- difficulty 50%
Les syndromes tòng et bì
La douleur est le premier motif de consultation et représente près de deux tiers des consultations médicales, notamment en Europe. Elle est donc un élément essentiel et délicat à prendre en compte dans les soins aux patients.
De manière générale, la douleur est quelque chose de désagréable qui se passe dans le corps. Mais c’est aussi en même temps, une expérience mentale personnelle et donc subjective.
L’association Internationale pour l’Étude de la Douleur (IASP) décrit la douleur comme « une expérience sensorielle ou émotionnelle désagréable associée à un dommage tissulaire présent ou potentiel. »
Ce qui signifie que la douleur, en plus de signaler un dommage corporel (potentiel ou présent), est au même titre que son opposé, le plaisir, une attitude subjective émotionnelle, qui déclenche et met en forme des comportements. La douleur n’est donc ni une simple perception ni une sensation qui serait purement physique. C’est fondamentalement un état mental.
Un blocage d’énergie
Selon la médecine traditionnelle chinoise (MTC), la douleur est généralement le signe d’un blocage d’énergie. Cependant, celui-ci varie en fonction de la localisation de la douleur et de ses causes. La MTC classifie la douleur selon :
- qu’elle est permanente ou intermittente ;
- qu’elle correspond à des engourdissements douloureux avec gonflement au niveau des articulations ;
- qu’elle est due à des surpressions, des spasmes, une irradiation etc.
Le problème est complexe. Le traitement de la douleur se fera en désobstruant les méridiens bloqués, en expulsant les excès ou les mucosités ainsi qu’en libérant les stagnations du sang.
Pour les douleurs qui s’inscrivent dans le temps, l’acupuncture et/ou la phytothérapie chinoise sont utilisées pour réduire le niveau de douleur et la soulager. On recourt aussi largement à la moxibustion, au massage et aux ventouses pour la soulager. La douleur se manifeste rarement seule ; elle est généralement symptomatique d’un déséquilibre d’énergie que le diagnostic détectera.
Selon la MTC, le concept de douleur peut être divisé en deux syndromes principaux : tòng (vide) ou bì (blocages).
Le syndrome Bì
Les Bì sont des obstructions douloureuses des méridiens dues à une association de trois pervers aussi appelés « les trois démons » : le Vent, le Froid, l’Humidité.
Le syndrome Bì se loge au niveau de la peau, des muscles, des vaisseaux, des tendons, des os et des méridiens.
Une mauvaise hygiène de vie ainsi que de mauvaise habitude sociales ou alimentaires peuvent entraver la circulation du Sang et du Qi dans les méridiens, favorisant ainsi l’apparition de maladies de type Bi.
Citons notamment :
- des horaires anarchiques de lever et de coucher,
- le surmenage,
- un habitat froid ou humide, exposant au Froid, au Vent et à l’Humidité,
- un abus d’alcool,
- une alimentation trop riche ou insuffisante,
- une alimentation excessive qui blesse le Jing et le Sang,
- des émotions intenses vécues avec excès (Colère, Joie, Choc émotionnel, Soucis, Tristesse, Excès de Réflexion, Peur)
- des hématomes ou une stagnation de sang après traumatisme externe.
Le syndrome Tòng
Le syndrome Tong, lui, provient le plus souvent de causes internes.
Il se localise dans les Cinq Organes et les Six Entrailles. On le trouve également dans « les Entrailles particulières » : Cerveau, Moelle, Os, Vaisseaux, Vésicule biliaire et Utérus. On diagnostique ici souvent un vide de Yin, un vide de Yang, un vide de Qi ou un vide de Sang (ou une combinaison des quatre).
Les fonctions du corps humain, qu’elles soient organiques ou psychiques, sont liées entre elles par un perpétuel mouvement. Tout ralentissement ou blocage (痹 – bì) du mouvement dans l’une ou l’autre des fonctions du corps peut amener de la douleur.
La douleur est par conséquent un vaste sujet dans la mesure où elle recouvre de multiples réalités. On doit donc distinguer :
- le lieu de sa manifestation (à l’extérieur ou à l’intérieur du corps),
- son origine : externe (au niveau des méridiens) ou interne (organes [qìguān] et viscères [zāngfǔ]),
- son type : Vide ou Plénitude
- sa nature : aiguë ou chronique etc.
Là aussi la liste est longue, et prendre un anti-inflammatoire ne résoudra rien à l’origine du problème. Il est primordial de considérer d’abord la douleur comme une sonnette d’alarme qui doit attirer notre attention sur un changement à opérer dans notre mode de vie.
Les règles douloureuses
Les femmes sont très nombreuses à expérimenter des douleurs avant et/ou pendant leurs menstruations. Selon une étude de 2005, 50 à 70 % des adolescentes ont des dysménorrhées permanentes ou occasionnelles. Pour 15 à 20 % d’entre elles, ces douleurs les obligent même à limiter leur activité voire à s’aliter. Pire, de nombreuses femmes vivent ces douleurs comme une normalité, presqu’une fatalité.
Or, il n’y a rien de normal à souffrir ainsi. Ces douleurs sont signes de déséquilibres énergétiques, et la plupart du temps de stagnation de sang et d’énergie au regard de la MTC. Ainsi, en restaurant le flux d’énergie par l’acupuncture et/ou la pharmacopée, la médecine chinoise permet de venir à bout de ces douleurs.
Il s’agira notamment de mobiliser le qi et le sang, voire de nourrir le sang et de tonifier le Qi. Un diagnostic personnalisé permettra de traiter chaque patiente de façon adéquate selon la nature des déséquilibres observés.
Grâce à ces traitements, les femmes peuvent enfin vivre leurs cycles dans le confort et la sérénité.
0 commentaires