Jīng – essence de vie

Jīng – essence de vie

La clé de la santé et de la longévité

Le Jīng ou essence de vie tient une place primordiale. En effet, dans ce monde qui ne respecte plus les rythmes naturels de la vie, notre santé est mise à mal. La peur même de la maladie et de la mort nuit à la vie. Pourtant, les médecines traditionnelles, à l’instar de la Médecine chinoise, nous enseignent depuis des milliers d’années les fondements de la santé et de la longévité.

Dans la culture taoïste, cette recherche de longévité allait même jusqu’à la quête de l’immortalité (voir ci-dessous). Dans cette quête de santé et de longévité, le Jīng tient une place prépondérante. Mais qu’est-ce que ce jīng ?

Le Jīng (精) désigne l' »essence », en particulier l’essence des reins. Le jīng (avec le qì et le shén), est l’un des trois trésors (三寶, pinyin : sānbǎo) de la médecine traditionnelle chinoise (MTC).

Jīng inné et jīng acquis

 

Le jīng a pour origine deux sources distinctes : l’essence prénatale et l’essence postnatale.

L’essence prénatale, ou jīng inné, est hérité des essences sexuelles du père et de la mère. Il est présent dès la fécondation. Il conditionne la vitalité de l’enfant, son développement, sa santé et son immunité.

L’essence postnatale, ou jīng aquis, provient des essences subtiles extraites des aliments par la Rate et de l’air par les Poumons. On peut comparer ces essences subtiles aux nutriments. ​

Quand l’essence postnatale est abondante, elle est mise en réserve dans les Reins, et entretient et nourrit l’essence prénatale.

Ce jīng est donc l’un des trois Trésors de la MTC, selon laquelle l’Homme ne peut exister que si ceux-ci se rencontrent et se conjuguent :

    • Le Shén, conscience,
    • Le Jīng essence de vie,
    • Le qi énergie souffle ou, activité métabolique.

L’entretien du Shén et la production de Qi

Le Shén, cette entité informe qui peut se comparer à l’âme, manifeste sa bonne santé par la volonté et le désir de vivre. Sa vivacité se reflète dans l’éclat du regard.

La production du qì dépend essentiellement du bon fonctionnement :

    • du poumon, qui recueille l’énergie de l’air
    • de la rate/estomac, qui recueille l’énergie des aliments et boissons

Un capital vital

Le capital « énergie » du jīng est limité et non renouvelable. Seul le jīng acquis peut être entretenu et cultivé.

Sa présence est indispensable à la vie. Après la puberté, cette essence contrôle la fonction reproductive et la fertilité, Elle régit les processus de croissance du corps tels que le développement des os, des dents, des cheveux. Elle intervient aussi dans la clarté de l’esprit. Le jīng fait bouger le corps humain à travers les différentes étapes de la vie : la naissance, l’enfance, la puberté, la maternité, la maturité et la vieillesse.

L’Essence des Reins conditionne toute la vie d’une personne : de sa croissance durant l’enfance à la maturité une fois devenu adulte. Elle est essentielle plus tard, lorsque des maladies vont potentiellement survenir, jusqu’à la mort. Plus généralement, on peut dire que la vitalité et la longévité proviennent de l’Essence. Notre santé, notre équilibre, notre bien-être et notre longévité dépendent de ce capital : son épuisement entraîne la mort !

Au fur et à mesure que le corps vieillit, le jīng, hérité à la naissance, se consume progressivement. Cette perte de jīng est accélérée par le stress et le surmenage, les excès émotionnels, la dispersion, l’abus de drogues, de tabac et d’alcool, la maladie, les blessures, une mauvaise alimentation, l’intempérance sexuelle.

Jīng fort ou jīng faible ?

L’Essence des Reins conditionne toute la vie d’une personne : de sa croissance durant l’enfance à la maturité une fois devenu adulte. Elle est essentielle plus tard, lorsque des maladies vont potentiellement survenir, jusqu’à la mort. Plus généralement, on peut dire que la vitalité et la longévité proviennent de l’Essence.

La perte de jīng entraîne une dégénérescence physique et mentale. Inversement, un jīng fort favorise une vie longue et intense.

En médecine traditionnelle chinoise, le jīng est donc considéré comme très important pour la longévité. Le jīng peut être préservé et même renforcé par :

  • Un repos adéquat
  • De la méditation
  • La pratique du Qi Gong
  • Des toniques à base de plantes
  • Des traitements d’acupuncture

Pour préserver le jīng , il est également important de pratiquer la gratitude, la bonté, la compassion, la générosité, et d’éviter les excès émotionnels. Cultiver son jīng permet donc de vivre en meilleure santé, et plus longtemps.

La longévité par les pratiques taoïstes

Bāguàzhǎng

La longévité dans le taoïsme se travaille sur deux plans : la longévité corporelle d’une part, et d’autre part, un travail plus spirituel qui consiste à consolider la partie de l’esprit qui ne meurt pas.

La partie corporelle est nommée le travail du «Mìng» ou Destin. Celle sur l’esprit est nommée « Xìng » et englobe un double travail : le travail du Xīn (cœur-esprit) et du Shén (conscience). La pratique complète est nommée : « Xìng Mìng shuāngxiū », que l’on peut traduire par «pratique conjointe du Xing et du Ming pour les unifier».

Le « travail du Ming » consiste ainsi à préserver autant que possible le corps pour permettre à Xing de prendre conscience d’elle-même. Cette pratique englobe donc tous les aspects physiques inclus dans les arts martiaux internes (Bāguàzhǎng,  Tàijí quán, xíng yì quán,  liùhébāfǎquán, Qi gong, etc.). Elle intègre aussi la diététique et la bonne gestion de l’ensemble de ses rythmes corporels, notamment le sommeil.

Le travail de Xin passe par une introspection de type psychologique visant à dépister tous les aspects mécaniques et automatiques des émotions. En effet, ceux-ci nous enchaînent dans des processus répétitifs et souvent malheureux.

Au cours de ce travail, nous appréhendons, autant que possible, notre ombre. Si ce travail n’a pas lieu, toutes les dérives de la spiritualité deviennent possibles. Tant que ce travail de mise à jour et de purification n’est pas fait, le Xin obscurcit et entrave le développement du Shen qui ne peut parvenir à son plein épanouissement

La joie

La joie

La joie est associée à l’élément feu en MTC

La joie est l’émotion reliée à l’élément feu, et à l’organe Cœur en médecine traditionnelle chinoise (MTC). Contrairement aux quatre autres émotions répertoriées par la médecine chinoise (peur, colère, tristesse, soucis), la joie est une émotion que l’on a plaisir à ressentir. Elle est perçue comme positive, et elle l’est ! En effet, ressentir de la joie et l’exprimer est naturel, c’est signe d’une bonne santé du Cœur.

Or en MTC, le Cœur occupe une place prépondérante dans l’équilibre général puisqu’il est considéré comme « l’empereur des organes ». Le Cœur est donc garant de la bonne santé globale de l’individu.

La joie n’est considérée comme pathologique que lorsqu’elle est excessive c’est-à-dire lorsque la personne est en état d’exaltation, de frénésie, qu’elle est agitée, euphorique ou rit tout le temps très fort. Mais ce n’est pas la cause majeure de déséquilibre du Cœur.

Le coeur sensible aux excès émotionnels

Le cœur est globalement un organe sensible aux excès émotionnels.

La tristesse, bien qu’associée au Poumon dans la théorie des Cinq Eléments, affecte considérablement le Qì du Cœur. Le Poumon et le Cœur sont étroitement liés dans la mesure où l’un gouverne le Qi et l’autre le Sang, et où tous deux sont interdépendants. La tristesse engendrera un vide de Qi du Poumon qui, à son tour, engendrera un vide de Qí du Cœur.

De même la colère, qui inclut en MTC la frustration, le ressentiment, voire la dépression, va affecter d’abord le Foie, et indirectement le Cœur. En effet, la colère entraîne une montée du Yang du Foie (Feu du Foie) qui peut se transformer en Feu du Cœur.

Fonctions du cœur en MTC

Le Cœur a une action de pompage du sang. Si le Qi du cœur est abondant, le cœur fonctionnera à un rythme normal, assurant correctement le transport du sang dans les vaisseaux sanguins. Le pouls sera régulier et fort, le teint rose et lumineux.

Il a pour fonction de gouverner le sang et les vaisseaux.

Mais une des fonctions essentielles du coeur est d’abriter le Shen. Le Shen représente l’esprit qui donne à un individu son identité, et plus globalement il représente la vitalité globale de cet individu. Il gouverne l’équilibre énergétique de l’ensemble des organes. Le Cœur abrite aussi l’activité mentale, la mémoire, la conscience, les pensées et le sommeil.

Il contrôle la transpiration. Les personnes qui transpirent anormalement ont donc souvent un déséquilibre énergétique de cet organe.

Le Cœur s’ouvre à la langue. En MTC, la langue et le Cœur sont connectés. Une personne qui connaît un feu du cœur sera particulièrement volubile. A l’inverse, le bégaiement, la difficulté ou la faiblesse de l’élocution, ou encore l’aphasie sont des résultantes d’une déficience du cœur.

Tableaux pathologiques du cœur

Si le Qi du cœur est déficient, le transport du sang sera entravé. Le pouls sera alors faible, la personne sera pâle, sa langue sera pâle et blanche. Elle pourra ressentir des palpitations, de la fatigue, un essoufflement à l’effort.

Quand il y a excès d’énergie yang dans le Cœur, on parle de « Feu du Cœur ». L’esprit est agité, l’individu souffre d’insomnies, son pouls est rapide, sa langue rouge. La circulation du Qi est ralentie, et le Cœur est affecté. Cela se traduira par à un visage rouge, de fortes transpirations, de l’hypertension.

La joie permet une bonne circulation du Qi et du Sang, détend l’esprit, favorisant ainsi la paix intérieure nécessaire à l’activité du Shen.

La notion de Shen en MTC

sérénité

Le Shén, notion fondamentale en MTC, est en relation avec le cœur. Il est la force vitale qui anime le corps et l’esprit. De l’équilibre du cœur dépend la qualité du shén. Et si le shén est fort le corps est fort.

Tous les désordres émotionnels affectent le cœur et donc le shén. Il est difficile pour beaucoup de nos patients en ces temps troublés de trouver la joie. Il n’est donc pas rare que nous ayons à traiter des déséquilibres du cœur.

Le cœur étant un organe particulièrement sensible au stress et aux excès émotionnels, cultiver un « bon cœur » passe donc par cultiver un esprit calme et serein. C’est pourquoi nous proposons, en plus de l’acupuncture et de la pharmacopée, des enseignements de pratiques comme la méditation, le qi gong, le tai chi.

L’expérience et notre pratique de maintenant quinze ans en MTC nous a permis de vérifier l’impact positif de ces pratiques sur notre shén.

Et comme le cœur nous relie aux autres, pratiquer l’altruisme et la bienveillance sont hautement recommandés !

La peur

La peur

Elle est associée à l’élément eau en MTC

La peur fait partie de la palette des émotions humaines. Elle se manifeste lorsque la situation nous échappe, lorsque nous n’avons, ou pensons n’avoir, plus aucun contrôle. Sur le plan physiologique, elle correspond à une forte libération d’adrénaline, ayant pour conséquence une augmentation de la tension artérielle et du pouls.

En d’autres termes, la peur est une conséquence de l’analyse du danger qui permet au sujet de le fuir ou de le combattre. Par extension, le terme peut aussi désigner l’appréhension liée à des situations déplaisantes.

Il existe deux types de peur : la peur externe et la peur interne.

  • La peur externe est une réaction à une situation extérieure que l’individu cherche à éviter.
  • La peur interne est une peur intérieure connectée à une émotion souvent négative (ex. : sous-estimation de soi).

La peur prend différentes formes selon la façon dont un individu la ressent et la décrit. Cela peut aller de la prudence jusqu’à une extrême la paranoïa. La peur inclut donc différents états émotionnels et cognitifs incluant l’inquiétude, l’anxiété, la terreur, l’horreur, la panique et la crainte.

La médecine chinoise et la peur

Les reins

En MTC, la peur ou l’anxiété est directement liée aux reins. Cet état, s’il est prolongé ou persistant peut gravement nuire à la vie quotidienne.

Les lombes sont le palais des Reins. Donc le vide de Rein constitue la racine de toutes les lombalgies. La plupart du temps, tous les déséquilibres énergétiques du Rein se manifestent, entre autres, par des douleurs des lombes et des genoux.

En médecine chinoise, on parle du Rein pour parler de l’organe constitué d’un rein yin et d’un rein yang, mais aussi de l’ensemble des fonctions de cette paire d’organe. Le Rein gouverne la naissance, la croissance, le développement, les processus de vieillissement et la reproduction. C’est sur lui que reposent les fonctions sexuelles et la fertilité.

On lui doit l’endurance, la volonté, l’énergie dont nous disposons. Le Rein assume la gestion énergétique du corps et l’équilibre entre le Yin et le Yang. 

Les Reins contrôlent également les sphincters vésical et anal. La peur va entraîner le qi vers le bas, engendrant une affection des reins. Par conséquent une peur intense peut provoquer une incontinence urinaire ou anale.

Le vide du Rein (ou vide d’énergie du rein)

Le vide de rein d’une personne peut se manifester par les symptômes suivants : une volonté défaillante, des problèmes dentaires, une chute des cheveux, une fragilité osseuse, de la rétention d’eau ou des œdèmes, des problèmes urinaires (fuites, incontinence…) une diminution de l’audition…

Il peut être causé par des efforts physiques répétés, le surmenage, la vieillesse, des excès sexuels chez l’homme, des grossesses rapprochées.

La plénitude du Rein (ou excès d’énergie du rein)

En cas d’excès de l’énergie du Rein, on remarquera chez une personne une grande témérité, une excitation sexuelle exacerbée, des sueurs nocturnes, de la chaleur dans la plante des pieds et la paume des mains, des insomnies.

Comment avoir des reins forts

femme qui dort
  1. Dormir.
    Les reins comme des batteries se rechargent entre 22h00 et 4h00 du matin. Un manque de sommeil dans ces heures-là se traduit immanquablement par un affaiblissement du rein.
  2. Se nourrir correctement.
    Certains aliments renforcent les reins tels que le soja, le canard, les haricots secs, les lentilles, les fruits à coques et les fruits secs, les huîtres, les crevettes de mer, les légumes ou racines (carotte, pomme de terre, navets, etc.), les pommes, les poires.
  3. S’hydrater.
    Boire régulièrement des liquides tel que l’eau ou les jus de fruits non sucrés et en quantité raisonnable. L’ensemble des boissons n’excédant pas 1.5 litre en moyenne par jour.
  4. Bouger.
    On peut ici distinguer deux sortes d’activités. : les activités intenses engendrant un rythme cardiaque élevé, et les activités plus méditatives telles que le tai qi ou le qi gong. Ces dernières sont hautement indiquées car elle permettent au qi de circuler librement, protégeant ainsi le corps d’attaques extérieures.
  5. Eviter les médicaments chimiques.
    Voir article sur les médicaments néfastes pour les reins.