-- Fichier 2 : det-core-functions.php -- Médecine traditionnelle chinoise Archives - Page 3 sur 13 - Presse santé
Les cinq souffles

Les cinq souffles

La danse des Cinq éléments

La théorie des Cinq éléments est un fondamental de la Médecine traditionelle chinoise. Elle est une modélisation des équilibres énergétiques à l’oeuvre dans la Nature. Pénétrer l’essence de ces éléments et de leurs interactions est un précieux apprentissage.

Les Cinq Éléments ne sont pas des catégories figées. Ils forment un cycle éternel. Le Bois nourrit le Feu, qui crée la Terre (les cendres), qui engendre le Métal (dans les minéraux), qui condense l’Eau, qui alimente à nouveau le Bois. Une roue qui nous rappelle le Yi ching, ou Classique des transformations.

Aujourd’hui, dans le tumulte du monde moderne, cette sagesse ancienne retrouve une pertinence nouvelle. Que l’on vive à Shanghai ou à Marseille, dans un monastère ou dans un open-space, les Cinq Éléments nous offrent une boussole intérieure.

« Si, tu peux percevoir en toi le murmure du Bois, la chaleur du Feu, la stabilité de la Terre, la clarté du Métal, ou la profondeur de l’Eau… alors peut-être, auras-tu marché un instant sur le chemin du Dao. »

En observant notre corps, nos émotions, nos relations, nous pouvons ressentir quel élément est en excès ou en carence, et rétablir l’harmonie. C’est l’art du diagnostic énergétique, mais aussi de la vie alignée. Le dao, fil invisible de la transformation Au cœur de ce système, il y a le Dao, l’origine silencieuse, la voie qui ne se dit pas mais qui se vit.

Les Cinq Éléments ne sont que les reflets du Dao dans le monde manifesté. Chaque élément est un miroir du Dao dans une phase particulière de la vie. En honorant les Cinq éléments, nous revenons à la sagesse du vivant, à l’équilibre, à la fluidité.

Aux origines du Souffle

Il y a plus de trois mille ans, dans les vallées fertiles du Fleuve Jaune, les sages observaient le ciel, la terre, les animaux, et le battement du cœur humain. Ils comprenaient déjà que la vie n’est pas une série d’événements isolés, mais un réseau vibrant de relations et d’interactions. C’est ainsi qu’est née la théorie des Cinq Éléments — Bois, Feu, Terre, Métal et Eau — , un langage poétique, philosophique et médical pour décrire les dynamiques de l’Univers.

Ces éléments ne sont pas des matières, mais des mouvements, des transformations. Ils représentent des phases de mutation du Qi, l’énergie vitale, toujours en mouvement, toujours reliée au Dao, la voie naturelle de l’univers.

Le matin du monde

Le Bois c’est la naissance, l’élan, la croissance. Il est le printemps qui perce la glace, l’enfant qui découvre le monde. Son mouvement est expansif, il pousse vers l’extérieur, vers le haut. C’est l’arbre qui fend la roche, la volonté de vivre.

Le Bois est l’aspiration dans la tradition spirituelle. Il symbolise la vision – non seulement celle des yeux, mais celle du cœur. Il inspire les artistes, les inventeurs, les pionniers.

Aujourd’hui, on retrouve l’élément Bois chez l’entrepreneur créatif, le militant qui rêve d’un monde meilleur, ou dans l’adolescent en quête d’identité.

Mais quand le Bois est déséquilibré, il devient colère, frustration, rigidité qui prennent naissance dans le foie  et la vésicule biliaire.

Le zénith de la transformation

 

Le Feu est associé au paroxisme : l’été pour les saisons, la maturité de l’adulte accompli, l’éclat du jour au zénith. On parle d’’amour, de joie ou de chaleur humaine.

Le Feu brûle au centre de notre poitrine dans le Cœur, l’empereur des organes selon la médecine chinoise. Il gouverne aussi l’Intestin Grêle, le Maître du Cœur et le Triple Réchauffeur.

Mais le Feu c’est aussi l’ouverture, la générosité, la communication sincère, la capacité à aimer sans possession. C’est le rire d’un enfant, la flamme d’un moine en prière, le feu d’un chamane en transe.

Lorsque le Feu est déséquilibré il devient surexcitation, agitation et peut générer de l’insomnie. Dans notre monde contemporain, saturé de stimulations numériques, le Feu est souvent en excès, alimenté par un besoin compulsif d’attention et de gratification.

L’ancrage a la mère

La Terre est le centre autour duquel s’articule la vie. C’est la fin de l’été, la période de moisson. Organiquement, elle régit la Rate et l’Estomac, les organes de la digestion, qu’il s’agisse d’aliments, mais aussi d’émotions et d’idées.

La Terre symbolise la stabilité, l’accueil, la confiance. C’est l’énergie de la mère nourricière, ou du sage assis en contemplation dans un champ. Elle incarne l’écoute, le soin, le recentrage sur la vie intérieure. Lorsque cette tranquilité est troublée, l’individu est en proie à la rumination mentale, au surcontrôle, à l’inquiétude chronique ou à l’anxiété.

Dans une époque de dispersion, la Terre est le rappel à la simplicité, à la présence. Contraste choquant : le manque de Terre se manifeste par l’exil intérieur ; les corps sont nourris, mais les esprits affamés.

Le souffle du détachement

Le Métal correspond à l’automne, à la chute des feuilles, à la vieillesse, au retour à l’essentiel. Il est associé aux Poumons et au Gros Intestin, maîtres du rythme et de l’élimination. Il enseigne l’art du lâcher-prise, la beauté du silence, la noblesse de l’impermanence.

Dans le Métal, il y a la discipline du moine, la droiture du samouraï, la poésie du vide. C’est l’élément de la respiration — inspiration de la vie, expiration de la mort. Il sait reconnaître la valeur des choses et se détache naturellemnt de l’inutile.

Dans une civilisation de consommation, retrouver le Métal, c’est apprendre à dire « non », à honorer les deuils et à purifier son espace intérieur. Quand le Métal est bloqué, apparaissent la tristesse, la mélancolie et la difficulté à tourner la page.

Profondeur et invisibilité

Enfin, l’eau correspond à l’hiver, à la nuit, au rêve, à la mort. Elle gouverne les Reins et la Vessie, les gardiens de notre énergie ancestrale. C’est la force du Yin, du silence, du mystère.

Elle est la mémoire du monde, la sagesse qui sommeille en chacun. Elle est la rivière souterraine de nos intuitions, la peur qui protège, la sexualité profonde, la gestation. Spirituellement, l’Eau incarne la confiance absolue dans le flux du Dao, l’humilité face à l’inconnu.

C’est l’énergie des ermites, des chamans, des enfants en méditation spontanée. Malheureusement, dans notre monde effréné, la peur chronique, l’épuisement, le vide existentiel traduisent un manque d’energie Eau. Mais quand elle coule librement, l’Eau guérit. Elle relie les générations, transmet l’essence même de la vie.

Un outil de diagnostic et de traitement

Ces cinq éléments interragissent perpétuellement entre eux, l’équilibre de l’un se répercutant sur les autres. Ces interrelations ont été modélisées par la MTC (voir ci-dessous).0pxAinsi, la théorie des cinq éléments est utilisée par le médecin chinois pour diagnostiquer et traiter son patient.

Le principe est toujours de restaurer l’équilibre global en agissant sur les éléments en déséquilibre. Les maîtres de Feng Shui utilisent également les Cinq éléments pour équilibrer l’énergie des lieux de vie.

La dynamique des 5 éléments

 
cycles des 5 éléments

L’équilibre des Cinq éléments repose sur les interactions décrites par les deux cycles suivants : le cycle d’engendrement et le cycle de contrôle.

Le cycle d’engendrement (ou cycle de création) illustre une relation de nutrition et de soutien mutuel. Chaque élément engendre le suivant : le Bois nourrit le Feu, le Feu crée la Terre (cendres), la Terre porte le Métal (minéraux), le Métal engendre l’Eau (condensation), et l’Eau nourrit le Bois. C’est un cycle harmonieux qui assure un flux continu d’énergie.

Le cycle de contrôle (ou cycle de domination) décrit une relation de régulation et de limitation. Chaque élément en contrôle un autre : le Bois contrôle la Terre (racines retenant le sol), la Terre contrôle l’Eau (digues), l’Eau contrôle le Feu (il l’éteint), le Feu contrôle le Métal (il le fond), et le Métal contrôle le Bois (la hache coupe le bois). Ce cycle maintient l’équilibre en empêchant un élément de devenir dominant.

Ces deux cycles permettent de comprendre la dynamique des cinq éléments et leurs interrelations au sein du corps et de l’environnement.

Le diagnostic en MTC

Le diagnostic en MTC

Un art ancestral et subtil

Dans une petite salle de consultation baignée d’une lumière tamisée, Maître Liang, un vieux praticien de médecine traditionnelle chinoise (MTC), observe attentivement son patient. Pas un mot n’a encore été échangé, mais déjà, bien des indices se révèlent sous ses yeux exercés. Car en MTC, le diagnostic est un art aussi subtil que profond, qui va bien au-delà des symptômes apparents.

Un héritage de la sagesse chinoise

En effet, la médecine traditionnelle chinoise ne se contente pas d’identifier une maladie ; elle cherche à comprendre l’individu dans sa globalité. Chaque douleur, chaque sensation, chaque changement corporel est perçu comme un message du corps, révélateur d’un déséquilibre plus profond.

Le Qi, cette énergie vitale qui circule dans les méridiens, le Sang et les Liquides organiques doit s’écouler harmonieusement.

Lorsqu’un déséquilibre s’installe, le corps parle… Encore faut-il savoir l’écouter.

magnétiseur

L’observation (望诊, Wàng zhěn)

Tout d’abord, sans un mot, Maître Liang, observe  dans les moindres détails :

 

  • Le teint et la couleur du visage de son patient qui sont le miroir de l’état interne.
  • La langue, véritable cartographie des organes, dont la couleur, la forme et l’enduit révèlent les déséquilibres.
  • Les yeux, la peau, les ongles, qui renseignent sur la vitalité et l’état du Sang.

L’auscultation (闻诊, Wén zhěn)

L’expérience lui a appris également à écouter et sentir. Par exemple, la voix sera faible en cas de déficience de Qi. Elle sera rauque ou forte en cas d’excès de fluides.

Il observe si la respiration est fluide ou au contraire, saccadée ou sifflante.

De même, de fortes odeurs corporelles alertent sur une chaleur excessive ou des troubles digestifs.

La Palpation (切诊, Qiè zhěn)

magnétiseur

Puis vient la palpation. Celle-ci recouvre notamment :

    • La prise des pouls (脉诊, Mài zhěn), qui révèle l’état des organes en évaluant profondeur, rythme et force des battements.
    • La palpation des points d’acupuncture, dont la sensibilité traduit des blocages énergétiques.
    • La palpation du corps. En effet la température et la texture de la peau sont révélatrices de l’état du Yin et du Yang.

La Palpation (切诊, Qiè zhěn)

 Puis vient la palpation. Celle-ci recouvre notamment :

 

    • La prise des pouls (脉诊, Mài zhěn), qui révèle l’état des organes en évaluant profondeur, rythme et force des battements.
    • La palpation des points d’acupuncture, dont la sensibilité traduit des blocages énergétiques.
    • La palpation du corps. En effet la température et la texture de la peau sont révélatrices de l’état du Yin et du Yang.
magnétiseur

L’interogatoire (问诊, Wèn zhěn)

Maintenant qu’il a une idée générale de la situation, Maître Liang s’adresse à son patient pour lui poser quelques questions sur : 

  • Son historique médical et émotionnel.
  • Son mode de vie : alimentation, sommeil, sources de stress…
  • Ses sensations corporelles : douleurs, frissons, digestion, élimination.

Un diagnostic personnalisé

Enfin,  Maître Liang  ferme un instant les yeux  et réfléchit… il analyse :

  • La nature générale du déséquilibre : plutôt Yin ou plutôt Yang.
  • Le niveau d’atteinte du déséquilibre : Superficiel ou Profond.
  • La présence d’un excès de chaleur ou de froid. Il se peut qu’il s’agisse du contraire d’ailleurs, on parle de manque, de vide ou d’insuffisance. Il en va de même pour l’énergie.

Chaque diagnostic est unique. Un même symptôme peut avoir plusieurs origines, et seul un regard minutieux permet d’identifier la cause profonde.

Un Traitement Sur-Mesure

En recoupant les informations recueillies à travers ces différentes étapes, Maître Liang pose son diagnostic et met en place une stratégie de traitement pour rétablir l’harmonie :

  • L’acupuncture viendra débloquer les méridiens et relancer la circulation du Qi.
  • La pharmacopée chinoise prescrira plantes et minéraux pour rétablir l’équilibre.
  • L’alimentation thérapeutique ajustera la diète pour renforcer les organes déficients.
  • Le Qi Gong et le Tai Chi permettront de faire circuler l’énergie.

La Mélodie du Pouls

Parmi toutes ces méthodes, la prise de pouls (voir encadré) occupe une place d’honneur. Sur chaque poignet, trois positions et deux niveaux (superficiel et profond) sont analysés, offrant des indications précieuses sur les organes et les méridiens.

Comme un musicien accordant son instrument, il écoute la mélodie des battements, cherchant la note discordante.

Vous l’aurez compris, pour Maître Liang, le diagnostic est bien plus qu’un simple examen clinique , c’est une lecture profonde du corps, une interprétation des signes que l’organisme envoie en permanence. Chaque patient est une énigme, chaque consultation un voyage à travers les flux énergétiques du corps.

En comprenant ces subtilités, on réalise que la médecine chinoise est un art, celui d’écouter, d’observer et de rechercher l’harmonie de l’être dans toute sa complexité.

Le diagnostic par les pouls

 

Hipocrate
La prise de pouls chinois, ou mai zhen (脈診), est une méthode de diagnostic fondamentale en médecine traditionnelle chinoise (MTC). Son origine remonte à des millénaires, avec des textes anciens comme le Huangdi Neijing (黃帝內經) qui en décrivent les principes.

Cette technique s’est développée durant la Dynastie des Han (206 av. JC – 23ap.JC) à l’époque où le respect et la pudeur imposait aux médecins un contact physique minimal (surtout avec l’Impératrice !).

A travers 6 paires de points réparties sur 3 zones de chaque poignet et sur 2 niveaux (superficiel et profond), le praticien écoute l’harmonie et la qualité des pulsations comme un musicien vérifie un instrument bien accordé.

Le praticien palpe l’artère radiale au poignet, à trois positions (cun, guan, chi) correspondant à différents organes. Il évalue la profondeur, le rythme, la force, la forme et d’autres caractéristiques du pouls, qui renseignent sur des déséquilibres énergétiques, et sur la présence éventuelle de facteurs pathogènes.

Il y a 28 formes de pouls (glissant, rugueux, tendu…) classées en 4 catégories : profond ou superficiel ; rapide ou lent ; long ou court ; fin ou large.

La prise de pouls est utilisée en conjonction avec d’autres méthodes de diagnostic (observation, interrogatoire, palpation) pour établir un bilan énergétique complet.

Elle est particulièrement utile pour évaluer les fonctions des organes internes, l’état du Qi, du sang et des liquides organiques.

La prise de pouls est une compétence complexe, un art subtil, qui demande beaucoup de pratique et de finesse d’écoute.

L’examen de la langue

L’examen de la langue

Un outil diagnostic essentiel en MTC

Le médecin chinois utilise couramment l’examen de la langue. Celui-ci fait partie intégrante de ses outils diagnostics avec l’observation, l’interrogatoire, la palpation et la prise de pouls. Cet examen de la langue est basé sur une vision holistique du corps humain unifié et harmonieux, où chaque organe et chaque fonction sont interdépendants. Dans ce contexte, la langue est considérée comme un microcosme du corps.

Les Chinois anciens ont observé qu’en examinant la langue, on pouvait obtenir un aperçu de l’état des organes internes et des méridiens. Les textes classiques de la Médecine traditionnelle chinoise (MTC), comme le Huangdi Neijing – Le Classique interne de l’Empereur Jaune -, expliquent que la langue reflète le Qi (énergie vitale) et le Sang de l’individu. La forme, la couleur, et la texture de la langue révèlent des informations sur la santé des organes internes comme le cœur, la rate, le foie, les poumons et les reins.

Ce diagnostic, qui remonte à des milliers d’années, permet de comprendre les déséquilibres énergétiques dans le corps. Cette approche fait de l’examen de la langue un pilier fondamental dans la médecine traditionnelle chinoise (MTC) pour évaluer la santé globale d’une personne.

Qu’observe-t-on sur la langue ?

L’observation de la langue permet d’évaluer les racines profondes du corps et de l’esprit a l’origine des déséquilibres énergétiques nuisants à la santé.

La langue d’un individu en bonne santé, dite « normale », a de l’éclat. Son corps est rouge clair, elle est souple. Elle n’est ni gonflée ni trop mince, n’a pas de fissures, et elle ne doit pas trembler quand on la tire. L’enduit est fin et légèrement blanc, un peu plus épais en arrière de la langue. Celle-ci est légèrement humide mais pas trop, on ne doit pas y déceler de traces de liquide. Les veines sublinguales (sous la langue) ne doivent pas être gonflées et trop violacées.

Ainsi, le médecin chinois diagnostique l’état des organes selon la couleur de la langue, sa forme, l’état des fluides corporels, ainsi que les syndromes thermiques.

Une cartographie des organes internes

  • La localisation des organes internes : La langue est divisée en zones qui correspondent aux différents organes internes. Par exemple, la pointe de la langue est associée au cœur, tandis que le centre représente la rate et l’estomac.
  • La couleur : La couleur de la langue reflète l’état du Qi et du Sang dans le corps. Une langue pâle peut indiquer une déficience de Qi ou de Sang, tandis qu’une langue rouge vif pourrait suggérer un excès de chaleur dans le corps.
  • L’état des fluides corporels : L’apparence de l’enduit lingual (couche à la surface de la langue) révèle l’état des liquides dans le corps. Un enduit épais ou absent peut indiquer une stagnation des fluides ou une sécheresse.
  • Les syndromes thermiques : la couleur, la texture, ainsi que les structures de la langue, permettent de determiner si la maladie est causée par un excès de chaleur ou de froid dans le corps.
cartographie de la langue

Avantages de l’examen de la langue

L’examen de la langue présente plusieurs avantages pour le diagnostic en MTC :

  • Il est non invasif. L’examen permet aux praticiens de recueillir des informations sur la santé interne sans avoir besoin de tests intrusifs.
  • L’évaluation est holistique. En effet, l’état de l’ensemble du corps à travers un seul organe qui est examiné. La langue reflète la santé des différents systèmes, permettant une évaluation globale.
  • Il précise le diagnostic énergétique. Les différents aspects de la langue nous donnent en effet la possibilité de diagnostiquer des déséquilibres spécifiques, comme un excès de chaleur ou de froid, des stagnations de Qi ainsi que des déficiences de sang.
  • Une aide puissante dans les suivis. L’observation de la langue permet de suivre l’évolution du consultant. Elle permet de voir les progrès d’un traitement et d’ajuster les soins en fonction des changements visibles.

Il est donc juste de dire que l’examen de la langue en MTC est un art. Ce raffinement dans l’art de soigner permet d’accéder à une compréhension subtile des déséquilibres internes. La maîtrise de cet art est un outil puissant qui permet d’interpréter les signes du corps. En complément des autres axes du diagnostic, il permet de renforcer le lien entre les signes externes et la santé énergétique.

Les principaux éléments d’observation

Lors de l’examen, plusieurs aspects de la langue sont analysés, chacun révélant des informations précieuses sur l’état interne de l’individu. Ces aspects sont notamment : la couleur, l’enduit, la forme, l’humidité (voir ci-dessous).

Cas clinique

On observe chez un consultant un enduit épais humide jaune sur sa langue légèrement bleutée. De plus on observe une une crevasse au centre de la langue. Son pouls ressemble à des espèces de vagues fuyantes au toucher. Il est dit glissant. (Le pouls glissant est fluide, semblable à de l’eau coulant sous les doigts. Il a souvent une cadence plus vive qui renforce l’impression de mouvement continu)

De quoi souffre cette personne et comment la soigner ?

En médecine chinoise, un pouls glissant (滑脉, huá mài) associé à un enduit lingual épais, humide et jaune indique souvent une accumulation d’humidité et de chaleur, surtout au niveau de la rate et de l’estomac.

La teinte bleutée de la langue, en revanche, peut indiquer une stagnation de sang ou de qi, souvent liée au froid ou à une circulation du qi perturbée. La fissure centrale est généralement liée à un affaiblissement de l’énergie de la rate et de l’estomac, qui pourrait être exacerbée par l’humidité et la chaleur bloquant leur fonction.

D’après ces signes, il semble probable que la personne souffre de ce qu’on appelle un « syndrome d’humidité-chaleur » avec une déficience de la rate et une stagnation du qi ou du sang.

Principes de traitement

Le traitement viserait à :

  1. Éliminer l’humidité et la chaleur de l’organisme.
  2. Renforcer la rate pour restaurer sa capacité de transformation et de transport.
  3. Faire circuler le qi pour soulager la stagnation.