Cheng Man Ching

Professeur Cheng Man Ching enseignant le tai chi

Le maître des « cinq excellences »

De tous les maîtres modernes du Tai Chi, aucun n’a eu autant d’impact que le professeur Cheng Man-Ch’ing. Décédé le 26 mars 1975 à Taïwan, il reste aujourd’hui dans les mémoires comme le « Maître des cinq excellences » pour sa maîtrise de cinq arts : la calligraphie, la poésie, la peinture, la médecine et le Tai chi chuan.

Cheng Man-Ch’ing naît le 29 juillet 1902 à Yongjia (Chine). Jeune homme, il tombe gravement malade de la tuberculose. Un médecin local lui suggère alors de pratiquer le Tai chi chuan pour se soigner. Cheng se lance donc dans l’étude et la pratique du Tai Chi. Il guérira grâce à cela complètement de sa maladie.

Dans la trentaine, Cheng devient l’élève du grand maître de Tai chi chuan, Yang Ch’eng-Fu. Il étudie avec lui la forme Yang de 1928 à 1935, endurant de nombreuses difficultés pour apprendre cet art. Bien qu’il soit devenu lui-même un grand maître du Tai Chi, le professeur Cheng, avec sa modestie légendaire, a toujours dénigré sa propre compétence par rapport à celle de son professeur. Il avait coutume de dire : « Si le Tai Chi était un corps humain, tout ce que je possède, c’est le pouce. Mon professeur a tout le corps ! »

Man-Ch’ing a créé sa propre forme, la forme en 37 pas, en s’inspirant de la forme Yang traditionnelle en 108 postures qu’il avait étudiée avec son maître.

Une école de Tai chi chuan à New York

Après une carrière brillante en tant que médecin, sénateur et artiste martial à Taiwan, le professeur Cheng doit s’expatrier et rejoindre Taïwan comme de nombreux autres maîtres d’arts martiaux et d’intellectuels chinois. Il y fonde l’école de Tai chi chuan « Shr Zhong », ou « Le juste rythme ». Il part ensuite en 1964 aux Etats-Unis, où il ouvre une école de Tai Chi à New York, dans le quartier de Chinatown.

Il retourne à Taïwan en 1974 pour la publication de son livre de commentaires sur le Tao Te Ching de Lao Tzeu, une œuvre qui lui tient particulièrement à cœur. Ainsi déclare-t-il à ses proches, une fois son œuvre achevée « Si je dois mourir, je n’aurai aucun regret ».

Aujourd’hui l’héritage de Cheng Man-Ch’ing se perpétue à travers sa poésie, sa peinture, ceux qu’il a guéris, ceux à qui il a transmis son enseignement et qui à leur tour le transmettent à des étudiants dans le monde entier.

La forme en 37 pas

Cheng Man-ch’ing est connu en Occident essentiellement pour son t’ai chi ch’uan. Voici quelques-unes des caractéristiques de sa « forme courte de style Yang » ou « forme en 37 pas« .

Elle élimine la plupart des répétitions de certains mouvements de la forme longue Yang. Elle est  beaucoup plus courte que la forme longue Yang puisqu’elle se pratique en une dizaine de minutes contre vingt à trente minutes pour la forme Yang.

La main et le poignet sont ouverts, mais détendus, ce que Cheng appelle la « main de la belle dame ». Le style Cheng se caractérise par le « swing et retour », dans lequel l’élan d’un mouvement initie le suivant.

Ces modifications ont permis à Cheng d’enseigner à un plus grand nombre d’élèves, y compris de nombreux occidentaux, en un temps plus court. Sa forme raccourcie devint extrêmement populaire à Taïwan et en Malaisie. Enfin il fut l’un des premiers maîtres chinois à enseigner publiquement le t’ai chi ch’uan aux États-Unis.

 

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Brigitte Prud’hon

Brigitte Prud’hon est praticienne en médecine chinoise à Essence of health, à Phnom Penh.

Dominique Pierre-justin

Dominique Pierre-Justin est praticien en médecine chinoise à Essence of health, Phnom Penh.

Marieva Gruffat

Marieva Gruffat, jeune diplômée en ostéopathie, a collaboré avec EH en 2017.

Thu Tran Hoang

Thu Tran Hoang, assistante d’Essence of health au Vietnam puis au Cambodge, a créé les fleurs Eternel.