Les causes de la maladie

Les causes de la maladie

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Causes internes et causes externes

La médecine chinoise est une médecine dite traditionnelle. Comme toute médecine traditionnelle, elle cherche, à travers son diagnostic, à identifier la ou les causes d’une pathologie.

Selon la Médecine traditionnelle chinoise (MTC), la santé est le résultat d’un bon équilibre énergétique global. La maladie va donc apparaitre lorsque cet équilibre est rompu. La MTC s’attachera alors à rétablir cet équilibre.

Le diagnostic en MTC s’intéresse ainsi à l’équilibre entre la santé des organes (yin) et leur fonction (yang). Il détermine aussi les déséquilibres énergétiques selon la théorie des cinq éléments, chaque organe étant lié à l’un de ces cinq éléments, ou cinq énergies.

La MTC classifie notamment les causes de maladie en deux catégories principales :

  • les causes internes,
  • les causes externes.

Les causes internes

Un des principaux facteurs d’origine interne est l’état émotionnel. En effet, les émotions et la façon dont nous les vivons affectent nos organes. Ainsi, les émotions vécues avec excès, trop longtemps, ou au contraire totalement refoulées, vont provoquer avec le temps des déséquilibres énergétiques.

Voici un aperçu de la façon donc chaque émotion, liée en MTC à un organe, et à un élément, va impacter notre santé.

La colere cause interne de maladie
  • La colère excessive, la frustration, mais aussi la colère refoulée vont léser le foie, en entravant la libre circulation de l’énergie dans le corps. Cette stagnation d’énergie peut provoquer des douleurs, des tensions musculaires, des maux de tête ou des troubles digestifs.
  • L’hystérie, l’excitation, l’exaltation, des rires excessifs et peuvent entraîner un déséquilibre du cœur et perturber le sommeil, voire l’élocution.
  • Les pensées obsessionnelles, la rumination mentale, l’excès de travail intellectuel peuvent déséquilibrer l’énergie de la rate, et entraîner des troubles digestifs, des vertiges, et la sensation d’avoir l’esprit englué, et de la fatigue au réveil même après une longue nuit de sommeil, et pour les femmes des troubles menstruels.
  • La tristesse, le regret, la dépression, la mélancolie vont affecter le poumon et la diffusion de l’énergie dans le corps pouvant se traduire par une transpiration spontanée, de la dyspnée, une voix faible.
  • La peur, les phobies, l’appréhension, la paranoïa vont léser les reins et peuvent générer des lombalgies chroniques, de l’incontinence, des transpirations nocturnes et parfois des acouphènes.

Nous n’allons pas ici détailler davantage les causes internes des maladies afin de nous focaliser sur les causes externes que sont les 5 énergies climatiques. Il y a bien entendu d’autres facteurs qui peuvent être déclencheurs de maladie en dehors des causes internes et externes.

Les causes externes

Tout le monde a entendu parle des 5 éléments, (ou 5 énergies) mais peu savent qu’il s’agit là d’un modèle ou gabarit qui peut se calquer sur plusieurs domaines. Ainsi donc, pour la MTC, les causes externes des maladies sont liées à des variations climatiques anormales qui sont alors perçues comme des facteurs pathogènes susceptibles d’envahir le corps et de perturber l’équilibre Yin/Yang, générant ainsi un grand nombre de maladies.

Ces anomalies climatiques, ou pervers climatiques, sont ainsi classifiés selon la théorie des cinq éléments en cinq énergies climatiques, chacune étant liée à un élément selon le tableau ci-dessous.

 

Bois Feu Terre Metal Eau
Vent Canicule Humidité Sècheresse Froid

Le vent

Le vent est un facteur pathogène en lui-même ; il est Yang. Il induit le mouvement et engendre d’autres phénomènes climatiques. Il propage et déplace les éléments pathogènes. Le vent dont nous parlons ici est bien entendu le facteur climatique, et non le vent interne qui est une notion propre à la MTC et que nous n’aborderons pas ici.

Femme avec parapluie renversé par le vent

La canicule

La canicule est de type Yang. Elle est extrêmement pénétrante. Elle engendre le feu, et également la sècheresse. Elle pénètre le corps à la suite d’une exposition prolongée à une intense chaleur (sauna, soleil). Elle produit la transpiration, l’agitation, la soif, la fatigue. Lorsqu’elle pénètre en profondeur elle peut engendrer des infections urinaires. La canicule provoque l’insolation ou le coup de chaleur.

Lorsque cette chaleur provient de la transformation de facteurs pathogènes qui stagnent dans le corps, elle se transforme donc en feu. Le feu est une aggravation de la chaleur interne.

La sécheresse

La sécheresse est de type Yang et blesse le sang, assèche les liquides organiques pour engendrer la déshydratation. Elle est produite soit par un climat sec, soit par des phénomènes desséchants (diarrhées, transpiration importante, vomissements répétés).

Si le poumon est touché, on manifestera de la toux sèche. Si les intestins sont atteints, une certaine forme de constipation apparaîtra.

Le froid

Le froid externe pénètre à la suite d’une exposition prolongée au froid, soit en étant resté de manière prolongée dans des lieux plutôt froids, soit à la suite de l’ingestion fréquente d’aliments froids.

Quand il y a beaucoup de Froid, le Yin devient abondant, et un Yin trop fort a tendance à blesser le Yang. Lorsque le Froid bloque le dynamisme du Yang, celui-ci ne peut plus assumer ses fonctions de gestion du Qi et de réchauffement, d’où l’apparition de maladies caractérisées par une baisse de l’activité de l’organisme : diminution de la vitalité, épuisement, frilosité.

Peuvent alors apparaître des douleurs articulaires, des courbatures, un blocage du dos, ainsi que des douleurs intestinales, des diarrhées. Citons également le lumbago et la grippe intestinale.

L’humidité

La MTC considère l’Humidité comme étant lourde et collante. Elle a plutôt tendance à descendre ou à se tenir près du sol, et on a l’impression qu’il est difficile de s’en débarrasser. On l’associe volontiers à quelque chose d’impropre ou de trouble… les champignons, les moisissures et les algues se développent dans des milieux humides. C’est à partir de ces caractéristiques particulières de l’Humidité que la MTC qualifie différents états de l’organisme.

L’humidité est de type Yin et blesse par conséquent l’énergie Yang du corps. Elle est due à l’exposition à un climat humide. L’humidité entrave le mouvement, ralentissant tout.

Elle provoque une sensation de lourdeur, une fatigue générale, des douleurs articulaires avec gonflements, la sensation de tête enserrée, une distension abdominale avec des selles molles.

Elle affecte souvent la partie basse du corps et le bassin (des leucorrhées peuvent apparaître). A l’extrême, l’humidité dans le corps se transforme en mucosité qui peut provoquer des kystes, des tumeurs ou générer des troubles circulatoires (excès de cholestérol dans le sang). La rate est dès lors impactée. L’humidité lèse la rate qui n’est plus en mesure d’effectuer sa fonction de transformation correctement.

Résister aux pervers climatiques

Bien entendu, ces pervers climatiques n’affectent pas les individus de façon équivalente. La capacité d’un individu à résister à ces pervers dépend de sa capacité de résistance, et donc de la force de son Zheng Qi. Le Zheng Qi peut se traduire par Qi droit ou Qi Correct.

Le Zheng Qi est ainsi la synthèse des Qi vitaux qui assurent le bon fonctionnement des organes, du Qi et du Sang, ainsi que l’équilibre Yin/Yang, ainsi que l’harmonie entre le corps et son environnement.

Ainsi la force du Zheng Qi va être déterminante dans le fait qu’un individu tombe malade ou pas. Le pervers climatique n’est alors que le facteur déclenchant.

La fatigue selon les 5 éléments

En MTC, la théorie des 5 élément s’applique dans différents domaines. Elle s’applique également à la fatigue. Avant d’arriver à l’épuisement ou « Burn out » observons notre état au regard des 5 énergies.

La fatigue de type bois

Signes physiques : soupirs excessifs, syndrome prémenstruel, règles irrégulières, sensation de boule dans la gorge, tension tendineuse…

Etat émotionnel : irritable, de mauvaise humeur, impatient, trop d’attentes envers soi-même, perçu comme « agressif » OU comme un paillasson.

Causes : stress permanent, sentiment d’être coincé, horaires serrés, frustration, facteurs environnementaux agitants (trop de bruit, désaccords fréquents, etc.)

La fatigue de type feu

Signes physiques : sommeil agité, perte de mémoire, sensation de rougeur, transpiration spontanée, palpitations cardiaques.

Etat émotionnel : contrôlant, sentiments de rage, vulnérabilité excessive, manque de joie important.

Causes : manque d’intimité avec soi-même, envahissement par la négativité d’autrui de manière prolongée.

Fatigue de type Terre

Signes physiques : fatigue après les repas, selles molles, ballonnements, sensation de paresse dans les jambes

Etat émotionnel : Besoins non satisfaits, se sent incompris, envie d’autre chose que les choses déjà acquises, jalousie

Causes : réflexion excessive, position assise trop prolongée ou fréquente, mauvaise alimentation.

Fatigue de type métal

Signes physiques : fatigue après long dialogue, essoufflement, transpiration facile, fatigue après l’exercice, sensation de froid, tombe facilement malade, toux chronique, sujet aux allergies, fatigue chronique, eczéma.

Etat émotionnel : trop critique, dur envers soi-même ou les autres, voulant de la précision/exagérément perfectionniste, « injuste », sentiment de perte et de chagrin, coupe rapidement les liens, garde rancune.

Causes : utilisation très fréquente de la voix (par exemple, les enseignants), deuil non traité, facteurs héréditaires, problèmes gastro-intestinaux inférieurs.

La fatigue de type eau

Signes physiques : fatigue des surrénales, perte de cheveux, lombalgie, membres froids, baisse de la libido, dysfonction érectile, problèmes de fertilité, fréquence urinaire

Etat émotionnel : difficulté à rester immobile, « trop fatigué », agité, anxieux, crainte, soucis d’argent, trop tolérant au risque OU figé dans la peur.

Causes : périodes prolongées de surmenage, anxiété/peur/crainte persistante.

La Diététique en médecine chinoise

La Diététique en médecine chinoise

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Equilibrer les principes vitaux par les aliments

La diététique chinoise est une composante essentielle de la médecine traditionnelle chinoise  (MTC). Elle repose sur des milliers d’années d’observation et de compréhension de la relation entre la nourriture et la santé. « “Que ton aliment soit ton médicament” » disait Hippocrates, le père fondateur de la médecine occidentale, se plaçant ainsi dans le même esprit que Huang Di, l’une des figures majeures de la Médecine traditionnelle chinoise.

L’objectif global de la diététique chinoise est d’assurer le bon fonctionnement du Jing. Ce Jing est l’énergie de base inhérente à chaque individu ; il est considéré comme l’un des « Trois Trésors » de la médecine chinoise avec le Qi et le Shen.

Pour rappel, le yin représente les tissus et organes. S’il est déficient, des symptômes telle que la sècheresse, la production d’une chaleur interne anormale ainsi que des troubles du sommeil. Le yang quant à lui, fait référence au fonctionnement des organes et des systèmes organiques tel que la digestion… Un yang insuffisant peut entraîner des symptômes de diarrhée ou encore de fatigue voir de dépression.

Ainsi l’aliment doit-il être le plus vivant possible, au maximum de sa vitalité, de son “Jing”. C’est ce Jing de la plante qui viendra nourrir notre propre vitalité, notre propre “Jing”.

Dans la culture chinoise, l’aliment est considéré par son capital énergétique. C’est un cadeau de la Nature, qui doit nourrir nos besoins corporels, mais aussi mentaux et spirituels. “Manger, c’est atteindre le Ciel” dit un proverbe chinois.

L’aliment doit être le moins transformé, le plus naturel possible, pour nous combler de sa vitalité et nous rendre encore plus vivants.

La Diététique Chinoise obéit aux principes fondateurs de la Médecine chinoise. Ainsi elle vise à réajuster l’équilibre énergétique de l’être humain, en fonction de sa constitution et de sa santé. Il s’agit d’une diététique du bon-sens qui invite à être en accord avec la Nature en consommant des produits frais, cultivé locatlement, et de saison.

L’essence des aliments et boissons consommés génère du Qi qui vient suppléer le Jing « acquis ». Pour que le qi supplée suffisamment le Jing, il est important que les repas soient adaptés aux besoins en énergie spécifiques à chacun à un moment donné.

La classification des aliments

Dans la diététique chinoise, les aliments sont classés, entre autres, par saveur et nature en relation avec la théorie des cinq éléments. Les cinq éléments sont représentés par leur couleur dans le tableau ci-dessous : rouge pour le feu, jaune pour la terre, gris pour le métal, bleu pour l’eau et vert pour le bois.

Ce tableau nous permet rapidement de comprendre que l’être humain, pour préserver sa santé, a besoin d’une nourriture la plus variée et la plus vivante possible comme évoqué ci-dessus à propos du Jing.

La digestion ou Xiǎo Huà

Les aliments ingérés vont être transformés pour que le corps puisse y puiser les éléments dont il a besoin. Xiǎo huà, la digestion, signifie littéralement disperser et transformer. Les aliments et les liquides consommés se décomposent, puis se transforment par le processus de digestion. A l’image d’un chaudron (l’estomac), les aliments et les boissons sont d’abord fermentés, cuits, puis décomposés et transformés en bouillie alimentaire.

Ce processus se produit sous l’action du feu alimentaire qui transforme les aliments et les boissons pour produire le Qi.

Pour ce faire, la rate et l’estomac travaillent ensemble en interaction pour assurer le processus de digestion. Plus exactement, c’est sous l’impulsion de la rate, associée a l’énergie des reins, que notre « chaudron » sépare le « clair » du « trouble ».

Le clair correspondant à l’énergie nutritive des aliments, qui sert de matériau de base à l’élaboration de l’énergie et du sang dans le corps. Le trouble représente les substances inassimilables qui sont éliminées sous forme de déchets (dans l’urine et les selles).

Une alimentation pleine de vitalité

L’alimentation est donc considérée par la MTC comme le premier des remèdes. Elle est, avec la respiration, la source principale de notre énergie. Une mauvaise alimentation induit ainsi une énergie de basse qualité, néfaste pour la santé et la vitalité. Dans la tradition chinoise, les aliments sont considérés selon leur impact sur le corps.

Le tableau vu précédemment nous permet de comprendre le mécanisme de la diététique chinoise qui classe les aliments à consommer en fonction de leur couleur, leur nature, et leur saveur, selon les 5 éléments.

En principe, l’assiette doit comporter les 5 saveurs et les 5 couleurs (avec une couleur dominante en fonction de la saison en cours).

Chaque saveur nourrit un organe spécifique. La diététique peut ainsi être utilisée pour soigner en orientant le malade vers des aliments qui lui permettent de restaurer son équilibre énergétique.

Si vous êtes en bonne santé, et afin de le rester, assurez-vous donc que votre alimentation inclut une variété de saveurs (acide, amer, doux, piquant, salé) et de natures (chaud, froid, frais, tiède, neutre) pour maintenir l’harmonie énergétique dans le corps.

Quelques principes de la diététique chinoise

Adaptez votre alimentation en fonction des saisons et du climat. Par exemple, privilégiez les aliments chauds en hiver et les aliments frais en été pour maintenir l’équilibre.

Favorisez les aliments frais et locaux, de préférence cultivés de manière naturelle.

Prenez le temps de manger lentement et de savourer chaque bouchée. Évitez absolument de manger en regardant la télévision ou en utilisant des appareils électroniques.

Visez à équilibrer les aliments Yin (froids) et Yang (chauds) dans votre alimentation pour maintenir l’harmonie entre les énergies opposées.

Ne surchargez pas votre estomac. Mangez jusqu’à ce que vous soyez satisfait, mais pas trop plein.

Buvez de l’eau à température ambiante ou tiède, évitez les boissons glacées, car elles peuvent éteindre le feu de la digestion, et donc nuire à celle-ci.

Choisissez des méthodes de cuisson qui préservent la valeur nutritionnelle des aliments, comme la vapeur, la cuisson à la vapeur douce ou la cuisson à feu doux. Evitez les aliments crus qui sont plus difficiles à digérer, et peuvent donc épuiser la rate.

Mais surtout, soyez attentif aux signaux de votre corps. Si vous ressentez des déséquilibres ou des inconforts digestifs, ajustez votre alimentation en conséquence. Consultez-nous pour déterminer votre constitution individuelle et ajuster votre régime alimentaire en conséquence.

Bases pour maintenir l’équilibre alimentaire

Les cinq saveurs – Les aliments sont catégorisés en cinq saveurs : sucré, amer, salé, acide et piquant. Chacune de ces saveurs a des propriétés spécifiques qui affectent les organes et les émotions. L’équilibre entre ces saveurs est essentiel.

L’harmonie des éléments – Selon la MCT, les cinq éléments (bois, feu, terre, métal, eau) sont associés à différents organes. Manger des aliments en harmonie avec ces éléments contribue à maintenir l’équilibre.

La saisonnalité – La diététique chinoise recommande de manger des aliments de saison, car ils sont censés être plus adaptés aux besoins de l’organisme à ce moment-là.

La préparation des aliments – La façon dont les aliments sont préparés est cruciale. La cuisson à la vapeur, la cuisson douce et le wok sont privilégiés, tandis que la friture excessive est évitée.

Éviter les excès – Trop manger, manger trop rapidement ou trop lentement, ou se priver de nourriture peut déséquilibrer le corps. La modération est la clé.

Écouter son corps – La diététique chinoise encourage à être attentif à son corps. Les signaux de faim et de satiété doivent être respectés.

Individualisation – Chaque personne est unique. La diététique chinoise prend en compte la constitution individuelle, les déséquilibres spécifiques et les besoins uniques.

L’importance des boissons – Les boissons chaudes comme le thé sont favorisées, car elles sont considérées comme bénéfiques pour la digestion.

L’hygiène alimentaire – La propreté des aliments et de l’environnement de préparation est cruciale pour éviter les maladies.

La bonté, c’est bon pour la santé

La bonté, c’est bon pour la santé

Être bon et compatissant a un effet bénéfique sur le cœur

A l’heure où le matérialisme et l’égocentrisme ont mis à mal l’humanité, il est peut-être temps de renouer avec les valeurs qui font de nous un humain. Parmi celles-ci, la bonté et la compassion sont naturelles à l’Homme ; qui plus est leur pratique a un impact favorable sur notre santé. Alors pourquoi nous en priver ?

 Avant d’explorer plus en détail cette hypothèse, prenons le temps d’étudier nos émotions et plus particulièrement celle qui émane du cœur : la joie.

Selon la Médecine chinoise (MTC) et sa théorie des Cinq éléments, la joie est l’émotion associée au cœur. La MTC a également identifié le cœur comme étant le siège du Shén, « la lumière transcendante qui se montre aux hommes », que l’on peut traduire de façon simple par esprit.

Le coeur est le miroir de notre état psychologique et émotionnel. Un Homme dont le cœur est fort est serein, franc du regard. Il est clair dans sa parole et juste dans son jugement. Son teint est lumineux car le teint est le reflet du cœur. A l’inverse si le Shén est déficient ou perturbé, le cœur sera impacté directement. Dans ce cas, toute émotion vécue avec excès pourra blesser le cœur et entraîner de la confusion ou une difficulté à s’exprimer de façon claire.

De même, une personne dont le Shén est déficient risque de ne pas exploiter son potentiel par manque de discernement et/ou par manque de joie.

« Le Cœur est le centre vital, il symbolise le soi, le soleil spirituel en l’homme. Ce centre est transcendant à l’homme. Ce par quoi ce centre transcendant va se faire connaître à l’homme, l’âme ou rayon émané du soleil » selon d’anciens textes des maîtres chinois.

Le Coeur est vulnérable aux excès émotionnels

De fait, les émotions sollicitent systématiquement le Foie et le Cœur. Le Hun (entité ou conscience du foie) est le bouclier de l’organisme, il gouverne par le Foie la décongestion et le drainage. Il est ainsi en première ligne pour recevoir les émotions perturbatrices externes. Par sa fonction de drainage, il est là pour faciliter l’élimination des sentiments déréglés. En effet, les émotions sont une forme de Qi raffiné. Le Qi et le Sang étant interdépendants, si le Sang du cœur est suffisant, l’activité mentale sera aiguisée et claire. Si le Sang du Foie est abondant, alors le Shén sera calme.

Nous comprenons des lors que le Shén, au travers du Cœur, représente la synthèse de la vie psychoaffective. Il gouverne l’ensemble des autres organes dans leur dimension spirituelle. En conséquence, le cœur est particulièrement vulnérable.

Il est donc important d’apprendre à gérer le flux de ses émotions pour en éviter les excès afin de protéger notre cœur. En effet, celui-ci est considéré par la Médecine chinoise comme l’Empereur des organes. Nous pourrons également préserver notre cœur en nourrissant de bons sentiments envers nous-même et envers les autres. Car la bonté et la compassion nourrissent le cœur. Or un « bon cœur » est source de bonne santé.

« Soyez bons et compatissants » n’est pas un précepte religieux ou philosophique, mais une recommandation des vieux maîtres chinois pour cultiver un esprit tranquille.

La recherche nous livre ses résultats

En parallèle à la médecine chinoise, la science s’est elle aussi régulièrement intéressée aux liens entre les sentiments altruistes, la générosité ou la bonté, et la santé humaine. Voici quelques unes des études qui ont été menées autour de ce sujet.

  • Le Dr Katherine Nielson-Coffey démontre en 2016 l’impact des actes de bonté sur notre santé. Avec son équipe, elle étudie la différence d’effet entre des actes prosociaux (ramasser des déchets, offrir un café à un inconnu, ouvrir la porte etc.) et des actes axés sur soi-même (prendre un bain chaud, se faire du bien). Le premier groupe, qui pratiquait des actes de bonté altruistes, ressentait plus de bien-être émotionnel que le deuxième groupe.
  • Un autre chercheur, le Dr David Hamilton, qui étudie les effets du stress sur la santé cardiovasculaire, a observé de son côté que les actes de bonté peuvent provoquer une hausse d’ocytocine. Or, cette substance chimique, secrétée au niveau de l’hypothalamus, a pour effet de faire baisser la tension artérielle et réduit l’impact du stress sur le corps.
  • Charles Darwin avait déjà, en son temps, souligné l’importance de la bonté chez l’être humain. Selon lui, la bonté est un instinct inhérent à l’homme. Sa fonction est d’assurer la survie de tous les êtres vivants. La tendance de l’homme à la sympathie est instinctive, non culturelle, et encore plus forte que l’instinct de conservation.

Un lien entre générosité et matière grise

  • Dans une autre étude, la psychologue Nancy Eisenberg a découvert que les enfants ayant un fort tonus vagal sont plus coopératifs et enclins à donner.
    • Tout récemment, une étude menée par des chercheurs zurichois démontre une corrélation entre la générosité et la matière grise. En effet, le volume d’une certaine région du cerveau influence la disposition des gens à se montrer altruistes, explique le Pr Ernst Fehr de l’Université de Zurich dans la revue Neuro.

    En observant l’activité cérébrale des participants à l’étude, les chercheurs ont pu observer que les personnes généreuses avaient plus de matière grise que les avares.

    Ces études démontrent qu’il existe un lien entre les actes altruistes, la générosité et la bonté, et la santé et le bonheur. Nous avons tous déjà expérimenté cela au moins une fois.

    Alors, même si nous ne le faisons pas par altruisme, pourquoi ne pas pratiquer plus souvent la bienveillance, la générosité ou encore la compassion ? Cette pratique de la bonté nous aidera à retrouver notre soleil intérieur, la joie, et d’améliorer notre santé.

    Quand la pratique de la bonté mène au mieux-être

    Être généreux, ce n’est pas seulement aider les autres. C’est aussi prendre soin de soi-même.

    Méditer en ressentant de la compassion envers les autres déplace l’activation cérébrale au repos vers l’hémisphère gauche, une région associée au bonheur, et stimule les fonctions immunitaires.

    Donner aux autres, plutôt que de se livrer à des désirs narcissiques, apporte un bien-être durable.

    Rire et jouer face à un traumatisme améliore la résilience et l’adapta-tion.