstruel

Pour en finir avec le syndrome prémenstruel

Les menstruations sont un signe de fertilité et de bonne santé. Le cycle menstruel est propre à chaque femme.

Au regarde de la Médecine traditionnelle chinoise (MTC), la façon dont se déroule le cycle menstruel donne des renseignements précieux sur l’équilibre énergétique du corps. Toutes les femmes devraient avoir un cycle régulier, peu abondant et sans douleurs durant 3 à 7 jours.

Cependant, rares sont les femmes chez qui les critères évoqués ci-dessus sont parfaitement respectés. Les tensions émotionnelles, le climat, l’hygiène de vie, peuvent perturber l’équilibre hormonal et alors dérégler le cycle. Considérons la vision de la MTC pour comprendre ce phénomène et ses dérèglements.

Le cycle menstruel est influencé par la qualité et la quantité du Qi (énergie vitale) et du sang. Il dépend aussi des énergies yin et yang et du bon fonctionnement de la rate, du foie, des reins et du cœur.

Le blocage de la circulation de Qi et du flux sanguin, ou stagnation, occasionne chez la femme des douleurs, un gonflement au niveau du ventre ; il entraîne des perturbations dans les cycles menstruels tels que la dysménorrhée voire l’aménorrhée…

L’organe central des menstruations, de la reproduction et de la grossesse est l’utérus. Ce dernier est intimement lié au rein selon la MTC. C’est une entrailles creuse comme les entrailles yang mais qui assure un fonctionnement yin (produire, transformer). Quand on emploie le terme utérus en MTC, on englobe les trompes et les ovaires.

L‘utérus a besoin d’être correctement approvisionné en sang pour assurer les menstruations, la grossesse, et l’accouchement. Le qi et le sang sont interdépendants l’un de l’autre.

L’influence énergétique du cycle sur la femme

La semaine des règles est une semaine yin, c’est-à-dire une énergie de repli sur soi. C’est l’hiver du cycle, un moment d’introspection, de présence à soi silencieuse. C’est une semaine pour écouter ses rêves, développer ses intuitions et lâcher prise. En éliminant le sang, les reins peuvent générer de la peur. On perd beaucoup d’énergie à comprendre tout ce qui nous arrive. C’est justement le rôle des émotions.

Une fois les règles terminées, la femme entre dans une énergie Yáng. Tournée vers l’extérieur, elle retrouve une cadence plus soutenue, se remet en mouvement, dans une dynamique Yáng (masculine). L’action du foie lui permet de sortir de l’hiver. C’est pour la femme le moment d’exprimer sa vraie personne.

Toujours dans cette énergie Yáng d’ouverture vers l’extérieur arrive la semaine de l’ovulation ; la femme est plus reliée à l’amour inconditionnel. Elle ressent un sentiment de plénitude, une joie suprême avec une conscience plus vaste et une sensation d’humanité nouvelle. Rayonnante voire irrésistible, elle a besoin d’une grande quantité d’énergie.

Après environ quinze jours pendant lesquels elle est tournée vers l’extérieur dans une énergie Yáng, la femme se replie à nouveau sur elle-même dans un mouvement yin. Le rythme ralentit. Il est inutile de vouloir garder un rythme élevé sous peine de créer des tensions et de ressentir des douleurs. Chez certaines femmes, les symptômes prémenstruels peuvent atteindre l’hystérie. C’est donc le moment de prendre du temps pour soi, et de se faire du bien par des soins de la peau, des cheveux ou simplement des massages.

L’origine des troubles menstruels

Lors des règles, nous sommes renseignés concernant la quantité et la qualité du sang. Le vide de sang donne des règles en avance, un sang pâle, des douleurs avant l’arrivée du flux. De la chaleur dans le sang donne un sang rouge vif, des règles en avance, très abondantes et douloureuses. Le qi bloqué entraîne irritabilité, colère, maux de tête, insomnies, tensions dans les seins, douleurs et tensions dans le bas ventre. Le foie stocke le sang et régularise son volume. Un vide de sang du foie peut entrainer des règles en très faible quantité, voir une absence de règles. La fonction de procréation peut même être remise en cause si le foie ne fournit pas assez de sang à l’utérus. 

Un qi du foie bloqué entraîne une stase de sang, avec des caillots noirs et des douleurs avant et pendant les règles. A l’inverse, Le feu du foie accélère le mouvement du sang, ce dérèglement entraine des saignements en dehors du cycle ou des règles très abondantes.

Des règles sans douleur grâce à la MTC

Le cycle menstruel étant influencé par la qualité du Qi (l’énergie vitale) et la quantité de sang, il est important de rééquilibrer les organes y relatifs. On se concentrera sur l’équilibre des énergies Yin et Yang. Nous porterons également une attention particulière sur le bon fonctionnement de certains organes comme la rate, le foie, les reins et le cœur. Ce travail aura en parallèle un impact sur les tensions émotionnelles, et rétablira l’équilibre hormonal. Ainsi, pour débloquer la circulation du Qi et du flux sanguin, afin de diminuer les douleurs, la médecine chinoise propose les solutions suivantes :

  • Une formule de plantes adaptée à chaque cas ;
  • De l’acupuncture qui atténue, voire supprime, les symptômes physiques et émotionnels liés au syndrome prémenstruel : douleurs dans le bas du dos, crampes, acné, poitrine sensible, sautes d’humeurs, irritations, fatigue nerveuse, etc  Nos patientes commencent généralement à ressentir une amélioration au bout de une à trois séances en moyenne.
  • Afin de diminuer les symptômes, nous recommandons aussi de revoir l’alimentation, de favoriser les moments de repos et le sommeil. Ces facteurs ont un impact considérable sur l’équilibre hormonal.
  • Enfin, nous recommandons la pratique régulière de Qi gong afin de rétablir une bonne circulation du sang et de Qi. Cela permet de soulager les douleurs et divers autres symptômes liés aux règles.

Les nouveaux désordres des cycles féminins

Depuis les vagues de vaccination contre le « Covid 19 », nous assistons à une multiplication de nouveaux symptômes reliés au cycle menstruel et à la fertilité.

Nous recevons en traitement de nombreuses femmes qui se plaignent d’une fatigue extrème et de troubles de leurs cycles. Certaines se plaignent de ne plus avoir leurs règles depuis plusieurs mois, ou d’avoir des cycles très irréguliers, un mois avec, un mois sans…

Enfin nous recevons des patientes se plaignant de règles surabondantes, qui génèrent, outre un inconfort majeur, une extrême faiblesse par manque de sang.

Nous observons aussi au niveau du diagnostic une généralisation des phénomènes de stagnation de sang et de qi, qui impliquent une augmentation majeure des caillots sanguins dans les règles.

Nous avons vu enfin une augmentation des fausses couches qui sont naturellement liées à un manque d’énergie des Reins et de la Rate, voire du Cœur, et à une mauvaise circulation du sang.

Nous avons pu traiter avec efficacité ses nouveaux dérèglements, même si cela prend plus de temps pour rééquilibrer les énergies chez les personnes vaccinées.