La Rate et l’hypertension

La Rate et l’hypertension

Le rôle de la rate dans l’HTA

L’hypertension artérielle (HTA) correspond à une augmentation anormale de la pression du sang sur la paroi des artères. Elle est aussi définie par des chiffres mesurés par un tensiomètre : à partir de…

En médecine traditionnelle chinoise (MTC), l’hypertension n’est pas considérée comme une pathologie, mais comme un syndrome alertant sur un dysfonctionnement de certains organes internes. Le diagnostic de la MTC identifie les déséquilibres énergétiques qui sous-tendent ces dysfonctionnements. Ils varient naturellement d’un individu à l’autre.

L’hypertension selon la MTC

La médecine chinoise s’intéresse toujours aux causes de ce que l’on appelle maladies, et ne s’arrête jamais aux seuls symptômes. Les facteurs pouvant conduire à l’hypertension sont extrêmement variés. Il est communément admis qu’ils sont étroitement liés à l’hygiène de vie. Parmi ceux-ci, l’aspect psycho-émotionnel joue un rôle capital et reconnu dans l’hypertension.

L’anxiété excessive liée aux difficultés de la vie quotidienne, le stress continuel, ainsi qu’un état de dépression sous-jacente sont générateurs d’hypertension.

Si chacun des organes peut jouer un rôle dans la genèse de l’HTA, et notamment le Foie et les Reins, nous choisissons ici de nous focaliser sur le rôle de la rate dans l’hypertension artérielle, à travers la production des Tán.

Fonctions de la rate

La Rate est un organe très important en MTC. Elle appartient à la Terre dans la théorie des Cinq éléments, et est liée à l’émotion d’anxiété. Elle est au centre du corps et a pour propriété de « faire monter » et « faire descendre » les essences qu’elle extrait de la nourriture.

En effet, la Rate transforme les aliments et boissons en sang et en qi. Elle joue aussi un rôle dans le tri et l’élimination des déchets à travers les selles, les urines et la transpiration.

Une alimentation de qualité est donc essentielle au bon équilibre énergétique de la Rate. Or, notre alimentation est bien souvent trop riche, nous mangeons trop. Qui plus est, nous consommons des aliments qui vont apporter énormément d’humidité (sucres, graisses), ou une alimentation trop crue ou trop froide. Dans les deux cas on va léser la Rate.

Si la fonction de la Rate est en état de faiblesse, ses propriétés de transformation et d’élimination vont se dérégler. La rate ne pourra pas éliminer tous les déchets du bol alimentaire, qui se transformeront alors en Tán, ou mucosités. Le Tán formé peut être soit de nature froide, soit de nature chaude selon le type d’individus.

Ce Tán ira se fixer dans les endroits les plus vulnérables de l’organisme, sur les parois des vaisseaux notamment, entravant ainsi la libre circulation du sang. C’est ainsi, à travers le Tán, que la rate est à mettre en relation avec la pression sanguine. Le Tan obstrue les vaisseaux, les rend plus durs, moins élastiques. Ainsi le cœur est notamment affecté.

L'angélique chinoise, trésor de la mtc

Le Tán et la digestion

On comprend dès lors l’importance du bon fonctionnement de la rate. Il sera déterminant dans la qualité de la digestion. Ainsi un même repas ingéré par plusieurs personnes ne sera pas digéré par chacun de la même façon selon l’état de sa rate et plus globalement de son équilibre yin/yáng. Si la rate fonctionne correctement, elle pourra assister l’élimination des excédents du bol alimentaire.

Le rôle de la rate étant de transformer les nutriments en Qi et en Sang, il est important que la nourriture soit facile à digérer. Ainsi on limite les risques de stagnation d’aliments mal digérés susceptibles de générer du Tán.

Enfin, si la Rate fonctionne correctement, le Tán, même s’il est produit, peut être facilement éliminé et ne se déposera pas dans le sang. Ainsi, le Tán est toujours à mettre en relation avec une mauvaise digestion ou avec un problème de suralimentation.

Prévenir la formation du Tán

Ce Tán n’est pas uniquement l’une des causes de l’hypertension artérielle, mais il peut aussi se loger en d’autres endroit du corps, notamment dans les poumons. Cela peut engendrer de la toux, de la bronchite ou de l’asthme. Le Tán peut également bloquer la circulation du qi, générant des stagnations, une mauvaise circulation sanguine, des douleurs. Enfin, le Tán peut également troubler l’esprit et générer de la confusion mentale, de l’anxiété, et de la dépression.

Comme on a pu le voir ici, il est essentiel de maintenir sa rate, et globalement l’ensemble de ses organes dans un bon état d’équilibre énergétique. La médecine chinoise permettra les rééquilibrages nécessaires par l’acupuncture ou la prescription de plantes. Mais le patient devra lui-aussi agir pour rééquilibrer son mode de vie, notamment sa diète (voir ci-dessous). Il devra aussi prendre soin de mieux vivre ses émotions.

Alimentation et formation de Tán

Prendre soin de son alimentation est la meilleure façon d’éviter la production de Tán. Voici les principaux aliments à éviter :

  1. les fritures (frites, beignets, et aliments panés) les aliments trop gras et huileux, qui sont difficiles à digérer.
  2. Le sucre et les aliments sucrés, y compris les boissons sucrées (sodas, jus de fruits sucrés, boissons énergétiques etc), et l’alcool
  3. Les produits laitiers (et particulier les fromages gras, le lait entier, la crème et les yaourts riches en matières grasses). En effets, ceux-ci sont humidifiants et peuvent donc favoriser la production de mucosités.
  4. Les aliments et boissons froids. En effet, les boissons froides, voire glacées, ou les aliments sortis trop froids du réfrigérateur affaiblissent la rate. Il en est de même des aliments crus en trop grande quantité.
  5. Les aliments raffinés et transformés issus de l’industrie agro-alimentaire.

Il conviendra aussi de prendre soin du mode de cuisson. En effet certains sont favorables à la production de mucus ou Tán, comme :

  1. la friture, qui augmente la teneur en graisses des aliments ;
  2. Les grillades et rôtis à très haute température ;
  3. La cuisson avec beaucoup d’huile.

Au contraire il faut favoriser :

  • Les cuissons légères, comme la cuisson vapeur qui conserve la valeur nutritive des aliments tout en facilitant leur digestion ;
  • Les aliments bouillis ou braisés
  • Les aliments chauds et cuits comme les soupes et bouillons qui soutiennent la fonction de la rate
  • Les légumes cuits à la vapeur, ou légèrement sautés ou bouillis
  • Les céréales complètes (riz brun, quinoa, avoine..)
  • Des protéines maigres (poisson, poulet, légumineuses)

Comprendre la douleur

Comprendre la douleur

Les syndromes tòng et bì

La douleur est le premier motif de consultation et représente près de deux tiers des consultations médicales, notamment en Europe. Elle est donc un élément essentiel et délicat à prendre en compte dans les soins aux patients.

De manière générale, la douleur est quelque chose de désagréable qui se passe dans le corps. Mais c’est aussi en même temps, une expérience mentale personnelle et donc subjective.

L’association Internationale pour l’Étude de la Douleur (IASP) décrit la douleur comme « une expérience sensorielle ou émotionnelle désagréable associée à un dommage tissulaire présent ou potentiel. »

Ce qui signifie que la douleur, en plus de signaler un dommage corporel (potentiel ou présent), est au même titre que son opposé, le plaisir, une attitude subjective émotionnelle, qui déclenche et met en forme des comportements. La douleur n’est donc ni une simple perception ni une sensation qui serait purement physique. C’est fondamentalement un état mental.

Un blocage d’énergie

Selon la médecine traditionnelle chinoise (MTC), la douleur est généralement le signe d’un blocage d’énergie. Cependant, celui-ci varie en fonction de la localisation de la douleur et de ses causes. La MTC classifie la douleur selon :

  • qu’elle est permanente ou intermittente ;
  • qu’elle correspond à des engourdissements douloureux avec gonflement au niveau des articulations ;
  • qu’elle est due à des surpressions, des spasmes, une irradiation etc.

Le problème est complexe. Le traitement de la douleur se fera en désobstruant les méridiens bloqués, en expulsant les excès ou les mucosités ainsi qu’en libérant les stagnations du sang.

Pour les douleurs qui s’inscrivent dans le temps, l’acupuncture et/ou la phytothérapie chinoise sont utilisées pour réduire le niveau de douleur et la soulager. On recourt aussi largement à la moxibustion, au massage et aux ventouses pour la soulager. La douleur se manifeste rarement seule ; elle est généralement symptomatique d’un déséquilibre d’énergie que le diagnostic détectera.

Selon la MTC, le concept de douleur peut être divisé en deux syndromes principaux : tòng (vide) ou bì (blocages).

Le syndrome Bì

Les Bì sont des obstructions douloureuses des méridiens dues à une association de trois pervers aussi appelés « les trois démons » : le Vent, le Froid, l’Humidité.

Le syndrome Bì se loge au niveau de la peau, des muscles, des vaisseaux, des tendons, des os et des méridiens.

Une mauvaise hygiène de vie ainsi que de mauvaise habitude sociales ou alimentaires peuvent entraver la circulation du Sang et du Qi dans les méridiens, favorisant ainsi l’apparition de maladies de type Bi.

Citons notamment :

  • des horaires anarchiques de lever et de coucher,
  • le surmenage,
  • un habitat froid ou humide, exposant au Froid, au Vent et à l’Humidité,
  • un abus d’alcool,
  • une alimentation trop riche ou insuffisante,
  • une alimentation excessive qui blesse le Jing et le Sang,
  • des émotions intenses vécues avec excès (Colère, Joie, Choc émotionnel, Soucis, Tristesse, Excès de Réflexion, Peur)
  • des hématomes ou une stagnation de sang après traumatisme externe.

Le syndrome Tòng

Le syndrome Tong, lui, provient le plus souvent de causes internes.

Il se localise dans les Cinq Organes et les Six Entrailles. On le trouve également dans « les Entrailles particulières » : Cerveau, Moelle, Os, Vaisseaux, Vésicule biliaire et Utérus. On diagnostique ici souvent un vide de Yin, un vide de Yang, un vide de Qi ou un vide de Sang (ou une combinaison des quatre).

Les fonctions du corps humain, qu’elles soient organiques ou psychiques, sont liées entre elles par un perpétuel mouvement. Tout ralentissement ou blocage (痹 – bì) du mouvement dans l’une ou l’autre des fonctions du corps peut amener de la douleur.

La douleur est par conséquent un vaste sujet dans la mesure où elle recouvre de multiples réalités. On doit donc distinguer :

  • le lieu de sa manifestation (à l’extérieur ou à l’intérieur du corps),
  • son origine : externe (au niveau des méridiens) ou interne (organes [qìguān] et viscères [zāngfǔ]),
  • son type : Vide ou Plénitude
  • sa nature : aiguë ou chronique etc.

Là aussi la liste est longue, et prendre un anti-inflammatoire ne résoudra rien à l’origine du problème. Il est primordial de considérer d’abord la douleur comme une sonnette d’alarme qui doit attirer notre attention sur un changement à opérer dans notre mode de vie.

Les règles douloureuses

respiration profonde

Les femmes sont très nombreuses à expérimenter des douleurs avant et/ou pendant leurs menstruations. Selon une étude de 2005, 50 à 70 % des adolescentes ont des dysménorrhées permanentes ou occasionnelles. Pour 15 à 20 % d’entre elles, ces douleurs les obligent même à limiter leur activité voire à s’aliter. Pire, de nombreuses femmes vivent ces douleurs comme une normalité, presqu’une fatalité.

Or, il n’y a rien de normal à souffrir ainsi. Ces douleurs sont signes de déséquilibres énergétiques, et la plupart du temps de stagnation de sang et d’énergie au regard de la MTC. Ainsi, en restaurant le flux d’énergie par l’acupuncture et/ou la pharmacopée, la médecine chinoise permet de venir à bout de ces douleurs.

Il s’agira notamment de mobiliser le qi et le sang, voire de nourrir le sang et de tonifier le Qi. Un diagnostic personnalisé permettra de traiter chaque patiente de façon adéquate selon la nature des déséquilibres observés.

Grâce à ces traitements, les femmes peuvent enfin vivre leurs cycles dans le confort et la sérénité.

Le gros intestin

Le gros intestin

Elimination et lâcher prise

Le Gros intestin (大肠 Dà cháng) est en médecine chinoise associé à l’élément Métal, à la saison de l’automne et à l’émotion de tristesse. Il est couplé au Poumon, organe yin du Métal.

La fonction principale du gros intestin est de recevoir les aliments ingérés et transmis par l’intestin grêle. Après avoir absorbé une partie des liquides, il excrète les selles.

Le Gros intestin, gouverné par la Sécheresse, contrôle les liquides. Autrement dit, il absorbe la quantité de liquides nécessaire afin de n’être ni trop sec ni trop humide. En effet, s’il est trop sec cela génère de la constipation, et s’il est trop humide, de la diarrhée.

Mouvement et acheminement

Après avoir reçu la nourriture digérée de l’Intestin Grêle, le gros intestin la transforme en selles et s’assure :

  1. que les selles circulent correctement,
  2. qu’elles sont acheminées vers le bas.

Le Gros intestin est en MTC le ministre en charge de la circulation et de l’acheminement. Le mouvement du Qi du Gros Intestin est donc clairement un mouvement descendant.

Si ce mouvement s’arrête (stagnation), le Qi affecte alors le Gros Intestin et provoque une perturbation du mouvement vers le bas. Cela génère alors une distension abdominale et parfois de la constipation.

Également, le Qi de la Rate peut s’effondrer et entrainer alors l’effondrement du Qi du Gros Intestin provoquant alors un prolapsus anal ou du sang dans les selles.

C’est le Qi descendant du Poumon, organe couplé, qui fournit au Gros intestin le Qi nécessaire à l’effort requis par la défécation.

Si le Qi du poumon est insuffisant, il ne peut fournir suffisamment de Qi au gros intestin pour la fonction de défécation et il en résulte la constipation.

Inversement, si une personne souffre de constipation, il peut en résulter une perturbation de la fonction de descente du poumon, et donc de l’essoufflement.

Un processus d’élimination des déchets

Selon la médecine chinoise, le couple d’organes Poumon (yin) et Gros intestin (yang) est donc associé à la saison de l’automne et à l’émotion de tristesse.

L’automne, c’est le moment où le cycle de l’énergie décline, et où les feuilles des arbres tombent et meurent. Elles sont ensuite décomposées par les pluies. Ce processus de mort est essentiel car il permet le développement d’autres formes de vie au printemps prochain.

Ce même processus est à l’œuvre dans l’être humain. Le gros intestin nous aide à nous débarrasser de l’ancien, de ce dont on n’a plus besoin. Ce processus consiste à éliminer non seulement les déchets issus du processus digestif, mais également nos déchets mentaux et spirituels. Après avoir joui de la récolte au niveau du corps, du mental et de l’esprit, on doit lâcher prise pour laisser la place à d’autres formes de vie, à l’évolution.

Les déséquilibres du Métal

Le dérèglement de l’élément Métal affecte souvent la peau. Comme les poumons, la peau représente la seule partie du corps en contact direct avec l’air extérieur (la peau « respire »). Comme le gros intestin, elle élimine des toxines via la transpiration. On trouve souvent chez les personnes avec un déséquilibre du Métal un historique lié à dermatologie : eczéma, psoriasis, dermatite, acné etc. Ou alors, de manière plus subtile, elle a la peau terne.

Poumon et gros intestin ont un impact sur la qualité de notre peau et notre état d’esprit. Selon la Médecine Traditionnelle Chinoise, le Métal nourrit par extension la peau, la gorge, l’odorat, la puissance de notre voix.

Le gros intestin permet d’éliminer et d’évacuer les déchets de l’organisme. Les problèmes liés au Gros Intestin sont le signe de notre peur de manquer, de se tromper, de lâcher prise.

Difficultés à lâcher-prise

Si notre énergie Métal est faible, alors notre lâcher-prise sera déséquilibré. Soit on évacue des choses trop tôt, soit l’on s’y accroche pendant trop longtemps.

A la mort d’un proche par exemple, il est normal de ressentir du chagrin, sentiment de nature métal. Si cette perte ne nous affecte en rien, ou si au contraire la tristesse ressentie perdure pendant des années, cela indique que l’élément Métal est en déséquilibre.

Quand on n’arrive vraiment pas à lâcher prise, chaque évènement, aussi petit soit-il, nous affecte grandement. On avance dans la vie en regardant le passé.

Un élément métal en équilibre engendre chez l’individu une prise de conscience de l’étincelle divine qui est en lui. Si cette étincelle divine en soi est coupée, cela peut mener à une résignation absolue. 

Plus rien ni personne n’a de sens ou de valeur. L’individu ne voit pas l’intérêt de prendre soin de lui-même et encore moins des autres. Il est toujours négatif par rapport à tout ce qu’il fait, il tombe dans la dépression.

D’autres essayeront de compenser ce vide en exposant une apparence parfaite. On verra alors des personnes qui prennent soin de chaque détail de leur apparence ainsi que de leur lieu de vie. Chez elles tout est à sa place, aucun fil ne dépasse, aucun brin de poussière ne fait son apparition. Elles chercheront à accumuler des richesses et à les exhiber au grand jour pour essayer de créer cette impression de valeur à travers le regard des autres.

Rééquilibrer l’énergie métal

respiration profonde

Comme nous l’avons vu, il est important de ne pas refouler la tristesse, ni de la cultiver. La méditation, la respiration profonde permettent d’apprendre à accepter nos émotions sans les laisser nous submerger. Tenir un journal peut aider aussi à lâcher certaines émotions.

Cela est d’autant plus important dans le cas de la tristesse qui est en lien avec le poumon et le gros intestin.  Ainsi, respirer longuement, profondément et consciemment peut aider à nettoyer le chagrin ou la tristesse que l’on garde en soi.

L’automne, saison associée au métal, est la saison ou les légumes-racines sont à privilégier. Il est conseillé d’augmenter légèrement la consommation d’aliments au goût acide, tels que le pain au levain, les citrons et les limes, les pamplemousses, les aliments marinés et fermentés, les poireaux, les haricots azuki, le vinaigre, le thé de cynorrhodon, le yogourt, etc. Les aliments blancs, notamment les oignons, l’ail, les navets, les radis, le daikon, le chou, la poire, etc. sont traditionnellement considérés comme protecteurs des poumons.

Les personnes souffrant de sécheresse (toux sèche, gorge sèche, peau sèche, etc.) peuvent souhaiter consommer des aliments plus humides, tels que le tofu, le tempeh, les épinards, l’orge, le millet, la poire, la pomme, le kaki, les algues, les amandes, les pignons, les graines de sésame.