Ba Duan Jin : Soutenir le Ciel

Ba Duan Jin : Soutenir le Ciel

Qi gong des Huit pièces de brocart, n° 1

Cet article est le premier d’une série de huit, chacun traitant d’un exercice appartenant à la suite appelée Ba Duan Jin ou Huit pièces de brocart, un des qi gong les plus connus et les plus anciens (voir encadré).

La forme de Ba Duan Jin que nous enseignons est beaucoup pratiquée aujourd’hui dans le monde entier et elle est accessible à tout âge. Elle est un excellent complément à nos thérapies. Pratiquée tous les jours, elle améliore sensiblement la santé. Pour débuter, nous recommandons de pratiquer avec un maître de Qi gong pour éviter tout déséquilibre énergétique. En effet, le qi gong est extrêmement puissant.

雙手托天 – Soutenir le Ciel avec les mains

Le premier exercice des Huit pièces de Brocart se nomme Liǎngshǒu tuō tiān lǐ Sān Jiāo » (两手托天立三交) qui signifie littéralement « Soutenir le Ciel avec les mains régularise les 3 réchauffeurs ».

Cet exercice améliore la circulation du Qi dans son ensemble. En élevant les bras, on aide à débloquer les méridiens et l’on favorise une circulation plus fluide de l’énergie vitale, qui elle-même contribue à l’amélioration de la santé.

Schéma des trois réchauffeurs

En se concentrant sur l’élévation des bras, on ouvre et on stimule le méridien du San Jiao (Trois Réchauffeurs). Grâce à son action sur ce méridien, cet exercice normalise les fonctions de la respiration, de la digestion et de l’élimination.

En effet, les trois réchauffeurs, ou trois foyers, qui donnent leur nom à ce méridien sont :

  • Le réchauffeur supérieur, situé dans la cage thoracique, qui comprend le Cœur et le Poumon ;
  • Le réchauffeur moyen, situé entre le diaphragme et le nombril, qui comprend la Rate et l’Estomac ;
  • Le réchauffeur inférieur, situé entre le nombril et le pubis, qui comprend le Foie, les Reins, le Gros intestin, l’Intestin grêle et la Vessie.

Bénéfices pour la santé

Voici quelques aspects médicaux liés à cette pratique. Le Qi gong en général soulage la fatigue physique et apaise le mental.

  • Renforcement des bras et des épaules :
    En élevant régulièrement les bras, cette pratique peut aider à renforcer les muscles des bras et des épaules, ce qui peut être bénéfique pour les personnes souffrant de douleurs ou de raideurs dans ces zones.
  • Relaxation et réduction du stress :
    Le Qi Gong est connu pour ses effets apaisants sur le système nerveux. La respiration contrôlée et les mouvements lents favorisent la relaxation, ce qui peut aider à réduire le stress et l’anxiété.
  • Amélioration de la posture et de l’alignement :
    Cette forme de Qi Gong encourage une posture droite et un alignement correct du corps, ce qui contribue à atténuer les problèmes de posture et les douleurs associées. Il peut par exemple aider à corriger la cyphose dorsale.
  • Stimulation du système lymphatique :
    Les mouvements doux et lents du Qi Gong stimulent le système lymphatique, favorisant ainsi l’élimination des toxines et des déchets du corps.
  • Promotion de la circulation sanguine :
    En augmentant l’activité des bras et des épaules, cette forme de Qi Gong peut également contribuer à une meilleure circulation sanguine.

« Soutenir le Ciel » : pratique

Pratique 8 pieces -Soutenir le ciel

 Préparation :

Nous recommandons de commencer par des mouvements simples et de les pratiquer régulièrement pour apprendre à ressentir le flux du qi circulant dans le corps.

Pour bien pratiquer le Qi Gong, il faut être régulier, détendu, et ne pas bloquer le Qi. La respiration est lente, régulière, et abdominale. Il est recommandé de porter des vêtements amples.

Les jambes sont légèrement écartées. Les genoux sont débloqués, les bras pendent sur le côté. La tête est bien droite dans le prolongement du tronc. Ce qui veux dire que ma posture me permet de rester relaxé sur mes pieds, le poids du corps réparti sur l’ensemble du pied. Je ne suis ni légèrement en avant ni légèrement en arrière. Le regard est franc et regarde droit devant, et loin (même si je suis devant un mur).

Exercice :

  1. Les mains se rejoignent en coupe sous le nombril à l’expir.
  1. Dans un long très lent inspir, les mains, paumes vers le haut, s’élèvent de manière extrêmement relaxée, un peu comme si elles étaient aspirées toute seules vers le haut.
  1. Arrivées au niveau du cœur, les paumes se retournent pour continuer leur ascension vers le haut, comme si elles poussaient le ciel. Les épaules restent détendues.
  1. Le regard, lui, suit les paumes sans jamais pencher la tête ni vers le bas, ni vers le haut. Seuls les yeux bougent.
  1. Enfin, au bout de l’inspir, les mains soutiennent le Ciel, les bras restent légèrement pliés. Puis les mains à nouveau s’inversent comme pour ramener l’énergie du Ciel vers l’abdomen. Tout cela dans un mouvement délicat et harmonieux.
  1. C’est maintenant une longue et lente descente vers l’abdomen qui commence, rythmée par l’expir.
  1. Arrivées à nouveau en-dessous du nombril, les paumes se retournent à nouveau harmonieusement pour entamer le cycle suivant. A aucun moment il n’y a eu de coupure, ni de changement de rythme.

Au début, le pratiquant peut pratiquer la montée des bras sur un inspir plus un expir, idem pour la descente. Avec le temps, le pratiquant ralentit sa respiration et donc le rythme de sa routine. En Qi gong, la lenteur et l’harmonie sont la clé de l’efficacité !

Ba Duan Jin, ou les Huit pièces de Brocart

Le Ba Duan Jin est l’un des Qi gong les plus anciens et les plus connus. Il consiste en une suite de huit exercices. Il en existe une centaine de versions, y compris celle du temple Shaolin. Le Ba Duan Jin est aussi connu sous le nom des Huit pièces de Brocart, en référence aux longs manteaux en brocart – une étoffe de soie rehaussée de dessins brochés d’or et d’argent – portés par les dignitaires de l’empire chinois. Ceux-ci sont le symbole de la bonne santé.

On ignore l’origine exacte des Ba Duan Jin même si la légende rapporte que Bodhidharma l’aurait élaborée au Ve siècle au monastère Shaolin. La forme du Nord est connue pour avoir été pratiquée par le célèbre général, calligraphe et poète Yue Fei (岳飛), qui vécut au 12e siècle sous la dynastie des Song. Celui-ci développa les 8 pièces de brocart pour renforcer la volonté, le courage et la santé de ses soldats. Cette pratique permet en effet d’améliorer l’immunité, et de développer le calme intérieur et la force d’agir dans la vie. La posture du cavalier, que l’on retrouve à plusieurs reprises dans le Ba Duan Jin, est particulièrement propice au développement de cette force, de cette présence à soi, et de cette détermination.

La Diététique en médecine chinoise

La Diététique en médecine chinoise

Equilibrer les principes vitaux par les aliments

La diététique chinoise est une composante essentielle de la médecine traditionnelle chinoise  (MTC). Elle repose sur des milliers d’années d’observation et de compréhension de la relation entre la nourriture et la santé. « “Que ton aliment soit ton médicament” » disait Hippocrates, le père fondateur de la médecine occidentale, se plaçant ainsi dans le même esprit que Huang Di, l’une des figures majeures de la Médecine traditionnelle chinoise.

L’objectif global de la diététique chinoise est d’assurer le bon fonctionnement du Jing. Ce Jing est l’énergie de base inhérente à chaque individu ; il est considéré comme l’un des « Trois Trésors » de la médecine chinoise avec le Qi et le Shen.

Pour rappel, le yin représente les tissus et organes. S’il est déficient, des symptômes telle que la sècheresse, la production d’une chaleur interne anormale ainsi que des troubles du sommeil. Le yang quant à lui, fait référence au fonctionnement des organes et des systèmes organiques tel que la digestion… Un yang insuffisant peut entraîner des symptômes de diarrhée ou encore de fatigue voir de dépression.

Ainsi l’aliment doit-il être le plus vivant possible, au maximum de sa vitalité, de son “Jing”. C’est ce Jing de la plante qui viendra nourrir notre propre vitalité, notre propre “Jing”.

Dans la culture chinoise, l’aliment est considéré par son capital énergétique. C’est un cadeau de la Nature, qui doit nourrir nos besoins corporels, mais aussi mentaux et spirituels. “Manger, c’est atteindre le Ciel” dit un proverbe chinois.

L’aliment doit être le moins transformé, le plus naturel possible, pour nous combler de sa vitalité et nous rendre encore plus vivants.

La Diététique Chinoise obéit aux principes fondateurs de la Médecine chinoise. Ainsi elle vise à réajuster l’équilibre énergétique de l’être humain, en fonction de sa constitution et de sa santé.

Il s’agit d’une diététique du bon-sens qui invite à être en accord avec la Nature en consommant des produits frais, cultivé locatlement, et de saison.

L’essence des aliments et boissons consommés génère du Qi qui vient suppléer le Jing « acquis ». Pour que le qi supplée suffisamment le Jing, il est important que les repas soient adaptés aux besoins en énergie spécifiques à chacun à un moment donné.

La classification des aliments

Dans la diététique chinoise, les aliments sont classés, entre autres, par saveur et nature en relation avec la théorie des cinq éléments. Les cinq éléments sont représentés par leur couleur dans le tableau ci-dessous : rouge pour le feu, jaune pour la terre, gris pour le métal, bleu pour l’eau et vert pour le bois.

Ce tableau nous permet rapidement de comprendre que l’être humain, pour préserver sa santé, a besoin d’une nourriture la plus variée et la plus vivante possible comme évoqué ci-dessus à propos du Jing.

La digestion ou Xiǎo Huà

Les aliments ingérés vont être transformés pour que le corps puisse y puiser les éléments dont il a besoin. Xiǎo huà, la digestion, signifie littéralement disperser et transformer. Les aliments et les liquides consommés se décomposent, puis se transforment par le processus de digestion. A l’image d’un chaudron (l’estomac), les aliments et les boissons sont d’abord fermentés, cuits, puis décomposés et transformés en bouillie alimentaire.

Ce processus se produit sous l’action du feu alimentaire qui transforme les aliments et les boissons pour produire le Qi.

Pour ce faire, la rate et l’estomac travaillent ensemble en interaction pour assurer le processus de digestion. Plus exactement, c’est sous l’impulsion de la rate, associée a l’énergie des reins, que notre « chaudron » sépare le « clair » du « trouble ».

Le clair correspondant à l’énergie nutritive des aliments, qui sert de matériau de base à l’élaboration de l’énergie et du sang dans le corps. Le trouble représente les substances inassimilables qui sont éliminées sous forme de déchets (dans l’urine et les selles).

Une alimentation pleine de vitalité

L’alimentation est donc considérée par la MTC comme le premier des remèdes. Elle est, avec la respiration, la source principale de notre énergie. Une mauvaise alimentation induit ainsi une énergie de basse qualité, néfaste pour la santé et la vitalité. Dans la tradition chinoise, les aliments sont considérés selon leur impact sur le corps.

En principe, l’assiette doit comporter les 5 saveurs et les 5 couleurs (avec une couleur dominante en fonction de la saison en cours).

Chaque saveur nourrit un organe spécifique. La diététique peut ainsi être utilisée pour soigner en orientant le malade vers des aliments qui lui permettent de restaurer son équilibre énergétique.

Si vous êtes en bonne santé, et afin de le rester, assurez-vous donc que votre alimentation inclut une variété de saveurs (acide, amer, doux, piquant, salé) et de natures (chaud, froid, frais, tiède, neutre) pour maintenir l’harmonie énergétique dans le corps.

Le tableau vu précédemment nous permet de comprendre le mécanisme de la diététique chinoise qui classe les aliments à consommer en fonction de leur couleur, leur nature, et leur saveur, selon les 5 éléments.

Quelques principes de la diététique chinoise

Adaptez votre alimentation en fonction des saisons et du climat. Par exemple, privilégiez les aliments chauds en hiver et les aliments frais en été pour maintenir l’équilibre.

Favorisez les aliments frais et locaux, de préférence cultivés de manière naturelle.

Prenez le temps de manger lentement et de savourer chaque bouchée. Évitez absolument de manger en regardant la télévision ou en utilisant des appareils électroniques.

Visez à équilibrer les aliments Yin (froids) et Yang (chauds) dans votre alimentation pour maintenir l’harmonie entre les énergies opposées.

Ne surchargez pas votre estomac. Mangez jusqu’à ce que vous soyez satisfait, mais pas trop plein.

Buvez de l’eau à température ambiante ou tiède, évitez les boissons glacées, car elles peuvent éteindre le feu de la digestion, et donc nuire à celle-ci.

Choisissez des méthodes de cuisson qui préservent la valeur nutritionnelle des aliments, comme la vapeur, la cuisson à la vapeur douce ou la cuisson à feu doux. Evitez les aliments crus qui sont plus difficiles à digérer, et peuvent donc épuiser la rate.

Mais surtout, soyez attentif aux signaux de votre corps. Si vous ressentez des déséquilibres ou des inconforts digestifs, ajustez votre alimentation en conséquence. Consultez-nous pour déterminer votre constitution individuelle et ajuster votre régime alimentaire en conséquence.

Quelques conseils de base

Les cinq saveurs – Les aliments sont catégorisés en cinq saveurs : sucré, amer, salé, acide et piquant. Chacune de ces saveurs a des propriétés spécifiques qui affectent les organes et les émotions. L’équilibre entre ces saveurs est essentiel.

L’harmonie des éléments – Selon la MCT, les cinq éléments (bois, feu, terre, métal, eau) sont associés à différents organes. Manger des aliments en harmonie avec ces éléments contribue à maintenir l’équilibre.

La saisonnalité – La diététique chinoise recommande de manger des aliments de saison, car ils sont censés être plus adaptés aux besoins de l’organisme à ce moment-là.

La préparation des aliments – La façon dont les aliments sont préparés est cruciale. La cuisson à la vapeur, la cuisson douce et le wok sont privilégiés, tandis que la friture excessive est évitée.

Éviter les excès – Trop manger, manger trop rapidement ou trop lentement, ou se priver de nourriture peut déséquilibrer le corps. La modération est la clé.

Écouter son corps – La diététique chinoise encourage à être attentif à son corps. Les signaux de faim et de satiété doivent être respectés.

Individualisation – Chaque personne est unique. La diététique chinoise prend en compte la constitution individuelle, les déséquilibres spécifiques et les besoins uniques.

L’importance des boissons – Les boissons chaudes comme le thé sont favorisées, car elles sont considérées comme bénéfiques pour la digestion.

L’hygiène alimentaire – La propreté des aliments et de l’environnement de préparation est cruciale pour éviter les maladies.

La thérapie par les ventouses

La thérapie par les ventouses

Décontracter et détoxifier par la cupping thérapie

Le cupping – thérapie par les ventouses – est une technique ancestrale adoptée par les Egyptiens, les Grecs, les Romains et les Chinois. Redécouverte et vantée par Hippocrate, elle fut pratiquée par nos grands-mères jusqu’à la fin de la première guerre mondiale, avant l’arrivée des antibiotiques.

Utilisée en Chine comme méthode de guérison depuis des millénaires, cette technique a évolué au fil du temps pour devenir partie de l’arsenal utilisé par les médecins chinois. La cupping thérapie vise à équilibrer le flux d’énergie vitale (qi) dans le corps. Les ventouses sont utilisées pour stimuler la circulation sanguine, la lymphe, et l’énergie dans le corps.

La ventouse attire vers la surface les facteurs pathogènes comme le Vent, le Froid, la Chaleur, pour ainsi les drainer et les éliminer. C’est ce qui rend cette technique efficace en cas de rhumes ou de bronchites. En attirant le sang en surface, la ventouse permet aussi de soulager les douleurs liées à des tensions musculaires ou à des raideurs ; en effet elle libère les stases de sang à l’origine de ces douleurs.

Autrefois en corne de vache ou en bambou, les ventouses sont aujourd’hui le plus souvent en verre, en plastique ou en plexiglass.

Comment la ventouse agit-elle ?

Selon les principes de la Médecine traditionnelle chinoise (MTC), l’apparition d’une douleur en un point d’acupuncture est le signe d’un dysfonctionnement de l’organe correspondant. Les ventouses se posent sur la peau au niveau des points d’acupuncture, le long des méridiens, et plus précisément aux endroits ressentis comme douloureux.

La pose d’une ou plusieurs ventouses permet de libérer l’organe de ses blocages en vue de décontracter et de désengorger.

Le vide d’air sous la cloche en verre est obtenu par la combustion de l’oxygène réalisée à l’aide d’une flamme, ou à l’aide d’une pompe manuelle en version plus moderne sur des ventouses en plastique. Les ventouses peuvent être fixes sur les points de tension du corps, ou mobiles comme outil de massage sur une peau huilée.

Certains patients aiment recevoir un traitement de ventouse une fois par semaine en prévention.

En cas de stress, de douleurs articulaires ou musculaires, au réveil, avant de dormir, avant un effort physique ou après un effort intense, le cupping aura toujours sa place pour soulager et rendre à nos patients des jours plus confortables.

La ventouse fait monter le sang, signe généralement de beaucoup d’impuretés. L’hématome va être visible durant 2 à 4 jours. Au fur et à mesure des séances, le phénomène va s’estomper.

L’utilisation de ventouses intervient comme une aide efficace, en complément d’un traitement en cours, par exemple par l’acupuncture. En cas de crise et de douleur aigue elles peuvent être utilisées plus régulièrement.

Les différentes techniques de cupping

Les techniques d’utilisation de ventouses varient selon la méthode d’aspiration, la puissance d’aspiration, la zone traitée, les autres matériaux utilisés avec les ventouses… Les techniques comprennent les ventouses :

  • Sèches :
    Un vide d’air est réalisé à l’intérieur des ventouses à l’aide du feu ou d’une pompe manuelle. Les ventouses sèches sont également appelées ventouses statiques.
  • Mobiles (de massage) :
    On applique de l’huile sur la peau et on déplace les ventouses avec une faible aspiration. Les ventouses de massage sont également appelées ventouses dynamiques, ventouses glissantes et ventouses mobiles.
  • Eclair (ou ventouses vides) :
    On applique les ventouses sur une courte période, moins de 30 secondes à la fois. C’est ce qu’on appelle aussi les ventouses vides.
  • Humides :
    On perce légèrement la peau avant d’appliquer les coupelles. Cette méthode est également connue sous le nom de ventouses saignantes.
  • A base de plantes :
    Le praticien fait bouillir une solution à base de plantes, trempe des tasses en bambou et applique les tasses légèrement refroidies sur la peau.

Il est à noter que les techniques évoluent vers des systèmes magnétiques ou électriques. En ce qui nous concerne, nous tenons à maintenir des techniques traditionnelles.

Les bienfaits du cupping

De manière générale, l’afflux de sang sur la zone où est positionnée la ventouse va drainer les toxines. L’effet aspirant active la circulation du sang à l’endroit où la ventouse est posée.

Cette congestion localisée réduit la douleur dénoue les blocages, accélère la récupération des muscles fatigués et améliore la réparation des tissus.

La thérapie par ventouses a la réputation de soulager l’inconfort et d’améliorer la qualité de vie. Les conditions suivantes peuvent s’améliorer avec cette technique :

  1. Lombalgie. Les ventouses aident à réduire la douleur et à améliorer la fonction chez les personnes souffrant de lombalgie aiguë et chronique.
  1. Fibromyalgie. La thérapie par ventouses, seule ou avec l’acupuncture, contribue à soulager la douleur chez les patients atteints de fibromyalgie.
      1. Douleurs cervicales chroniques. La thérapie par ventouses participe à détendre les muscles du cou et à les rendre plus flexibles.
      1. Saignements menstruels abondants. Les ventouses sèches aident à diminuer la quantité de flux sanguin menstruel chez les femmes ménorragiques.

      La thérapie par ventouses montre également des améliorations dans :

          • les problèmes digestifs,
          • les maladies des poumons et des voies respiratoires, y compris bronchite, asthme et pneumonie,
          • l’hypertension artérielle,
          • la cellulite,
          • les tendinites,
          • les entorses,
          • les crampes,
          • la récupération sportive,
          • le stress,
          • les troubles du sommeil,
          • les problèmes de peaux.

      Une séance de cupping

      La Pharmacopée

      La Pharmacopée

      Une thérapeutique puissante sur mesure

      ​En Chine, les plantes médicinales sont considérées comme un « trésor national » et sont très couramment utilisées tant à titre préventif que curatif. En effet dans son pays d’origine, la pharmacopée chinoise est utilisée comme thérapie prioritaire. Elle y est considérée comme plus puissante que l’acupuncture.

      La pharmacopée chinoise est un système médical traditionnel qui a été développé en Chine depuis des milliers d’années. Elle repose sur une approche holistique de la santé, qui vise à rétablir l’équilibre entre le corps et l’esprit. Elle est d’abord utilisée pour maintenir la santé mais aussi pour soigner. C’est une discipline vivante qui continue d’évoluer au fil du temps.

      La pharmacopée chinoise se fonde sur un ensemble de principes et de théories qui sont la base de la Médecine traditionnelle chinoise (MTC). Les plus importants sont : le Yin et le Yang, le Qi (énergie vitale), ainsi que les Cinq Éléments (bois, feu, terre, métal et eau). Selon ces principes, la santé est le résultat d’un équilibre harmonieux entre ces forces et éléments. Tout déséquilibre ou obstruction du flux d’énergie entraîne la maladie.

      Le médecin chinois, avant de prescrire une préparation de plantes, effectuera un diagnostic pour évaluer les déséquilibres à l’origine des symptômes dont se plaint son patient. Chaque prescription, même si elle se base sur des recettes existantes appelées formules, sera ainsi adaptée pour chaque patient en fonction de son terrain et de son tempérament.

      Plus de 100’000 formules recensées

      Depuis l’origine de la pharmacopée chinoise, de nombreuses formules ont été mises au point par de grands médecins. Certaines ont été enrichies, de nouvelles ont été mises au point au fil du temps.

      Il existe ainsi de nombreux traités recensant ces formules. Par exemple, Les Prescriptions de l’Aide universelle de Zhu-su, sous la dynastie Ming, contenait 61’739 formules de l’Ancienne Chine.

      Plus récemment, le Dictionnaire des Ordonnances chinoises traditionnelles, compilé par l’Université de MTC de Nanjing, recense toutes les formules existantes depuis le début de la MTC. On y trouve plus de 100’000 prescriptions !

      Une formule est toujours constituée de plusieurs plantes ou substances. En effet, la pharmacopée chinoise mise sur l’effet conjugué de plusieurs plantes pour créer un effet de synergie.

      Cela permet aussi de minimiser les effets secondaires que pourrait générer la prise d’une plante unique en grande quantité, ou d’annihiler certains effets toxiques d’une plante. Les différentes substances pourront agir sur plusieurs aspects de la maladie ou sur différents organes.

      La formule traite ainsi la maladie avec l’objectif d’équilibrer l’ensemble du corps et de corriger les déséquilibres sous-jacents. Dans cet esprit, la formule sera adaptée à chaque patient pour répondre au mieux à ses troubles spécifiques. De même, en fonction de l’évolution de la maladie ou des changements dans l’état de santé du patient, les proportions et les plantes utilisées peuvent être ajustés en fonction de cette évolution.

      Des milliers de plantes et substances

      ​La pharmacopée chinoise recèle quelques milliers de substances, dont 300 environ sont couramment utilisées. Ces substances proviennent majoritairement de plantes, mais peuvent inclurent aussi d’autres éléments. Par exemple, on trouve des substances minérales (le cinabre, le soufre, la magnétite etc.), des substances animales (os, coquillages, nids d’oiseaux, poudre de perles etc.), des insectes (fourmis, vers à soie, scorpions etc.). Les préparations médicinales peuvent aussi inclure d’autres substances comme la cire d’abeilles, le miel, les substances résineuses. La liste n’est pas exhaustive.

      Les plantes médicinales sont sélectionnées en fonction de leurs propriétés spécifiques, de leur saveur, de leur nature, et de leurs interactions avec les organes du corps.

      La pharmacopée chinoise tient compte des contre-indications et des interactions potentielles entre différentes herbes médicinales.

      Une formule est élaborée en respectant notamment « la combinaison particulière du Monarque, du Ministre, de l’Assistant et du Guide ». Le remède Monarque est l’ingrédient essentiel de la formule, il détient le rôle curatif du principal symptôme visé.

      Le Ministre vient renforcer l’effet curatif du Monarque ; l’Assistant coopère avec les deux premiers pour améliorer leurs effets thérapeutiques et permettre à ceux-ci d’être mieux tolérés. Enfin le remède Guide dirige les effets des autres herbes vers les organes à traiter et régule les propriétés des autres herbes.

      La pharmacopée chinoise utilise différentes méthodes de préparation des herbes médicinales telles que les décoctions (Tāng), les infusions (Zhǒu), les poudres (Sǎn), les teintures (Jiǔ) et les pilules/comprimés (Wàn). Les décoctions sont les plus courantes.

      Une thérapeutique peu propice à l’automédication

      Cela peut paraître une évidence, mais rappelons-le. La pharmacopée chinoise est efficace, mais elle doit être prescrite à bon escient, après un diagnostic de médecine chinoise. En effet, une maladie, selon les critères de la médecine occidentale, pourra recéler différents tableaux pathologiques au regard de la médecine chinoise. C’est pourquoi chaque patient se verra prescrire une formule adaptée à son cas.

      Par ailleurs, la médecine chinoise considère qu’une maladie est évolutive dans le temps. C’est pourquoi les traitements varient rapidement au fil des soins. De jour en jour, un patient voit son état évoluer.

      Les plantes médicinales sont alors adaptées en fonction du diagnostic évolutif du patient. C’est pourquoi, même si un patient a pris une formule il y a quelques semaines ou mois, et que celle-ci lui a été bénéfique, elle ne sera pas forcément adaptée si certains symptômes – en apparence similaires – reviennent. Il lui est vivement conseillé de consulter à nouveau son médecin chinois.

      Des remèdes au gôut amer

      Si la pharmacopée est la plus utilisée des thérapeutiques de la médecine chinoise, elle le doit à son efficacité. Le Chinois est pragmatique et n’est pas là pour se faire plaisir mais bien pour se soigner. Nombre d’Occidentaux sont plus chatouilleux sur l’aspect confort d’une thérapeutique. Oui ça doit soigner efficacement, mais le plus agréablement – ou le moins désagréablement – possible.

      Si l’acupuncture fait peur à certains, c’est souvent bien pire avec les décoctions chinoises ! D’aucuns ne se sentent même pas le courage d’en avaler, quand d’autres les jettent à la poubelle. Les nez et palais occidentaux sont sans-doute devenus trop difficiles pour leur propre santé…

      Au-delà des goûts et dégoûts de chacun, le goût d’une préparation est très variable d’une formule à l’autre, allant du plutôt sucré au très amer. La décoction se consomme en général deux fois par jour. La préparation d’une décoction requiert un certain temps qui peut aussi faire reculer certains. Mais de nombreuses pharmacies chinoises les cuisent aujourd’hui et les livrent sous-vide à leurs clients.

      L’acupuncture

      L’acupuncture

      Une thérapeutique qui traverse le temps

      L’acupuncture fait partie de la médecine traditionnelle chinoise qui remonte à plusieurs milliers d’années. Son origine exacte est entourée de légendes et de mythes. Mais on estime que les pratiques médicales à l’origine de l’acupuncture ont commencé en Chine il y a plus de 2000 ans.

      Selon la légende, l’acupuncture aurait été découverte par accident. Un guérisseur chinois aurait remarqué que la douleur dans certaines parties du corps pouvait être soulagée en enfonçant des aiguilles dans d’autres parties du corps. Cette observation aurait conduit au développement de techniques d’acupuncture pour soigner.

      L’utilisation de l’acupuncture s’est répandue en Chine au fil des siècles. Les praticiens ont développé des systèmes complexes de points d’acupuncture et des techniques spécifiques pour traiter différents troubles. L’acupuncture est souvent combinée avec d’autres techniques thérapeutiques, telles que la moxibustion et les ventouses.

      Au fil du temps, l’acupuncture a gagné d’autres régions de l’Asie, puis s’est popularisée progressivement dans le monde entier. Le mot acupuncture a été inventé par les jésuites au 16ème siècle lorsqu’ils ont découvert la médecine chinoise ; son vrai nom est Zhēn Jiǔ qui signifie l’art des aiguilles de métal et de la moxibustion.

      Une vision taoïste de l’Homme et de l’Univers

      L’acupuncture a été introduite en Europe à partir du XVIIe siècle par Willem Ten Rhyne, un médecin hollandais, mais a connu un véritable essor à partir de la moitié du XXe siècle.

      Des études scientifiques sont régulièrement menées pour évaluer son efficacité. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la Médecine traditionnelle chinoise (MTC) « médecine officielle ». L’acupuncture, qui fait partie intégrante de la MTC, est donc reconnue comme technique médicale.

      Selon l’Unesco « L’Acupuncture Traditionnelle forme un art thérapeutique qui élabore son raisonnement diagnostique et thérapeutique sur une vision énergétique taoïste de l’Homme et de l’Univers. »

      L’acupuncture est basée sur le concept de Qi (prononcé « chi »), qui est considéré comme une force vitale présente dans tout l’univers et à l’intérieur du corps humain.

      Selon la médecine chinoise, lorsque le Qi circule librement et est équilibré dans le corps, la santé est là ; au contraire, des blocages ou des déséquilibres du Qi peuvent entraîner des problèmes de santé.

      L’acupuncture consiste à stimuler des points spécifiques du corps en insérant de fines aiguilles métalliques dans la peau à des profondeurs variables.

      L’aiguille dispose d’un manchon, souvent en alliage de cuivre torsadé, qui joue le rôle d’antenne pour laisser le qi entrer et sortir. Ces points d’acupuncture sont situés le long de canaux d’énergie appelés méridiens, qui sont considérés comme les voies de circulation du Qi dans le corps.

      Les méridiens d’acupuncture

      Les méridiens d’acupuncture, également appelés canaux d’énergie, sont des voies invisibles à l’œil nu à travers lesquelles circule le Qi (énergie vitale) dans le corps selon la MTC.

      Il existe un réseau complexe de méridiens qui relie différentes parties du corps, formant un système énergétique interconnecté. Selon la MTC, ces méridiens transportent l’énergie vitale appelée Qi dans tout le corps. Il y a 12 méridiens principaux qui sont associés à des organes spécifiques et qui sont nommés d’après ces organes.

      Par exemple, le méridien du foie est associé à la fonction hépatique, le méridien de la vessie est associé à la fonction urinaire, et ainsi de suite. Chaque méridien a un parcours spécifique à travers le corps, et passe par des points d’acupuncture spécifiques.

      Les points les plus utilisés sont au nombre de 361, mais il y a plus de 1000 points d’acupuncture dans le corps. Chaque méridien est associé à un organe spécifique et à une fonction physiologique.

      Chaque méridien est associé à des caractéristiques spécifiques, telles que des heures de la journée pendant lesquelles son énergie est plus active, des saisons de l’année, des émotions et des symptômes qui peuvent être liés à son déséquilibre.

      Par exemple, le méridien du poumon est associé à l’automne, à la tristesse et aux problèmes respiratoires.

      Libérer le flux du Qi

      Lorsque le Qi est bloqué ou déséquilibré, le praticien en médecine chinoise cherche quels méridiens sont touchés. Il établit un diagnostic à partir duquel il va définir sa stratégie thérapeutique. L’insertion d’aiguilles d’acupuncture dans les points va permettre de rétablir l’équilibre énergétique en stimulant le flux de Qi, et en libérant les blocages énergétiques.

      Les aiguilles sont posées un certain temps (entre 20’ et 45’ en général), et peuvent être aussi stimulées par différents moyens (manuel, électrique, moxibustion). L’acupuncture va permettre un rééquilibrage global de ce réseau énergétique, qui se répercute sur le fonctionnement des organes. Ainsi, au fil des séances d’acupuncture, l’équilibre revient, et la santé se rétablit.

      Parfois le traitement en acupuncture pourra être combiné avec une prescription de pharmacopée chinoise. Le nombre de séances nécessaires dépendra de chaque patient et de sa façon de répondre au traitement. En général, plus la maladie ou les troubles sont anciens, plus il faudra de temps (et donc de séances d’acupuncture) pour en venir à bout. Inversement un trouble aigu, léger ou récent peut être réglé en une à deux séances.

      Les multiples bénéfices de l’acupuncture

      Les bienfaits de l’acupuncture sont nombreux. Elle peut aider à soulager la douleur, réduire le stress et l’anxiété, améliorer la qualité du sommeil et renforcer le système immunitaire.

      Elle peut également être utilisée pour traiter les troubles menstruels, les troubles de la fertilité, ou encore les troubles du sommeil. Cette liste est loin d’être exhaustive…

      Il peut arriver dans certains cas, très rares, qu’il y ait une surréaction après une séance d’acupuncture, qui peut laisser penser à une aggravation des symptômes. Il convient de ne pas paniquer, en général tout rentre dans l’ordre après quelques heures.

      Dans certains pays d’Asie, en Chine et au Vietnam notamment, bien que la médecine allopathique ait pris une place importante, les habitants recourent à leur médecine ancestrale dès qu’ils n’obtiennent pas les résultats escomptés avec la médecine dite occidentale.

      Le réseau des méridiens

      Ce qui a été traduit par méridien s’appelle en chinois 经络 Jīng Luò, qui signifie « méridiens et collatéraux ». Jīng 经, avant de faire référence à « méridien », veut dire « passer à travers », ou encore « canal ». Luò 络 se traduit quant à lui par « enlacé », « continu ». Ainsi les Jīng Luò constituent un réseau de canaux enlacés et continus qui permet de « faire passer » à travers.

      Les canaux principaux communiquent tous entre eux. Cette inter-connexion est soutenue par d’autres canaux plus petits, ou secondaires, appelés luò (collatéraux). Ils sont fondamentaux car ils permettent de connecter toutes les parties du corps entres-elles.

      L’existence de ce vaste réseau explique la vision holistique de la MTC. Ce réseau se déploie dans le corps entier. Par conséquent, agir sur une partie revient à agir sur l’entité globale. Inversement, il est impossible d’isoler une partie sans la considérer dans son ensemble. Le principe de réseau est fondamental pour comprendre comment fonctionne l’acupuncture.

      Les canaux et collatéraux, à la manière des fleuves et des rivières permettent la libre circulation. Il faut entendre la libre circulation des substances fondamentales de la MTC que sont le qì (气), le sang (血 xuè) et les liquides organiques (浸液 Jìn yè). Dans les textes classiques, il existe de nombreuses images faisant référence à la circulation du qì et du sang dans le corps en les assimilant à des fleuves et à des mers. Le nom de nombreux points d’acupuncture y fait référence, comme Qū chí (LI11) le bassin du coude, Chǐ zé (Po5) le marais ulnaire, Qì hǎi (Ren6) la mer du qì, Fù liū (Rn7) restaurer le courant, pour n’en citer que quelques-uns. Le terme 经 Jīng lui-même peut être traduit par rivière.