Le processus de guérison

Le processus de guérison

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Comment recouvrer la santé

“ Si le médicament ne porte pas le trouble et le désordre dans le corps d’un malade, il n’opérera pas la guérison » disait le philosophe chinois Mencius (372 – 289 avant notre ère).

Voilà qui est dit. En effet, il n’est pas rare qu’au cours d’un traitement, le patient connaisse des phénomènes désagréables et inconfortables. Pourtant celui-ci est fait pour retrouver la santé donc l’équilibre énergétique selon la médecine traditionnelle chinoise (MTC). Il peut arriver, même si c’est rare, qu’une séance d’acupuncture déclenche une surréaction, soit une aggravation apparente du symptôme. Cela est généralement très positif et dure très peu. De même, ceux qui expérimentent le jeûne ou des cures de détoxification peuvent en faire les frais : fatigue, éruption cutanée, maux de tête… Ces désagréments sont les signes d’un nettoyage profond.

Lorsqu’un bâtiment tombe en ruine, on doit d’abord finir de casser les parties dégradées avant de reconstruire. Cette étape garantit la qualité et la pérennité des travaux. A De même, le processus thérapeutique passe par des étapes de nettoyage et de rééquilibrage qui vont permettre étape par étape de restaurer les fonctions du corps. Cela est particulièrement vrai pour les maladies chroniques, ou installées depuis longtemps, qui vont requérir patience et confiance.

Prendre le temps

Vous avez certainement remarqué les termes utilisés à savoir lentement et par étapes. En effet, le corps à son rythme propre.  Il est intelligent et place chacun de nous dans une priorité de confort absolue. L’homéostasie en est le plus pur exemple. *

Le corps intègre donc en quelque sorte son propre médecin. Celui-ci sait nous soigner et il parle en exprimant ce qui ne va pas. C’est ce que l’on appelle un symptôme. Cela implique pour chacun d’entre-nous d’apprendre à connaitre notre médecin intérieur et à écouter quand il nous « parle ».

Pour cela, la première chose à faire est de ralentir dans tous les aspects de notre vie. Ceci que l’on soit malade ou pas. En effet, c’est une condition essentielle pour nous mettre à l’écoute de notre « bon docteur ». Il est important de comprendre que celui-ci ne parle pas stress, obligations, objectifs. 

Il exprime des besoins. Ainsi la fatigue, la douleur, de même qu’un état dépressif ou anxieux prolongé sont des signaux d’alerte.

Mais parfois certains phénomènes vécus comme désagréables peuvent aussi être aussi le signe d’une guérison à l’œuvre.

Dans ce cas, il est important de ne pas combattre ce qui peut être vécu comme maladie et de laisser le processus de guérison opérer. En voici quelques exemples.

femme avec fièvre

La fièvre et autres signaux

La fièvre est une réponse naturelle du corps à une infection, à une inflammation ou à d’autres déséquilibres internes. En MTC, la fièvre est perçue comme un signe que le corps mobilise son énergie vitale (Qi) pour lutter contre un agent pathogène, tel qu’une chaleur interne, une invasion de froid, ou une stagnation de Qi ou de sang.

On remarque ici que l’on ne parle pas de maladie. Le corps travaille pour restaurer l’équilibre et il le fait savoir. Le corps mobilise toute son énergie pour cela, ce qui s’accompagne généralement d’une grosse fatigue. Donc stopper la fièvre est une erreur car le déséquilibre sous-jacent va s’accentuer. On accroît ainsi le risque de déclencher une maladie grave par la suite.

Le cas des ulcères est intéressant également. En médecine allopathique, les médecins rechignent aujourd’hui à refermer les ulcères rapidement car les risques d’infection, de récidive, les fibroses etc. sont beaucoup plus risquer si l’on intervient que si l’on laisse le corps se réparer de lui-même.

Nous l’avons vu plus haut, lorsque le foie se nettoie lors d’une cure de détox ou d’un jeûne, il va libérer les toxines dans le sang, ce qui pourra engendrer des effets désagréables… et bien-sûr temporaires.

Fonctionnement d’une thérapie

acupuncture

En MTC, un traitement, quel qu’il soit, va déclencher un ensemble de processus visant à rappeler aux différentes fonctions du corps le travail qu’ils ont à faire.  Pour faire simple, ce traitement (acupuncture, décoction de plantes etc) va dynamiser ou disperser le Qi, selon le déséquilibre diagnostiqué.

Le Qi, ainsi rééquilibré, va permettre à son tour va communiquer avec chaque organe. Il aide les organes à retrouver un bon fonctionnement et les assiste afin qu’ils travaillent en harmonie les uns avec les autres.

Pendant ce temps, les processus de réparation peuvent provoquer ou non différents états qui affecteront plus ou moins le patient. Citons par exemple la fatigue.

Fondamentalement, l’énergétique chinoise considère que la fatigue est révélatrice d’un déséquilibre au niveau du Qi (énergie vitale). Après une thérapie, soit le patient se sent mieux, soit le travail interne et intense du corps provoquera une fatigue qui peut parfois être importante, le temps du rééquilibrage.

Le processus de guérison a également un impact sur les émotions et peut générer frustration, irritabilité voire une certaine tristesse (pessimisme). Il est donc important de préserver son environnement émotionnel et affectif pour éviter trop d’excès émotionnels.

Pour accompagner au mieux le processus de guérison, il est vivement recommandé au patient de prendre un soin particulier de son hygiène de vie (cf encadré). Ce peut être pour lui l’opportunité d’initier des changements durables, favorables à une santé meilleure et pérenne.

Mon attitude pour guérir

fishing in the river

Il est essentiel de préserver son énergie et d’éviter a tout pris d’accroitre la fatigue déjà présente. La priorité est donc le repos. Cela ne veut pas dire dormir. On peut marcher dans la nature, se relaxer en lisant, écouter de la belle musique…

Il est dans certain cas favorable de multiplier les séances d’acupuncture pour booster et rééquilbrer son énergie. On peut aussi en profiter pour faire du qi gong qui agit également sur l’équilibre énergétique.

Il est important de surveiller son alimentation qui doit être légère. Pour rappel le sucre doit être prohibé pendant cette période, notamment le sucre raffiné. Cela inclut bien sûr les sucres lent ou hydrates de carbone, ainsi que les boissons sucrées et l’alcool. On favorisera les aliments qui ne provoquent pas de stagnation.

Il est important de rester dans un climat calme, qui ne déclenche pas d’excès émotionnels. Dans certains cas, il est important que le patient reste à l’écart des personnes et des situations qui apportent de la toxicité. Par exemple, dans le cas de pathologies lourdes, les peurs et inquiétudes de l’entourage vont alourdir la charge sur le patient, ce qui est hautement néfaste à la guérison.

Ainsi il vaut mieux privilégier les personnes qui sont joyeuse et qui croient en vous. De même, on peut regarder des film drôles, ou se livrer à des activités qui nous réjouissent. Si, au cours d’un traitement par la MTC, les symptômes de maladie augmentent, il est important de ne pas s’inquiéter. Mieux vaut contacter votre praticien MTC afin qu’il vérifie ce passe et puisse éventuellement adapter le traitement.

Respiration et santé

Respiration et santé

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Inspir, expir : le souffle de la Vie

Combien d’entre nous ont-ils à l’esprit que la respiration est le premier élément d’hygiène dont nous devrions prendre soin ? En effet, respirer est la première chose que fait un nouveau-né. Puis il s’alimente du lait de sa mère.

Ainsi tout notre vie reste calquée sur ce rythme… respiration puis alimentation.

Nous sommes là en présence d’un principe physique fondamental et par conséquent vital. Sans respiration notre vie se termine après quelques minutes. Il en va de même pour les animaux et les plantes.

La respiration est composée d’un cycle d’inspiration et d’un cycle d’expiration. Lors de ces cycles, les poumons procèdent à un échange de gaz. A l’expiration, le corps rejette le gaz carbonique extrait du sang a l’extérieur, puis dans le cycle suivant les poumons inspirent de l’air, soit de l’oxygène mais surtout du Qi.

La notion du Qi est ici importante car comme vous le savez déjà, le Qi est présent dans le sang. Or les poumons véhiculent le Qi dans le sang. Ce Qi va circuler dans l’ensemble du corps, régénérant en passant les différents organes.

Lâcher-prise et respiration

En prenant du recul, l’on peut donner à la respiration un sens plus large, celui d’une dynamique qui renouvelle notre corps et notre esprit. Ainsi ceux qui acceptent de lâcher prise, de se débarrassent de l’inutile (psychique ou physique), se donnent la possibilité de se recharger en émotions équilibrantes. Ils respirent en évacuant l’inutile et en accueillant le présent.

Au contraire, une personne qui reste bloquée sur des regrets, de la rancœur, ou sur des peurs liées au passé ne pourra pas avoir une respiration fluide. On trouvera chez cette personne des pathologies liées à des blocages respiratoires.

Le lâcher-prise prend alors tout son sens car il permet d’accepter une situation qui ne peut plus par définition être changée. La personne revient dans le présent, dans son corps, se donnant ainsi les moyens de retrouver une respiration fluide. Ainsi la personne se libère de son attachement à un passé devenu inutile voire toxique pour mettre en place de nouvelles manières de fonctionner ancrées dans le présent et la conscience.

Le Poumon et l’élément Métal

En Médecine traditionnelle chinoise, la respiration est liée à l’élément Métal. Le métal comprend deux organes, le Poumon et le Gros intestin, ainsi que la peau.

Une mauvaise respiration entraînera des répercussions sur tous les méridiens et d’abord sur son organe couple le colon. L’émotion liée au métal est la tristesse (en état extrême, la dépression).

La respiration ayant un fort impact sur la circulation du Qi, une respiration entravée engendrera des stagnations de Qi qui pourront se répercuter à l’ensemble du corps et des organes.

A l’inverse, la respiration est un excellent outil pour améliorer la quantité, la qualité de Qi absorbée ainsi que sa bonne circulation. Ce faisant on améliore sa santé en général, et son équilibre émotionnel en particulier.

Voici quelques exemples de pathologies qui peuvent découler d’une respiration bloquée, et donc de déséquilibre de l’élément Métal.

Les pathologies respiratoires

  • L’Asthme

Il est associé à une déficience du Qi du Poumon et/ou à une accumulation de Phlegme. Le Poumon étant également responsable de la régulation des fluides dans le corps, il peut être affaibli. Cela entraînera alors des difficultés respiratoires, une respiration sifflante,  voire de la la toux.

  • La bronchite

Elle est liée à une invasion de facteurs externes pathogènes ; citons le vent-froid ou la chaleur dans le Poumon, qui peut aussi être le résultat d’une insuffisance de Qi du Poumon.

  • La pneumonie

Elle résulte d’une accumulation de chaleur et de Phlegme dans le Poumon, souvent exacerbée par une infection pathogène. Le Poumon est submergé par une chaleur humide, provoquant des symptômes sévères.

  • La rhinite allergique

Elle est également associée à une déficience du Qi du Poumon, qui rend l’organisme plus sensible aux allergènes et aux facteurs environnementaux.

Les pathologies digestives

  • La constipation

Elle est causée par la sécheresse du Gros Intestin, souvent due à une insuffisance de fluides corporels ou à la stagnation de Qi. La déficience de fluides conduit à des selles dures et sèches, dures à évacuer.

  • Le syndrome de l’intestin Irritable

Il est associé à une stagnation de Qi dans le Gros Intestin, souvent exacerbée par des facteurs émotionnels comme le stress. Le Qi stagnant entraîne des troubles digestifs variés.

  • La dysenterie

Elle est causée par une chaleur-humidité dans le Gros Intestin. Cette condition peut être aggravée par des infections ou une alimentation inappropriée.

Les pathologies cutanées

  • L’eczema

Il peut être causé par une accumulation de chaleur ou de Phlegme dans le Poumon ou par une déficience de Yin du Poumon. La peau devient sèche, irritée, et démange.

  • Le psoriasis

Il Lié à une stagnation de Qi et de Sang ou à une chaleur interne. La peau est affectée par des déséquilibres de Qi et de Sang, entraînant des plaques rouges et squameuses.

  • L’acné

Il est souvent lié à une chaleur dans le Poumon ou à une stagnation de Qi et de Sang. La chaleur interne ou la stagnation des fluides corporels provoque des éruptions cutanées.

  • La peau sèche

Il est le résultant de la sécheresse du Poumon et du Gros Intestin. Un manque de fluides corporels rend la peau rugueuse et déshydratée.

Les pathologies émotionnelles

  • Tristesse et dépression

Elle sont directement liées aux déséquilibres du Poumon qui peuvent affecter le Shen (esprit), entraînant des émotions de tristesse, mélancolie, ou deuil persistant.

Cultiver sa respiration

Si la respiration est un processus automatique, géré par le système nerveux autonome, elle peut aussi être contrôlée. Ce qui signifie que nous pouvons agir sur notre respiration. Et nous avons tout intérêt à le faire ! Tout le monde sait qu’en cas de stress ou de panique, il convient de calmer sa respiration et de respirer par le ventre.

Les chanteurs, les artistes martiaux, les apnéistes donnent une place de choix à la maîtrise du souffle. Les yogis ont porté l’art de la respiration au plus haut avec le Pranayama (contrôle du souffle qui inclut la respiration mais aussi la notion de qi).

Aujourd’hui la plupart de coachs de vie intègrent la respiration, certains même se spécialisent dans le coaching respiration. Car, oui, mieux respirer peut changer notre vie !

En effet notre façon de respirer dépend de nombreux facteurs qui incluent bien-sûr l’environnement, nos émotions, notre alimentation, notre posture…

La respiration est donc en soi un outil intégré de guérison. Et c’est la raison pour laquelle de plus en plus de personnes s’intéressent aux rapports qui existent entre la respiration, le développement spirituel et la santé.

De nombreux maîtres d’Asie enseignent la respiration depuis des millénaires. Cela permet d’améliorer sa digestion, d’évacuer son stress, de renforcer son système immunitaire… Et d’abord cela nourrit en énergie.

Les disciplines taoïstes, comme le Qi Gong, le Taï chi ou la méditation consistent à rendre la respiration abdominale naturelle. Celle-ci permet d’améliorer le fonctionnement et l’efficacité du cœur, des poumons et des autres organes. Une respiration ample et consciente maintiendra ainsi un bon équilibre émotionnel et physique permettant d’éliminer les énergies négatives tout en favorisant la santé.

La Rate et l’hypertension

La Rate et l’hypertension

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Le rôle de la rate dans l’HTA

L’hypertension artérielle (HTA) correspond à une augmentation anormale de la pression du sang sur la paroi des artères. Elle est aussi définie par des chiffres mesurés par un tensiomètre : à partir de…

En médecine traditionnelle chinoise (MTC), l’hypertension n’est pas considérée comme une pathologie, mais comme un syndrome alertant sur un dysfonctionnement de certains organes internes. Le diagnostic de la MTC identifie les déséquilibres énergétiques qui sous-tendent ces dysfonctionnements. Ils varient naturellement d’un individu à l’autre.

L’hypertension selon la MTC

La médecine chinoise s’intéresse toujours aux causes de ce que l’on appelle maladies, et ne s’arrête jamais aux seuls symptômes. Les facteurs pouvant conduire à l’hypertension sont extrêmement variés. Il est communément admis qu’ils sont étroitement liés à l’hygiène de vie. Parmi ceux-ci, l’aspect psycho-émotionnel joue un rôle capital et reconnu dans l’hypertension.

L’anxiété excessive liée aux difficultés de la vie quotidienne, le stress continuel, ainsi qu’un état de dépression sous-jacente sont générateurs d’hypertension.

Si chacun des organes peut jouer un rôle dans la genèse de l’HTA, et notamment le Foie et les Reins, nous choisissons ici de nous focaliser sur le rôle de la rate dans l’hypertension artérielle, à travers la production des Tán.

Fonctions de la rate

La Rate est un organe très important en MTC. Elle appartient à la Terre dans la théorie des Cinq éléments, et est liée à l’émotion d’anxiété. Elle est au centre du corps et a pour propriété de « faire monter » et « faire descendre » les essences qu’elle extrait de la nourriture.

En effet, la Rate transforme les aliments et boissons en sang et en qi. Elle joue aussi un rôle dans le tri et l’élimination des déchets à travers les selles, les urines et la transpiration.

Une alimentation de qualité est donc essentielle au bon équilibre énergétique de la Rate. Or, notre alimentation est bien souvent trop riche, nous mangeons trop. Qui plus est, nous consommons des aliments qui vont apporter énormément d’humidité (sucres, graisses), ou une alimentation trop crue ou trop froide. Dans les deux cas on va léser la Rate.

Si la fonction de la Rate est en état de faiblesse, ses propriétés de transformation et d’élimination vont se dérégler. La rate ne pourra pas éliminer tous les déchets du bol alimentaire, qui se transformeront alors en Tán, ou mucosités. Le Tán formé peut être soit de nature froide, soit de nature chaude selon le type d’individus.

Ce Tán ira se fixer dans les endroits les plus vulnérables de l’organisme, sur les parois des vaisseaux notamment, entravant ainsi la libre circulation du sang. C’est ainsi, à travers le Tán, que la rate est à mettre en relation avec la pression sanguine. Le Tan obstrue les vaisseaux, les rend plus durs, moins élastiques. Ainsi le cœur est notamment affecté.

L'angélique chinoise, trésor de la mtc

Le Tán et la digestion

On comprend dès lors l’importance du bon fonctionnement de la rate. Il sera déterminant dans la qualité de la digestion. Ainsi un même repas ingéré par plusieurs personnes ne sera pas digéré par chacun de la même façon selon l’état de sa rate et plus globalement de son équilibre yin/yáng. Si la rate fonctionne correctement, elle pourra assister l’élimination des excédents du bol alimentaire.

Le rôle de la rate étant de transformer les nutriments en Qi et en Sang, il est important que la nourriture soit facile à digérer. Ainsi on limite les risques de stagnation d’aliments mal digérés susceptibles de générer du Tán.

Enfin, si la Rate fonctionne correctement, le Tán, même s’il est produit, peut être facilement éliminé et ne se déposera pas dans le sang. Ainsi, le Tán est toujours à mettre en relation avec une mauvaise digestion ou avec un problème de suralimentation.

Prévenir la formation du Tán

Ce Tán n’est pas uniquement l’une des causes de l’hypertension artérielle, mais il peut aussi se loger en d’autres endroit du corps, notamment dans les poumons. Cela peut engendrer de la toux, de la bronchite ou de l’asthme. Le Tán peut également bloquer la circulation du qi, générant des stagnations, une mauvaise circulation sanguine, des douleurs. Enfin, le Tán peut également troubler l’esprit et générer de la confusion mentale, de l’anxiété, et de la dépression.

Comme on a pu le voir ici, il est essentiel de maintenir sa rate, et globalement l’ensemble de ses organes dans un bon état d’équilibre énergétique. La médecine chinoise permettra les rééquilibrages nécessaires par l’acupuncture ou la prescription de plantes. Mais le patient devra lui-aussi agir pour rééquilibrer son mode de vie, notamment sa diète (voir ci-dessous). Il devra aussi prendre soin de mieux vivre ses émotions.

Alimentation et formation de Tán

Prendre soin de son alimentation est la meilleure façon d’éviter la production de Tán. Voici les principaux aliments à éviter :

  1. les fritures (frites, beignets, et aliments panés) les aliments trop gras et huileux, qui sont difficiles à digérer.
  2. Le sucre et les aliments sucrés, y compris les boissons sucrées (sodas, jus de fruits sucrés, boissons énergétiques etc), et l’alcool
  3. Les produits laitiers (et particulier les fromages gras, le lait entier, la crème et les yaourts riches en matières grasses). En effets, ceux-ci sont humidifiants et peuvent donc favoriser la production de mucosités.
  4. Les aliments et boissons froids. En effet, les boissons froides, voire glacées, ou les aliments sortis trop froids du réfrigérateur affaiblissent la rate. Il en est de même des aliments crus en trop grande quantité.
  5. Les aliments raffinés et transformés issus de l’industrie agro-alimentaire.

Il conviendra aussi de prendre soin du mode de cuisson. En effet certains sont favorables à la production de mucus ou Tán, comme :

  1. la friture, qui augmente la teneur en graisses des aliments ;
  2. Les grillades et rôtis à très haute température ;
  3. La cuisson avec beaucoup d’huile.

Au contraire il faut favoriser :

  • Les cuissons légères, comme la cuisson vapeur qui conserve la valeur nutritive des aliments tout en facilitant leur digestion ;
  • Les aliments bouillis ou braisés
  • Les aliments chauds et cuits comme les soupes et bouillons qui soutiennent la fonction de la rate
  • Les légumes cuits à la vapeur, ou légèrement sautés ou bouillis
  • Les céréales complètes (riz brun, quinoa, avoine..)
  • Des protéines maigres (poisson, poulet, légumineuses)

Comprendre la douleur

Comprendre la douleur

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Les syndromes tòng et bì

La douleur est le premier motif de consultation et représente près de deux tiers des consultations médicales, notamment en Europe. Elle est donc un élément essentiel et délicat à prendre en compte dans les soins aux patients.

De manière générale, la douleur est quelque chose de désagréable qui se passe dans le corps. Mais c’est aussi en même temps, une expérience mentale personnelle et donc subjective.

L’association Internationale pour l’Étude de la Douleur (IASP) décrit la douleur comme « une expérience sensorielle ou émotionnelle désagréable associée à un dommage tissulaire présent ou potentiel. »

Ce qui signifie que la douleur, en plus de signaler un dommage corporel (potentiel ou présent), est au même titre que son opposé, le plaisir, une attitude subjective émotionnelle, qui déclenche et met en forme des comportements. La douleur n’est donc ni une simple perception ni une sensation qui serait purement physique. C’est fondamentalement un état mental.

Un blocage d’énergie

Selon la médecine traditionnelle chinoise (MTC), la douleur est généralement le signe d’un blocage d’énergie. Cependant, celui-ci varie en fonction de la localisation de la douleur et de ses causes. La MTC classifie la douleur selon :

  • qu’elle est permanente ou intermittente ;
  • qu’elle correspond à des engourdissements douloureux avec gonflement au niveau des articulations ;
  • qu’elle est due à des surpressions, des spasmes, une irradiation etc.

Le problème est complexe. Le traitement de la douleur se fera en désobstruant les méridiens bloqués, en expulsant les excès ou les mucosités ainsi qu’en libérant les stagnations du sang.

Pour les douleurs qui s’inscrivent dans le temps, l’acupuncture et/ou la phytothérapie chinoise sont utilisées pour réduire le niveau de douleur et la soulager. On recourt aussi largement à la moxibustion, au massage et aux ventouses pour la soulager. La douleur se manifeste rarement seule ; elle est généralement symptomatique d’un déséquilibre d’énergie que le diagnostic détectera.

Selon la MTC, le concept de douleur peut être divisé en deux syndromes principaux : tòng (vide) ou bì (blocages).

Le syndrome Bì

Les Bì sont des obstructions douloureuses des méridiens dues à une association de trois pervers aussi appelés « les trois démons » : le Vent, le Froid, l’Humidité.

Le syndrome Bì se loge au niveau de la peau, des muscles, des vaisseaux, des tendons, des os et des méridiens.

Une mauvaise hygiène de vie ainsi que de mauvaise habitude sociales ou alimentaires peuvent entraver la circulation du Sang et du Qi dans les méridiens, favorisant ainsi l’apparition de maladies de type Bi.

Citons notamment :

  • des horaires anarchiques de lever et de coucher,
  • le surmenage,
  • un habitat froid ou humide, exposant au Froid, au Vent et à l’Humidité,
  • un abus d’alcool,
  • une alimentation trop riche ou insuffisante,
  • une alimentation excessive qui blesse le Jing et le Sang,
  • des émotions intenses vécues avec excès (Colère, Joie, Choc émotionnel, Soucis, Tristesse, Excès de Réflexion, Peur)
  • des hématomes ou une stagnation de sang après traumatisme externe.

Le syndrome Tòng

Le syndrome Tong, lui, provient le plus souvent de causes internes.

Il se localise dans les Cinq Organes et les Six Entrailles. On le trouve également dans « les Entrailles particulières » : Cerveau, Moelle, Os, Vaisseaux, Vésicule biliaire et Utérus. On diagnostique ici souvent un vide de Yin, un vide de Yang, un vide de Qi ou un vide de Sang (ou une combinaison des quatre).

Les fonctions du corps humain, qu’elles soient organiques ou psychiques, sont liées entre elles par un perpétuel mouvement. Tout ralentissement ou blocage (痹 – bì) du mouvement dans l’une ou l’autre des fonctions du corps peut amener de la douleur.

La douleur est par conséquent un vaste sujet dans la mesure où elle recouvre de multiples réalités. On doit donc distinguer :

  • le lieu de sa manifestation (à l’extérieur ou à l’intérieur du corps),
  • son origine : externe (au niveau des méridiens) ou interne (organes [qìguān] et viscères [zāngfǔ]),
  • son type : Vide ou Plénitude
  • sa nature : aiguë ou chronique etc.

Là aussi la liste est longue, et prendre un anti-inflammatoire ne résoudra rien à l’origine du problème. Il est primordial de considérer d’abord la douleur comme une sonnette d’alarme qui doit attirer notre attention sur un changement à opérer dans notre mode de vie.

Les règles douloureuses

respiration profonde

Les femmes sont très nombreuses à expérimenter des douleurs avant et/ou pendant leurs menstruations. Selon une étude de 2005, 50 à 70 % des adolescentes ont des dysménorrhées permanentes ou occasionnelles. Pour 15 à 20 % d’entre elles, ces douleurs les obligent même à limiter leur activité voire à s’aliter. Pire, de nombreuses femmes vivent ces douleurs comme une normalité, presqu’une fatalité.

Or, il n’y a rien de normal à souffrir ainsi. Ces douleurs sont signes de déséquilibres énergétiques, et la plupart du temps de stagnation de sang et d’énergie au regard de la MTC. Ainsi, en restaurant le flux d’énergie par l’acupuncture et/ou la pharmacopée, la médecine chinoise permet de venir à bout de ces douleurs.

Il s’agira notamment de mobiliser le qi et le sang, voire de nourrir le sang et de tonifier le Qi. Un diagnostic personnalisé permettra de traiter chaque patiente de façon adéquate selon la nature des déséquilibres observés.

Grâce à ces traitements, les femmes peuvent enfin vivre leurs cycles dans le confort et la sérénité.

Vivre wu wei

Vivre wu wei

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Les secrets de l’action sans effort

Le concept de Wu Wei ( 无为), comme déjà évoqué dans notre précédent article, se traduit par « non-agir » ou encore par « action sans effort ». Ancré dans le taoïsme, wu wei est un véritable art de vivre. En comprendre la valeur, et ainsi désirer l’appliquer dans sa vie suppose de graduellement procéder à des mutations dans notre façon de vivre et de voir la vie. Nous allons explorer ici plus en détail comment accéder à cette magie de wu wei.

Remettre en question notre façon de vivre

Pourquoi devrais-je me remettre en question ? Alors même que tout va bien dans ma vie… J’ai un super travail, je gagne beaucoup d’argent, mes enfants sont dans les meilleures écoles privées… Et pourtant !

Je suis d’accord, en ce moment je suis très fatigué ; Je me réveille plusieurs fois la nuit pour faire pipi ; Le matin au réveil, je ressens des tensions douloureuses et je ne suis pas reposé etc. Ces quelques désagréments sont des alertes que le corps m’envoie pour me signaler que je commence à dépasser mes limites, ou qu’il existe des déséquilibres cachés dans ma vie. Si je n’y prête pas attention, cela peut me conduire à des problèmes ou pathologies bien plus graves. Il est temps d’agir !

Vivre avec Wu Wei est une démarche volontaire dans laquelle nous organisons notre vie afin de laisser place à l’expression notre propre nature, en harmonie avec la nature environnante. Ainsi, Wu Wei nous demande de découvrir qui nous sommes vraiment, avant même que le corps nous alerte.

Vivre wu wei suppose donc de nous mettre à l’écoute de nous-mêmes, d’entendre nos besoins, nos regrets, nos frustrations, et aussi ce qui nous fait vibrer. Nous apprenons ainsi à décoder ce qui nous met en colère, ce qui nous rend triste ou anxieux.

A l’inverse, nous décryptons les choses subtiles qui contribuent à notre plénitude et à notre joie, celles qui nous rendent simplement plus vivants. Cette découverte fait partie intégrante de la vie et s’apparente à un parcours de sagesse.

L'angélique chinoise, trésor de la mtc

Se rapprocher de la Nature

Dans ce parcours, se rapprocher de la Nature est la démarche la plus naturelle à adopter. D’elle découlera la suite de notre évolution. Nous l’avons vu, wu Wei consiste à se laisser porter par les flux de la nature, en nous adaptant aux situations, à l’image de l’eau qui pénètre les roches les plus dures, tranquillement.

Attention, il ne s’agit pas d’un abandon total mais de renoncer à forcer les choses.

Se rapprocher de la nature se fait par étapes. Il s’agit tout d’abord de se donner les moyens d’améliorer notre hygiène de vie.

Nous consommerons de plus en plus de de produits locaux et frais. Nous prendrons davantage soin de notre repos. Nous passerons de plus en plus de temps dans la nature.

Une relation de plus en plus intime emprunte de confiance s’installera ainsi progressivement entre nous et la Nature. Nous donnons alors une chance à nos sens ainsi qu’à notre sagesse innée de se réveiller.

Cultiver le calme intérieur

Cultiver le calme intérieur c’est déjà de prendre de la distance face aux difficultés rencontrées. Il existe de nombreuses pratiques (la méditation, le qi gong, le tai chi, le pranayama, les arts martiaux) qui aident à développer ce calme intérieur. Toutes impliquent la relaxation, l’écoute intérieure, la respiration profonde. Pour pénétrer l’esprit de wu wei, il nous faut en effet développer une écoute toujours plus fine de nos sensations, des stimuli extérieurs.  Cela nous permet de renouer avec notre intuition, notre instinct animal.

La pratique de l’aviation, l’escalade, la plongée, la pratique d’un art tel que la peinture, la musique ou encore l’artisanat comme la poterie, le travail du bois… contribuent aussi à développer nos cinq sens et notre écoute intérieure.

Avoir foi en la vie

Vivre wu wei suppose avoir foi en la vie. Cela nous demande de renoncer aux conditionnements qui nous limitent et nous poussent à la peur. Cela nous invite à développer un profond amour de la vie sous toute ses formes. Nous devons pour cela abandonner le contrôle pour laisser l’univers organiser pour nous la meilleure solution face aux problèmes divers que nous rencontrons.

Nul besoin de « je dois… », « il faut que je… ». S’il est juste d’avoir un certain sens des responsabilités, il est cependant nocif de n’agir que par devoir, par respect des conventions sociales, par routine etc.

Dès lors que nous comprenons qu’une majorité des règles édictées par nos sociétés, nos gouvernements, nos parents, sont notre prison, nous faisons le premier pas pour vivre le non-agir. Se détacher des conditionnements sociaux et être vraiment libre demande du temps, de la persévérance, et du courage.

Dans ce chemin, beaucoup renoncent par peur de perdre des amis, d’être regardés de travers par les autres…

Mais plus l’on avance dans ce chemin, plus on en découvre les bénéfices inestimables. La pratique du non-agir permet paradoxalement à nos actions de devenir plus efficaces et constructives. Nous dépensons moins d’énergie inutile, et sommes d’autant plus disponibles. Wu Wei nous procure un sentiment d’éveil détendu, une attention alerte et paisible qui se révèle joyeuse et énergisante. Il nous éveille à une forme de sagesse. Il nous est ainsi de plus en plus facile de nous laisser porter par le flux de la vie.

Le processus de création

Les grands artistes vivent wu wei à travers leur création. L’inspiration leur vient de ce lien avec l’énergie universelle qui anime toute vie, et de leur capacité à s’y abandonner. Depuis la nuit des temps l’inspiration et le processus de création fascinent. Picasso, ou Dali ont été filmés en train de créer. Aujourd’hui on organise des happenings où l’on voit un artiste peindre en direct.

Sous la dynastie chinoise des Tang, dans la Chine ancienne, wu wei est un élément central de la pratique artistique. La tâche du peintre n’est pas d’imiter l’apparence des choses, mais de se connecter étroitement avec l’esprit d’une montagne, d’un arbre, d’un oiseau et de laisser cet esprit s’écouler à travers le pinceau sur la soie.

L’acte de peindre est révéré en soi. Le poète Fu Zai décrit ainsi une grande fête organisée pour voir le peintre Zhang Zao à l’œuvre :

« Au milieu de la pièce, il s’assit, les jambes écartées, respira profondément et son inspiration commença à jaillir. Les personnes présentes étaient aussi effrayées que si un éclair traversait le ciel ou qu’un tourbillon s’élevait dans le ciel. L’encre semblait jaillir de son pinceau volant. Il frappa dans ses mains avec un bruit de craquement. Soudain, des formes étranges apparurent. Lorsqu’il eut terminé, il y avait des pins, écaillés et déchirés, des falaises abruptes et précipitées, de l’eau claire et des nuages turbulents. Il jeta son pinceau, se leva et regarda dans toutes les directions. On aurait dit que le ciel s’était éclairci après un orage, pour révéler la véritable essence de dix mille choses. »