- difficulty 25%
Le « Ginseng de la femme »
Dāng Guī, ou Radix angelicae sinensis, est une plante couramment utilisée dans la pharmacopée chinoise. Herbe très polyvalente, elle trouve sa force dans le traitement des problèmes de santé des femmes, et plus particulièrement dans les carences et les stases sanguines. Souvent appelé « Ginseng de la femme » pour sa contribution indispensable à la gynécologie de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), Dāng Guī se traduit littéralement par « état de retour ». Ce nom reflète sa capacité à restaurer un état de santé.
Toutefois elle profite aux personnes des deux sexes grâce à ses diverses propriétés : réchauffante, nourrissante, humidifiante, et tonifiante. L’angélique chinoise est utilisée pour un large éventail de conditions, y compris les troubles musculosquelettiques, dermatologiques et digestifs.
Plante herbacée des climats frais
Dāng Guī est une grande plante herbacée, parfumée et vivace cultivée dans des climats frais et humides à haute altitude. On la trouve dans les provinces du Gansu, du Sichuan, du Shaanxi et du Hubei en Chine, ainsi que dans les régions montagneuses de Corée et du Japon.
La plante mesure environ un mètre de haut. Elle possède des tiges violettes rainurées, de grandes feuilles vert vif et de larges grappes plates de petites fleurs blanches qui fleurissent en été. Ce sont les racines qui sont utilisées dans la pharmacopée chinoise. Celles-ci sont récoltées à l’automne quand la plante a trois ans de croissance.
Les racines sont ensuite soigneusement nettoyées, séchées, fumées lentement et coupées en fines tranches. Les racines de la meilleure qualité semblent provenir de la province du Gansu, elles sont longues, humides et parfumées.
Bien que la racine entière soit en général utilisée, différentes parties de celle-ci sont attribuées à différentes fonctions : la tête (Dāng Guī tou), le corps : Dāng Guī shen, la queue : Dāng Guī wei.
Dāng Guī est préparé de différentes façons selon l’effet que l’on veut en obtenir.
Le Chao Dāng Guī (grillé à sec) est plus chaud, plus sec et moins revigorant pour le sang, ce qui le rend plus approprié pendant la grossesse.
Le jiu zhi Dāng Guī (grillé au vin) et le cu zhi Dāng Guī (grillé au vinaigre) ont une action tonifiante sur le sang renforcée. Enfin le Dāng Guī carbonisé (tan Dāng Guī) est plus chaud et arrête les saignements.
Nourrit et tonifie le sang
Dāng Guī est l’une des herbes chinoises les plus populaires. Pour nourrir le sang, elle est le principal médicament de la MTC. Sa nature douce (tonifiante), tonifie le sang ; sa nature âcre et amère draine et harmonise le sang ; sa nature chaude, nourrit le sang, dissipe le froid et pénètre dans les organes qui stockent, engendrent et contrôlent le sang (le foie, la rate et le cœur).
Dāng Guī a une saveur forte, sucrée et terreuse avec un arrière-goût amer. Son arôme et son gout un peu piquant et chaud qui attaque un peu la langue rappelle son énergie revigorante.
Ainsi, Dāng Guī est inclus dans les prescriptions en cas de carence sanguine qui se manifeste par des signes et des symptômes tels : pâleur du teint, étourdissements, fatigue, peau sèche, vision floue, palpitations, acouphènes.
Il est recommandé dans tous les cas d’anémie.
Soigne les troubles menstruels
Comme évoqué plus haut, le « ginseng des femmes » joue un rôle particulier dans la santé des femmes et notamment dans la régulation des troubles menstruels : syndrôme prémenstruel, aménorrhée, règles douloureuses ou irrégulières.
Il est généralement indiqué pour la plupart des affections gynécologiques ayant leurs racines dans une carence sanguine, en particulier celles associées à une stase sanguine et/ou au froid.
Dāng Guī est également souvent utilisé pour humidifier les intestins et soulager la constipation due à la sécheresse, qui est une conséquence courante d’une carence sanguine. Enfin, c’est un médicament précieux pour de nombreuses affections cutanées (plaies et aux abcès avec gonflement et plaies à cicatrisation lente).
La légende de Dāng Guī
Selon une légende chinoise, il était une fois un jeune couple marié qui vivait heureux. Un jour, le mari a été forcé de quitter leur maison pour prouver sa force et son courage. Il doit parcourir les montagnes pour survivre aux dangers de l’environnement et ramasser des herbes médicinales. À son départ, il a demandé à sa femme d’attendre trois ans pour son retour. Il a déclaré que s’il ne revenait pas après ce temps-là, cela signifierait qu’il n’était plus en vie et qu’elle devrait trouver un nouvel amour.
Trois ans se sont écoulés, et il n’est pas revenu, alors elle a trouvé un nouvel amour et s’est remariée. Peu de temps après, le mari est revenu. Sa femme eut le cœur brisé de s’être remariée. Son chagrin d’amour affaiblit son état, et elle tombat malade de tristesse, ne voulant plus vivre.
Lorsqu’il apprit son état, l’homme lui apporta quelques-unes des herbes qu’il avait trouvées dans les montagnes pendant son absence. Elle les mangea, espérant qu’elles seraient toxiques, mais les herbes firent le contraire, Elle retrouva la santé. Cette herbe fut alors nommée Dang (qui signifie « état de ») Gui (« retour »).
Cette histoire, illustre bien la puissance de la matière médicale de cette plante., que l’on retrouve donc dans de nombreuses préparations de pharmacopée chinoise.
0 commentaires